La finance toujours à l’affût de nouvelles recrues !

 

Matthieu de la Thébeaudière

 

« La Société Générale recrute 2500 CDI
cette année, le Crédit Agricole 3500
et Fiducial prévoit d’embaucher
500 personnes »
Matthieu de la Thébeaudière

« Les banques restent de gros recruteurs »
« En 2012, la finance reste un secteur très important en nombre de postes » déclare Matthieu de la Thébeaudière, Directeur délégué de Cadremploi. Ainsi, même si elle « va un peu moins bien que l’année dernière » avec « une petite baisse du nombre d’offres sur Cadremploi, d’environ 10% », le ratio de postes offerts en finance/gestion rapporté au nombre total d’offres sur le site reste conséquent : 11%. Et les élèves fraîchement sortis d’école en constituent une véritable cible. « Ce sont des fonctions où les jeunes diplômés sont bien acceptés : 4 recruteurs de ces secteurs sur 10 prévoient de recruter des jeunes diplômés, ce qui n’est pas si mal.» Au sein de la finance, toutefois, toutes les carrières ne connaissent pas le même sort. « Le secteur qui va le plus mal, c’est celui des banques d’investissement où, avec la crise financière, il y a des emplois qui sont détruits (100 000 au niveau mondial et 2500 en France). Mais les banques restent de gros recruteurs. Ensuite, tout ce qui touche à la finance d’entreprise se porte très bien parce que les entreprises font attention à la gestion de leurs charges. C’est un secteur qui, d’ailleurs, résiste assez bien à toutes les crises. L’audit aussi va très bien.»

 

Bruno Fadda

 

WANTED : Auditeurs internes et contrôleurs de gestion
Pour Bruno Fadda, Associate Director de Robert Half International France, au sein de la finance d’entreprise il n’y a pas un secteur qui recrute plus que les autres. « Que ce soit dans l’industrie, la distribution ou les services, en PME ou grande entreprise, le marché de l’emploi sur les métiers de la comptabilité / finance est toujours très actif. »
Trois postes semblent très appréciés des recruteurs :
1. « Le contrôle de gestion est très porteur, il a toujours été très demandé par les entreprises que l’on soit en période de crise ou de croissance. Elles sont prêtes à prendre des jeunes diplômés sur ces postes-là si tant est qu’avant il y ait eu une expérience ou un stage.
2. L’audit interne (en entreprise ou cabinet) est aussi une bonne porte d’entrée. La filière audit est toujours appréciée par les entreprises qui viennent y recruter après deux ou trois ans d’expérience.
3. Ensuite, pour des profils avec une formation plus technique, il y a des métiers comme la consolidation statutaire qui sont prisés et dans lesquels on peut faire une très belle carrière.»
Après un poste de contrôle de gestion ou d’audit, les diplômés peuvent se diriger vers le contrôle financier puis, avec le temps, vers la Direction des Affaires Financières. « On évolue : on ne reste pas forcément auditeur interne toute sa vie. Il y a des passerelles assez traditionnelles dans ces métiers-là. »

 

Sidonie Couture

 

« Le contrôle embauche de plus en plus »
Dans le secteur Banque-Assurance, Sidonie Couture, Senior Manager à la tête de la division Robert Half Financial Services, constate qu’« aujourd’hui, les recrutements se font dans la banque de réseau et l’assurance », avec beaucoup de postes opérationnels commerciaux dans la banque de réseau, et, pour l’assurance, de nombreux emplois dans la finance, le contrôle de risque et l’actuariat. La finance de marché, à l’inverse, est « un peu en retrait », selon les termes d’Henry Cheynel, responsable de l’Observatoire des métiers de la banque, qui s’empresse toutefois de préciser ses propos : « On emploie beaucoup moins de traders, mais à l’inverse, les métiers de contrôle embauchent de plus en plus. La banque de marché, ce n’est pas de la spéculation, c’est surtout de la couverture de risque.» Pourquoi un tel engouement pour les métiers de contrôle ? Parce que « la crise fait que les banques contrôlent de près leurs opérations » et qu’il y a des « normes nouvelles qui nécessitent des dispositifs de contrôles nouveaux ». D’autres carrières sont également porteuses dans la banque pour les jeunes diplômés : gestion de patrimoine et de fortune, financement, rapprochement et restructuration d’entreprises, informatique et également, pour des anciens d’écoles de commerce, le management à l’état pur et la banque de détail. Quant aux progressions espérées au sein de ces carrières, elles sont « régulières » pour Henry Cheynel. « Ce ne sont peut-être pas des parcours de progression fulgurante, mais ils sont extrêmement sûrs, intéressants. On a eu une mauvaise image avec les traders qui gagnaient des sommes considérables mais pouvaient être licenciés du jour au lendemain : je pense que ce genre de trajectoires est en recul. »

 

Claire Bouleau
Twitter @ClaireBouleau