ANNE BEAUVAL, Directrice de l’Ecole des Mines de Nantes © Mines Nantes
ANNE BEAUVAL, Directrice de l’Ecole des Mines de Nantes © Mines Nantes

L’Ecole des Mines de Nantes au service de l’industrie du 21e siècle

Former les ingénieurs et les chercheurs que réclame l’industrie. Telle est le credo de l’Ecole des Mines de Nantes. Anne Beauval, sa Directrice, revient avec nous sur les atouts de cette école de caractère face aux grands enjeux industriels de demain.

 

ANNE BEAUVAL, Directrice de l’Ecole des Mines de Nantes © Mines Nantes
ANNE BEAUVAL, Directrice de l’Ecole des Mines de Nantes © Mines Nantes

Votre établissement fait partie de l’Institut Mines-Télécom : quels sont les atouts de ce réseau ?
C’est le premier groupe de grandes écoles d’ingénieurs et de management de France réunissant les établissements dépendant du ministère chargé de l’Industrie, des télécommunications et du numérique. Il nous permet de développer des actions communes en matière de formation (échanges d’élèves, moocs…), de recherche et à l’international. Il incarne les valeurs, l’approche de la formation, la grande proximité avec les entreprises et la vision de l’international que nous partageons.

 

Pourquoi se rapprocher de l’Ecole de design Nantes-Atlantique et de Télécom Bretagne ?
L’Ecole de design Nantes-Atlantique est notre voisine. Notre rapprochement est l’expression de notre volonté de mener ensemble des actions de soutien au développement économique en favorisant notamment le développement d’équipes mixtes au sein de notre incubateur. Le rapprochement avec Télécom Bretagne, aujourd’hui à l’étude, nous permettrait d’aller plus loin dans le développement de nos 2 écoles en jouant sur leur forte complémentarité afin d’offrir à nos élèves des options, des perspectives de carrières et un réseau d’anciens étoffés ainsi qu’un panel de compétences plus large aux entreprises.

 

Quel est le rôle du laboratoire SUBATECH face aux grands défis du 21e siècle ?
Créée il y a 20 ans par l’Ecole des Mines de Nantes, l’Université de Nantes et le CNRS, cette unité mixte de recherche en physique nucléaire et radiochimie accompagne nos formations de pointe autour du nucléaire. Elle mène des travaux de recherche fondamentale (sur la matière noire par exemple) et très appliquée comme ses travaux sur l’empreinte environnementale du nucléaire et les déchets nucléaires, qui répondent à des enjeux posés par le projet de loi sur la transition énergétique. Il a très récemment été agrandi par une plateforme de recherche sur le traitement des résidus.

 

« N’oubliez pas vos responsabilités vis-à-vis de la société. Un ingénieur doit s’investir pour les autres. Développement durable, redressement productif, industrie : notre société fait
face à des enjeux
importants dans lesquels vous devez vous sentir impliqués. »

Vous développez également une formation innovante en apprentissage
Depuis 2011, nous proposons une formation d’ingénieur en apprentissage, spécialité Ingénierie Logicielle avec l’ITII afin de répondre aux besoins croissants de recrutement de la filière Logicielle. Cette formation d’excellence permet aux élèves de financer leurs études, de développer leur autonomie et leur maturité, de préciser leurs projets professionnels et ainsi de faciliter leur insertion dans le monde du travail. La première promotion qui sera diplômée cette année est déjà très demandée par les entreprises : il y a 3 fois plus de demandes émanant des entreprises que de candidats à cette formation.

 

Comment se concrétisent les relations avec les entreprises ?
Nous les structurons fortement depuis 2009 et avons d’ailleurs créé une Direction des relations entreprises pour favoriser les interactions entre étudiants, diplômés, entreprises et l’Ecole, et ainsi développer et animer un réseau de partenaires industriels. Cela se concrétise par une forte contribution de nos élèves à leurs missions et projets (plus de 60 % se placent dans l’industrie), une grande proximité des industriels avec l’Ecole (dans les cours et les jurys notamment) et 3 chaires d’enseignement et de recherche.

