Les résultats d’une étude développée par l’INSEAD « France : Pourquoi la bataille de l’attractivité est loin d’être perdue» sont au cœur des débats de la huitième édition des Etats de la France.
Fontainebleau (France), Singapour et Abu Dhabi – Le 18 décembre 2013 – L’INSEAD, l’école de management internationale de grande renommée, parrain et partenaire académique de la huitième édition des Etats de la France, dévoile les résultats d’une étude développée par Bruno Lanvin, Directeur exécutif de l’Initiative de l’INSEAD pour la Compétitivité Européenne, et Javier Gimeno, Professeur de stratégie à l’INSEAD et Directeur Académique de l’Initiative (IECI), démontrant que la bataille pour l’attractivité de la France est loin d’être perdue. Ce rendez-vous annuel, intitulé cette année ‘Entre décrochage et rebond : Priorités pour améliorer l’attractivité du site France’, réunit les experts français et étrangers et de nombreux chefs d’entreprises à capitaux étrangers pour échanger autour de quatre problématiques au cœur de l’attractivité de la France : l’économique et la « production », la fiscalité, l’innovation et la recherche, le social et les conditions de travail en France. Ouverts par Jean-Paul Delevoye, Président du Conseil économique, social et environnemental et Philippe Houzé, Président du Conseil France de l’INSEAD, les débats ont réuni des experts et grands témoins (Agnès Benassy-Quéré, Karine Berger, Jean-Claude Mailly), Arnaud Montebourg, Ministre du Redressement Productif, Philippe Lentschener, Président de la mission gouvernementale « Marque France » et de nombreux dirigeants d’entreprises. Ils ont été clôturés par un discours de Louis Gallois, Commissaire général à l’investissement. Face à une situation préoccupante sur les terrains fiscal et social, l’étude de l’INSEAD montre que la France peut et doit tirer des avantages indéniables dont elle continue de bénéficier, notamment en termes d’innovation.
Une remise à plat du système d’action collective de la France est donc requise :
• En dégageant des marges de manœuvres pour une réduction de la pression fiscale à travers une recherche systématique d’amélioration de l’efficacité de la dépense publique.
• En allégeant le carcan des contraintes réglementaires et des procédures administratives qui pèsent sur la compétitivité et la flexibilité des entreprises, notamment en ce qui concerne le marché du travail. • En améliorant l’efficacité du système français d’innovation à travers notamment un encouragement accru au transfert technologique et la mise en place d’un environnement plus favorable à la prise de risques.
• En accroissant l’attractivité du territoire pour les talents à travers une politique d’immigration choisie et d’accueil des populations à fort potentiel.
Bruno Lanvin, co-auteur de l’étude et Directeur exécutif de l’Initiative de l’INSEAD pour la Compétitivité Européenne, a déclaré : « La France garde un étonnant potentiel d’attractivité à l’échelle mondiale. La diminution des flux d’investissements et des créations d’emplois par des entreprises étrangères est un phénomène déjà ancien, qui ne s’explique donc pas seulement par les récentes mesures fiscales. Il convient aujourd’hui de se préoccuper de ce que la France est capable d’offrir aux entreprises étrangères en contrepartie d’impôts et de contraintes règlementaires plus importants que la moyenne : éducation, infrastructures, qualité de vie, dynamisme et innovation, gestion des talents sont autant de chantiers prioritaires pour restaurer l’attractivité de notre pays. »
La mobilité internationale croissante des facteurs de production constitue l’une des manifestations les plus spectaculaires de la mondialisation. De ce fait, le développement économique d’un territoire dépend aujourd’hui largement de sa capacité à attirer les talents et les investissements productifs. Or l’attractivité française semble s’être affaiblie depuis quelques années, enregistrant ainsi un décrochage par rapport à la situation encore relativement satisfaisante du début du siècle. L’étude de l’INSEAD démontre comment reconquérir le terrain perdu. La France a enregistré au cours des années récentes un déclin assez marqué de ses performances en matière d’accueil des investissements étrangers et des talents. Cette évolution ne s’explique pas seulement par les conséquences de la crise économique mondiale qui a entraîné un recul général des flux d’investissements, mais aussi par un décrochage de l’attractivité française. Cette détérioration des performances de l’hexagone reflète un mouvement général de déclin de ses facteurs d’attractivité et de compétitivité. La France est passée de la 15ème à la 23ème place entre 2006 et 2013 selon le Global Competitiveness Index du WEF. Des handicaps anciens en matière de gouvernance publique, de fiscalité ou d’environnement des affaires ont plutôt eu tendance à s’aggraver. Javier Gimeno, co-auteur de l’étude, souligne que « La compétitivité et la productivité françaises ont été plus fortement affectées par la crise que pour la moyenne des pays