L’estp a défini dans sa feuille de route 2026 ses nouvelles ambitions pour s’affirmer comme « un catalyseur de l’innovation au cœur de l’écosystème de construction. » Joël Cuny, directeur général de cette école d’ingénieurs nous en dit plus sur les projets et dispositifs mis en place cette année pour y parvenir.
La rentrée a été marquée par la refonte de l’identité de marque de l’estp. Qu’évoque-t-elle ?
Constructeurs d’un nouveau monde. Notre nouvelle marque porte de nouvelles ambitions et un nouveau cap. Levier naturel et essentiel de notre feuille de route stratégique 2026, je trouve ce changement de marque particulièrement réussi. Alors que l’urgence climatique est de plus en plus prégnante, cette ambition de construire le nouveau monde de demain, ouvert, connecté, décarboné et durable doit se réaffirmer.
C’est aussi dans cette optique que vous avez mis en place un nouveau PGE cette année ?
Pour mener à bien notre mission, nous avons en effet besoin de faire converger nos cursus et c’est pour cela que nous avons regroupé nos quatre diplômes d’ingénieurs spécialisés historiques – bâtiment, génie mécanique et électrique, topographie et travaux publics – dans notre PGE. Un repositionnement qui va de pair avec l’amélioration de l’orientation de nos étudiants et de l’accompagnement de la construction de leur projet de formation et leur projet professionnel sur tous nos campus.
Justement, parlez-nous de cette stratégie multicampus qui se développe.
Aujourd’hui, près de 20 % des élèves de l’estp ne sont pas sur le site de Cachan et nous projetons à moyen terme d’accueillir 400 élèves sur chacun de nos campus. Des campus qui sont en lien avec les grandes priorités des territoires sur lesquels ils sont implantés. A Dijon par exemple, nous nous sommes attachés aux problématiques de cette métropole sobre, décarbonée et connectée et à Troyes, nous avons développé une orientation sur le patrimoine bâti, à travers notre bachelor Architecture & Construction en partenariat avec l’Ecole Spéciale d’Architecture, notamment. Arriver sur de nouveaux territoires nous permet aussi de développer de nouvelles formations post bac, comme le bachelor Manager de la construction qui a ouvert cette année à Dijon avec 17 élèves (nous souhaitons monter à 30 l’an prochain). Ces formations qui rencontrent un fort engouement sur Parcoursup nous permettent d’attirer vers le secteur de la construction des candidats ayant des projets de formation plus courts et qui se projettent sur des fonctions dites intermédiaires (assistant ingénieur par exemple) en leur permettant d’aller plus loin dans leurs études par la suite, s’ils le souhaitent.
Qu’en est-il de votre nouveau campus à Orléans ?
Installé sur le pôle universitaire Orléans Grand Campus, ce campus est déjà une vraie réussite. A la fois en termes d’attractivité (nous avions projeté une première promotion de 24 élèves et en avons finalement accueilli 32), et d’interactions avec l’ensemble des acteurs du territoire. Initialement identifié comme une opportunité de développer les sujets autour du jumeau numérique, il a vocation à élargir l’offre de formation locale et s’inscrit ainsi dans le développement d’un pôle attractif d’enseignement supérieur, de recherche et de transfert de technologies en région Centre Val de Loire.
Le saviez-vous ?
Selon l’enquête Emploi ingénieurs 2024, 80 % des diplômés de la promo 2023 de l’estp ont intégré le secteur de la construction. 59 % déclarent occuper un poste à impact, 33 % occupent un poste sur chantier, et le bâtiment et les travaux publics représentent 53 % des secteurs qu’ils ont choisis.
2024, année de la réorganisation de la recherche, de l’enseignement, de la formation et de la vie étudiante
L’estp vient de créer une nouvelle direction de l’enseignement et de la recherche avec l’objectif de créer davantage de ponts entre ces deux axes cruciaux pour l’école. Un changement qui fait écho à sa stratégie visant à devenir un acteur de référence de la recherche et de l’innovation pour la construction décarbonée. Parallèlement, l’école a mis en place des unités de recherche par campus et a élargi le périmètre de la direction des relations entreprises en y intégrant la vie étudiante.
