Le Journal du Raid Centrale Paris 2011
Pas moins de 65 km, dont 24 en trail, attendent les raideurs aujourd’hui, pour un dénivelé positif de 1 640 m. C’est l’étape la plus longue.
Le réveil est très matinal ce lundi et les conversations autour du petitdéjeuner sont un véritable concours de la plus mauvaise nuit de sommeil. En cause le froid qui a beaucoup perturbé les moins bien équipés en sacs de couchage. Les départs des 50 équipes sont espacés et programmés suivant les résultats de la veille. Les Raid Boules partent donc les premiers, suivis des IOSIS et des Polytech’nique, sous une bruine légère et un ciel menaçant. La journée permettra de méditer longuement sur le chiffre suivant : il pleut chaque année deux fois plus en Corse qu’à Paris. L’épreuve commence par un trail de 17 km dans une nature superbe, qui impressionne particulièrement les concurrents étrangers. Les raideurs s’amusent de la présence sur les routes de vaches et de cochons sauvages. « On voit même des vaches là où on s’attendrait à trouver des chamois. » Le canyoning est notre Acti-fun du jour. Actif c’est sûr, fun ça se discute ! Les concurrents doivent plonger en combinaison dans une eau à 4 degrés avant d’attaquer le VTT. Ils ne mâchent pas leurs mots pour évoquer ce parcours dans la rivière : « de la souffrance à l’état pur » pour les Ernst&Young et beaucoup d’autres, mais aussi « un pied d’enfer » pour l’équipe de Phelma. En attendant leur tour de passage au canyoning, sept équipes se font enfermer au chaud dans un camion du staff, musique à fond, dont l’équipe allemande des Teutons, qui évoquera plus tard cette anecdote comme son meilleur souvenir de la semaine. Le repas de midi est servi au check-point n°2 à des concurrents frigorifiés qui tremblent violemment. Heureusement, des couvertures de survie leur sont distribuées et stimulent la créativité des raideurs qui se déguisent en gladiateur ou C3PO. L’après-midi n’est pas non plus de tout repos. Elle commence par une descente cycliste sur la célèbre Scala di Santa Regina, avant de couper à travers bois. Puis, à Soveria, lesconcurrents posent leurs vélos et finissent par 8 km de trail.
L’an dernier, quand c’était vraiment trop dur, en montée, on se permettait de marcher ; cette année, on ne lâche rien et on court tout le temps (Fanny des Raid Boules)
Arrivée à Corte
C’est enfin aux portes de la citadelle de la coquette cité de Corte que les raideurs franchissent – toujours en équipe – la ligne d’arrivée, épuisés et couverts de boue, mais heureux. La fanfare leur fait un triomphe et un buffet copieux récompense leurs efforts. Les Suédois sont très étonnés d’y trouver du Nutella : en Suède, c’est strictement réservé aux enfants et il ne viendrait jamais à l’esprit d’un adulte de s’en faire une tartine. La fille de l’équipe McKinsey trouve encore l’énergie de danser devant les caméras. Quant à la victoire d’étape, elle revient aux Plastic Omnium 2. Cette première vraie journée permet de confirmer l’impression que nous avait donnée le prologue : il y a un très gros niveau cette année. Pour Fanny des Raid Boules, le niveau sportif n’a « rien à voir » avec celui du Raid 2010 en Ariège : il est « incomparablement » meilleur.