européens. Il y a des leçons à tirer de cette évolution et des priorités à en déduire. La reconstruction de l’attractivité française ne peut pas s’envisager en dehors d’une stratégie européenne. ». La France est située au cœur d’une région économique, l’Europe, qui est non seulement la plus importante mais aussi la plus innovante du monde (7 pays européens figurent parmi le « top 10 » du Global Innovation Index de l’INSEAD). Elle possède d’importants atouts, à la fois en matière d’infrastructures de télécommunications et transports (respectivement 4ème et 8ème rangs en Europe selon l’enquête European Competitiveness Initiative de l’INSEAD) et de main d’œuvre qualifiée. Pour rebondir, la France doit éviter le déni des difficultés présentes et opposer à celles-ci une farouche volonté de redevenir l’un des pays les plus attractifs du monde. Les auteurs de l’étude expliquent comment la fiscalité constitue l’un des facteurs les plus défavorables à l’attractivité française. Le niveau élevé des prélèvements obligatoires, mais aussi la complexité et l’instabilité de la législation fiscale, font que la France occupe des rangs peu reluisants dans tous les classements internationaux. Elle est par exemple classée selon ce critère au 25ème rang européen (sur 27 pays) dans la dernière enquête « European Competitiveness Survey » de l’INSEAD. La réduction du niveau des prélèvements obligatoire, la simplification de la réglementation fiscale, la recherche d’une meilleure efficacité de la dépense public recentrée sur un champ d’intervention plus restreint, constituent dans ces conditions des priorités absolues.
• 1/ L’environnement des affaires reste encore en France trop défavorable à l’entreprise : complexité des lois et des réglementations, lourdeur des procédures administratives, manque de flexibilité du marché du travail, figurent, de l’avis des dirigeants interrogés par le « European Competitiveness Survey » de l’INSEAD, parmi les principaux handicaps de notre pays.
• 2/Alors que la France s’enorgueillissait, il y a encore quelques années, de la qualité de son système éducatif, des comparaisons internationales récentes semblent suggérer une situation moins favorable avec une tendance à la dégradation. C’est ainsi que notre pays n’occupe qu’un assez modeste 20ème rang mondial selon le Global Talent Competitiveness Index 2013 de l’INSEAD. Un rang médiocre confirmé par les résultats de l’étude PISA 2012 de l’OCDE, qui montre une dégradation des performances relatives des élèves français de l’enseignement secondaire dans le domaine des sciences et des mathématiques par rapport à 2009.
La France reste globalement peu attractive pour les populations qualifiées et les talents d’origine étrangère. Des procédures d’immigration simplifiées pour les porteurs de projets, une attention particulière apportée aux étudiants étrangers en France, susceptibles d’être retenus plus facilement dans notre pays, une politique de ciblage et de prospection plus agressive des compétences à haut potentiel, pourraient contribuer à améliorer la situation en la matière. Parmi les initiatives permettant d’améliorer cette situation, on peut mentionner : l’encouragement aux réseaux d’innovation ouverte, les mesures destinées à favoriser l’intégration des docteurs et chercheurs dans l’entreprise, un soutien accru aux pôles de compétitivité, l’utilisation des commandes publiques comme outil de structuration de l’offre, l’augmentation des moyens de la banque publique d’investissement, l’encouragement aux partenariats publics-privés et aux coopérations entre entreprises et universités, l’aide accrue aux business angels, l’implantation de fonds d’amorçage dans les site de R&D et d’enseignement publics, des mesures fiscales encourageant la prise de risque. Soutenus par quatre partenaires stratégiques – Accenture, Adecco, HP et Siemens – Les Etats de la France ont pour objet de délivrer une photographie de la France « dans tous ses états » – au plan économique, social, fiscal et de l’innovation – et de débattre des ressorts de l’attractivité de la France pour les investissements étrangers. « Les Etats de la France » ont tenu leur 8e édition aujourd’hui au Conseil économique, social et environnemental. Ils ont réuni des chefs d’entreprises de multinationales étrangères implantées en France autour du thème « Priorités pour améliorer l’attractivité du site France ». Fondés par Denis Zervudacki, Président-directeur général de D.Z.A., parrainés par l’INSEAD, et soutenus par de grandes entreprises multinationales, les Etats de la France constituent un rendez-vous annuel de réflexion, de synthèse et de prospective à destination des décideurs publics et des responsables d’entreprises à capitaux étrangers installées en France.
Pour lire le rapport, veuillez cliquer sur le lien ci-dessous : Etude INSEAD 2013 « France : Pourquoi la bataille de l’attractivité est loin d’être perdue»
Pour plus d’information sur Les Etats de la France, consultez le site : www.lesetatsdelafrance.com
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