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>>>> Pour aller plus loin – découvrez l’interview de Joël Cuny réalisée en juin 2021 :
L’ESTP Paris a un nouveau directeur ! L’interview de Joël Cuny
Directeur Général par intérim de l’ESTP Paris depuis juillet 2020, Joël Cuny a pris la direction générale de l’école d’ingénieurs en octobre dernier. Il succède ainsi à Florence Darmon, restée 12 ans à la tête de cet établissement classé N°1 des écoles du BTP, de la construction et du génie civil.
Un pro de la construction à la tête de l’ESTP Paris. Diplômé de l’ENS Paris-Saclay, Joël Cuny débute sa carrière chez Bouygues Construction, convaincu que « lorsqu’on s’engage dans l’Enseignement supérieur et la Recherche , il est indispensable d’avoir cette expérience industrielle Un point d’appui construisant une vision dans laquelle les grandes écoles sont des écosystèmes où doivent s’entremêler des projets de formation, d’innovation et de recherche toujours en lien avec les besoins des territoires (d’où le développement de l’ESTP en régions apr exemple) et avec les sujets d’évolution des besoins et des compétences en entreprise ».
« A l’ESTP Paris, nous formons celles et ceux qui imaginent et construisent le monde demain ! »
Suite logique de son parcours, rejoindre l’ESTP Paris est aussi une vraie fierté pour Joël Cuny qui y a débuté en tant que Directeur des Etudes et de l’Innovation. « Nous formons le plus grand nombre de jeunes ingénieurs dans le domaine de la construction ». Une école N°1, dont « le classement saluant son excellence académique et son engagement pour le secteur de la construction, est mérité. Un secteur qu’il faut considérer au-delà de la simple image du BTP et du Génie civil. Un secteur au cœur de l’aménagement des territoires, des nouvelles mobilités et de la construction des nouveaux cadres de vie. Car nous formons celles et ceux qui imaginent et construisent le monde demain ! » insiste-t-il.
Un engagement, des valeurs, une ambition
Une mission de taille donc, pour un DG engagé. « La construction et l’Enseignement supérieur ont en commun un réel engagement pour la société et l’intérêt général. C’est d’ailleurs ce que j’ai tout de suite ressenti dans les valeurs de l’école, que nous déclinons aujourd’hui autour de quatre mots : Engagement, Solidarité, Transmission et Performance ». Des valeurs qui imprègnent ESTP 2030, l’ambitieux projet de réforme pédagogique et institutionnelle lancé par Florence Darmon en 2015.
L’ESTP Paris est prête à construire demain !
Objectif premier de Joël Cuny aujourd’hui d’ailleurs : redonner un nouveau souffle et recentrer le projet ESTP 2030 sur quatre axes stratégique. Une démarche qu’il entend collective et dans laquelle sont impliquées toutes les parties prenantes (CA, étudiants, alumni…). Il s’agit d’abord de moderniser et élargir l’offre de formation. « Garder nos compétences cœur et transformer la formation vers les nouvelles compétences et connaissances (passer du BIM au jumeau numérique par exemple). Et y intégrer l’urgence climatique, qui donne de nouveaux cadres de référence à la construction et nécessite de nouvelles démarches, avec une approche encore plus systémique et holistique. » Une démarche passant aussi par l’identification d’une nouvelle offre de formation désilotée et de plus en plus basée sur une approches compétences. Autres axes stratégiques : le développement de la recherche (recherche fondamentale notamment) et de l’innovation et le développement de la stratégie internationale, qui fait écho à l’excellence de la construction française dans le monde. Et enfin, un travail sur la visibilité de l’école. « Nous voulons faire de l’ESTP Paris un think tank de la construction basé sur l’expérience apprenante et en lien avec l’ensemble de la communauté » ambitionne son DG.
ESTP Paris et développement durable : pourquoi ça matche ?
« Notre rôle est essentiel : nous formons des ingénieurs et des cadres qui vont évoluer pendant 40 ans dans un secteur au cœur des enjeux d’une urgence climatique qui fait évoluer tous ses cadres de référence. Elle va les engager dans une nouvelle démarche. Il est donc nécessaire de changer radicalement les approches. Je suis d’ailleurs convaincu qu’aujourd’hui, ce sont les jeunes ingénieurs qui peuvent apporter de nouvelles démarche en lien avec les innovations de rupture » prévoit Joël Cuny.