 

Et l’entrepreneuriat ?
Notre incubateur accompagne les porteurs de projets issus ou non des rangs de l’Ecole. Il participe ainsi à la mission de développement économique confiée par notre Ministère. C’est aussi un lieu où se mêlent entreprises existantes et en création, élèves et enseignants chercheurs, où chacun prend contact avec les réalités d’un chef d’entreprise et est encouragé à créer à son tour sa propre structure. Il ne faut pas oublier qu’on peut créer des entreprises innovantes sur des bases technologiques.

 

À QUOI RÊVE ANNE BEAUVAL POUR…
L’Ecole des Mines de Nantes ?
L’Ecole a pour ambition d’être reconnue comme une référence par les entreprises et les étudiants pour la qualité de sa contribution au développement économique et aux enjeux du développement durable dans ses domaines de prédilection que sont les sciences et technologies de l’énergie, de l’environnement, de l’information et de la communication. L’enseignement supérieur ?
Il est important de parier sur la richesse de notre enseignement supérieur, de favoriser sa biodiversité et toutes les collaborations particulièrement fructueuses entre ses composantes.

 

Pourquoi est-ce une condition sine qua non de votre développement ?
Beaucoup de nos activités seraient impossibles sans ouverture internationale. Les travaux de physique des particules menés par SUBATECH n’ont par exemple aucun sens s’ils n’existent pas hors de l’Ecole. C’est pourquoi nous avons mis en place de nombreuses collaborations de recherche et mobilités de personnel avec l’Université de Berkley aux USA, l’Ecole Polytechnique de Montréal… Nous accueillons environ 30 % étudiants et 15 % enseignants chercheurs étrangers, proposons 3 formations en anglais et de nombreux doubles diplômes avec une vingtaine d’institutions prestigieuses.

 

Comment encourager plus de jeunes femmes à faire le choix des sciences ?
Nos écoles d’ingénieurs accueillent autant de jeunes femmes qu’en prépa ou dans les filières scientifiques universitaires soit 25 à 30 %. Faire progresser ce taux passe par une évolution des mentalités : il faut donner envie aux jeunes femmes d’aller vers des métiers qu’elles ne considèrent pas nécessairement comme leur étant accessibles et travailler encore sur les stéréotypes des recruteurs. Ces actions leur permettront à terme, à celles qui font le choix des sciences, de ne plus s’orienter uniquement vers la santé, la biologie ou l’environnement, des métiers globalement moins bien payés que les autres filières industrielles que nous développons.

 

MON MESSAGE aux jeunes diplômés
Engagez-vous avec passion dans un métier qui vous fait envie. N’oubliez pas vos responsabilités vis-à-vis de la société. Un ingénieur doit s’investir pour les autres. Développement durable, redressement productif, industrie : notre société fait face à des enjeux importants dans lesquels vous devez vous sentir impliqués.

 

Diplômé des Mines de Nantes AUJOURD’HUI… ET DEMAIN ?
En début de carrière, nos diplômés s’orientent généralement vers les domaines en relation avec les options d’approfondissement choisies au cours de leur formation. Par la suite, ils évoluent assez largement dans l’entreprise avec un taux d’emploi à 10 ans très élevé (98 %). S’ils occupent une palette de fonctions très large : développement des SI, R&D, étude, conseil, expertise…, 60 % d’entre eux font le choix de l’industrie. Ils sont également très tournés vers l’international : 45 % ont eu une activité à l’étranger et plus de la moitié ont une fonction en lien avec l’international. D’autres font le choix de l’entrepreneuriat. A l’image des créateurs de Spartoo et de Wonderbox, 71 de nos diplômés ont créé leur entreprise.

 

CW.

 

Contact : www.mines-nantes.fr leur entreprise.