Sur les campus, on ne s’arrête pas toujours au premier service. Louna Lory n’avait jamais tapé dans une balle jaune. Gabriel Duporge, lui, a enchaîné les tournois depuis l’âge de 8 ans. Entre la novice curieuse et le compétiteur passionné, deux façons d’entrer sur le court… et de faire bouger les lignes du tennis étudiant.
Louna Lory, 22 ans, étudiante en master Sport Event Communication à Rennes, ne joue pas au tennis. Ou pas encore. Elle a découvert le tennis… en travaillant dedans. Après 13 ans de basket, elle décroche une alternance au Ninon Tennis Club de Pornichet, où elle va gérer la communication et les relations partenaires. Aucun revers à son actif, mais une bonne dose de curiosité. « J’avais plein d’a priori. Finalement, c’est un sport hyper accessible. Et très vivant. » Gabriel Duporge, lui, est classé 3/6 et a consacré une bonne partie de ses vacances d’ado aux tournois. Il a commencé la raquette à cinq ans. Et à huit ans, c’était déjà les compétitions, les classements, les championnats de France. À son arrivée à l’ESILV, entre modélisation des risques climatiques et prépa intégrée, il ralentit le rythme… sans lâcher le terrain. Il s’engage dans la FFSU (Fédération Française de Tennis Universitaire), devient référent tennis, puis intègre le comité directeur régional. « Le tennis, c’est une passion, mais c’est surtout une vraie bonne école. Grâce à lui, j’ai appris à gérer des équipes, des plannings, des budgets. »
Des vies à 1 000 à l’heure
Les deux étudiants partagent d’ailleurs la même vision hyper professionnalisante de leur plongée dans le monde du tennis. Plongée dans les coulisses du club, Louna a découvert un nouvel écosystème. Gabriel, lui, a vu son rôle de référent l’obliger à tout structurer : logistique, communication, automatisation via une PowerApp. « La première année, j’ai tout fait manuellement. Sept heures par semaine, en plus des cours. J’ai fini par passer des rattrapages. Depuis, j’ai appris à déléguer » se rappelle-t-il. Louna enchaîne quant à elle les allers-retours entre Rennes, Pornichet et Angers, où elle entraîne une équipe de basket. « Si je ne bouge pas, j’ai l’impression de perdre ma journée » sourit-elle.
Le tennis étudiant, pas réservé à l’élite
Si Louna n’a jamais joué en compétition et si Gabriel est champion de France universitaire N3, ils s’accordent pourtant sur un point : le tennis est bien plus ouvert qu’on ne le croit. « La FFSU, ce n’est pas réservé aux cracks ! » insiste l’étudiant de l’ESILV. « Même pour du loisir, c’est une vraie aventure. On rencontre du monde, on apprend à s’organiser, à gérer une équipe. » « Même si un sport ne vous attire pas au départ, tentez. Le bénévolat sur un événement, un petit job d’été, ça compte. C’est le relationnel qui fait la différence » renchérit Louna. Soft skills, esprit d’équipe, adaptabilité, rigueur… on est loin du simple « jeu de riches ». Entre passion sportive et débrouillardise étudiante, le tennis trouve son chemin. Et il a encore quelques beaux services à placer sur les campus.