L’exemple du secteur de la finance
Dans un contexte de crise, où le chômage a atteint un niveau sans précédent, la formation en alternance est appelée à être promue en France et étendue à toutes les filières des Universités et des Grandes écoles. Elle dotera sans nul doute les jeunes diplômés d’atouts favorisant la réussite de leur insertion dans le monde du travail.
L’alternance, un enjeu stratégique pour l’étudiant et pour l’entreprise
L’alternance a acquis progressivement, durant les dernières décennies, le statut d’instrument d’intégration sociale et d’outil favorisant l’employabilité des jeunes diplômés. Aujourd’hui, en forte expansion, l’alternance concerne de nombreuses filières des universités et des grandes écoles d’ingénieurs et de commerce. En 2010, les universités et les grandes écoles ont formé en alternance plus de 100 000 étudiants (MESR). Pour les Bac +4 et Bac +5, les formations en alternance croissent fortement avec +10% par an (le Parisien, Economie, 12 mars 2012). L’étudiant est de plus en plus attiré par ce type de filières alliant le savoir acquis en milieu universitaire et la pratique du management dans toutes ses dimensions en vue notamment de réussir son insertion dans le monde professionnel. 83% des étudiants ayant suivi une formation en alternance ont en effet obtenu un premier emploi au cours de l’année qui a suivi l’obtention de leur diplôme (Apec, septembre 2012). L’entreprise est aujourd’hui très favorable à ce type de formation, car, en sus des exigences réglementaires, c’est un moyen pour elle de repérer et de recruter ses futurs cadres. C’est ainsi 36% des alternants en contrat d’apprentissage qui ont reçu une proposition d’embauche, contre 46% en contrat de professionnalisation (Apec, 09/2012).
L’alternance, un impératif pour réussir son insertion dans les métiers de la finance
Les banques, les institutions financières et assurances sont de loin les secteurs qui recrutent le plus en alternance à des métiers aussi divers que passionnants. La pratique de la banque et de la finance est un facteur d’employabilité et un atout de faire carrière en banque ou en finance. On dénombre à la fin 2012, 10 000 jeunes en alternance ou en VIE en banques (FBF, le secteur bancaire en 2013). L’alternance dans ces secteurs forme à de nombreux métiers, tels que chargé de clientèle, chargé d’affaires, conseiller banque, conseiller patrimonial, manager d’agence, analyste financier, analyste risque, gestionnaire des contrats, gestionnaire des sinistres…
L’alternance, un atout dans un contexte de crise
L’alternance offre également un avantage sur le plan de la rémunération. Un jeune diplômé ayant suivi une formation en alternance dans une grande école de commerce perçoit dans son premier emploi un salaire brut de 34 800 €/an, alors que le salaire brut d’un jeune diplômé ayant suivi un cursus classique n’est que de 31 900 €/an. On retrouve le même rapport entre ces deux cursus chez les jeunes diplômés issus du milieu universitaire (Apec, 09/2012).
Par Nacer Eddine Sadi,
Professeur – Grenoble Ecole de Management
Nacer-eddine.sadi@grenoble-em.com