Le Journal du Raid Centrale Paris 2011
Cette étape était annoncée comme la journée la plus difficile du Raid (62 km dont 20 en trail, 2 400 m de dénivelé positif) et n’a pas failli à sa réputation. Les plus chevronnés s’en sortent le mieux.
Epidémie de crevaison
Les candidats s’élancent à vélo dans l’ordre du classement général. C’est-à-dire que les meilleures équipes essuient aussi les plâtres des chemins pleins de ronces, et dégagent la route pour leurs « poursuiveuses » favorisées. Au check-point n°1 – reconverti en hôpital de guerre pour VTT – c’est l’hécatombe : 7 à 8 crevaisons en moyenne par équipe. C’est dire le Prix du Survivor, qui couronne chaque jour l’équipe la plus éprouvée, sera disputé aujourd’hui ! Les raideurs miamusés mi-abattus me couvrent de conseils précieux pour les participants de l’an prochain : portez vos vélos si vous n’arrivez plus à éviter les ronces, prenez une pince à épiler pour enlever les épines dans les pneus, achetez un stock supplémentaire de chambre à air – de préférence le modèle increvable Michelin. Admirons au passage le savoir-faire de l’équipe Michelin qui est l’une des très rares équipes à avoir emmené ses pneus indemnes à l’arrivée – même si ce sont des modèles de la concurrence….
Le massage m’a fait tellement mal aujourd’hui que j’ai dû mordre la table pour le supporter. (David des Raid&Sec)
La prime à la prudence
Le classement est totalement bouleversé par ces péripéties, qui profitent aux plus prudents et aux plus expérimentés. Entre le 6e et le 8e kilomètre de la journée, l’équipe Total-Supélec passe de la première place provisoire à la trente-neuvième. Et chose inouïe, la dernière équipe partie – Pages Jaunes – double même la première équipe partie – les X – au premier check point ! Les plus habiles sont les EDF – 12 fois participants, 7 fois vainqueurs – qui virent en tête à midi sans crever, tandis que les équipes jeunes, très physiques et impulsives comme les Raid Boules et les Polytech’nique se cassent les dents, avec respectivement 18 et 30 crevaisons.
A l’assaut du Rocher des Gozzi
La pause du midi est associée à une Acti-fun très appréciée des raideurs : une ballade aquatique en plein soleil. Puis on repart pour 30 km dont 20 en trail, pour conquérir le célèbre Rocher des Gozzi. Son ascension permet aux raideurs d’apercevoir enfin la baie d’Ajaccio. Les Raid&Sec (ESSEC) font les huit derniers kilomètres de l’étape en compagnie d’un chien qui refuse de les lâcher et leur sert même de lièvre jusqu’à Appietto. Ce sont eux qui s’imposent aujourd’hui. Comme tous les soirs après le repas, les concurrents assistent ensuite à la cérémonie de remise des prix de la journée dans la « salle au sec » et surtout chacun vient regarder dans une ferveur quasi religieuse le « Direct » de NX Télévision, qui relate les meilleurs moments du jour.