Ingénieurs et industrie : les réponses d’IMT Atlantique aux enjeux de la réindustrialisation

Ingénieurs et industrie : ça matche sur le campus brestois d'IMT Atlantique !
Photos du campus de Brest par panoramic bretagne

Numérisation, développement des filières vertes, énergie : autant de défis posés au monde industriel et autant de moteurs pour booster la dynamique de réindustrialisation portée par le plan France 2030. En tant qu’école d’ingénieurs rattachée au ministère de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, IMT Atlantique affirme faire « naturellement partie prenante de la stratégie industrielle de l’Etat ». Car l’établissement en est intimement convaincu : plus que jamais, ingénieurs et industrie, ça matche ! Mais quels outils l’école développe-t-elle pour répondre aux enjeux de la réindustrialisation de la France ?

La Banque Mondiale évalue que la part de l’industrie au sein du PIB est passée de 30 à 16 % sur les 50 dernières années. Parallèlement, la place de l’emploi industriel a également chuté, ne représentant plus aujourd’hui que 10 % de l’emploi total (vs 23 % en 1980). Une baisse drastique à laquelle la France n’échappe pas. Incarnée par le plan France 2030, le processus de réindustrialisation de notre pays est ainsi un défi aussi crucial qu’ambitieux d’autant plus qu’une récente étude réalisée par la Fabrique de l’Industrie estime que 50 % des personnes formées pour l’industrie n’y travaillent pas.

Former plus d’ingénieurs pour l’industrie, le défi N°1 d’IMT Atlantique

De fait « toutes les entreprises ont des besoins de recrutements et de compétences sur des sujets de nature technologique auxquels une école comme la nôtre doit répondre » affirme d’entrée Christophe Lerouge, directeur d’IMT Atlantique. Portée par la trajectoire établie par son ministère de tutelle, l’école entend ainsi augmenter le nombre de ses étudiants. Une démarche déjà entamée à la rentrée 2023 ou IMT Atlantique comptait 370 élèves-ingénieurs en première année (vs 351 en 2022, soit + 6 %), avec un objectif fixé à + 25 % à horizon 2027. Une croissance qui s’illustre aussi en deuxième année (avec + 17 % d’étudiants internationaux) mais aussi chez les étudiants en apprentissage, grâce notamment à une nouvelle formation en ingénierie réseau proposée en apprentissage sur son campus de Rennes. 

Une croissance qui va de pair avec une diversification des voies de recrutement. « A côté du traditionnel Concours commun Mines-Ponts, nous avons accru les admissions sur titre et développé l’apprentissage, qui nous permet de recruter des diplômés d’IUT. Avec les autres écoles de Mines-Ponts, nous cherchons également à renforcer la diversité sociale, en accueillant davantage de boursiers et des candidats de profils variés, certains théoriques et matheux, et d’autres plus tournés sur la pratique » explique l’école. Sans oublier l’enjeu essentiel de féminisation des promotions, IMT Atlantique accueillant aujourd’hui seulement 25 % d’étudiantes. « Un chiffre assez proche de la moyenne nationale des écoles d’ingénieurs mais encore insuffisant et sur lequel nous travaillons » ajoute Christophe Lerouge

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Ingénieurs et industrie : IMT Atlantique fait valoir ses domaines d’expertise

Des élèves plus nombreux donc, pour une école dont de nombreux domaines d’expertise historiques répondent justement aux enjeux de la réindustrialisation de la France. « L’appel à manifestation d’intérêt Compétences et Métiers d’Avenir (CMA), lancé dans le cadre de France 2030 met l’accent sur les besoins de formation. Il identifie 10 axes de travail pour renforcer la souveraineté nationale. Sur plusieurs d’entre eux, l’école dispose déjà d’une réelle expertise. C’est le cas pour les petits réacteurs nucléaires (SMR), les ENR et l’hydrogène, l’industrie décarbonée ou l’avion bas-carbone » détaille l’école. IMT Atlantique s’est également positionnée depuis de nombreuses années sur des compétences stratégiques comme les technologies numériques ou le nucléaire ou, plus récemment, sur la santé (instrumentation médicale et e-santé notamment).

Focus sur l’expertise d’IMT Atlantique sur le nucléaire

IMT Atlantique est une des rares écoles à former des ingénieurs et des chercheurs pour le nucléaire, comme en atteste sa participation à la création du laboratoire Subatech (physique subatomique et technologies associées) en 1994. Aujourd’hui hébergé sur le campus nantais d’IMT Atlantique, ce laboratoire compte plus de 200 personnes (60 chercheurs et enseignants-chercheurs, près de 80 ingénieurs, techniciens et administratifs, une vingtaine de post-doc et une cinquantaine de doctorant.e.s.). Un écosystème qui travaille aussi bien sur la physique fondamentale (physique nucléaire et physique des particules) que ses applications : physique des réacteurs (réacteurs à eau ou à sels fondus), physique du cycle (scénarios énergétiques), nucléaire pour la santé ou radiochimie. « Le nucléaire est un domaine qui revient en force. Au cœur du mix énergétique, il porte avec lui les questions de développement des énergies décarbonées, de recyclage et de traitement des déchets nucléaires, mais aussi de démantèlement des centrales » indiquait Christophe Lerouge dans nos colonnes en juillet 2023.

Redonner aux ingénieurs le goût de l’industrie

Pour aller plus loin dans ses réponses aux enjeux de la réindustrialisation de la France, IMT Atlantique annonce également capitaliser sur ses relations avec les acteurs du monde industriel, comme Naval Group et Hardis Group avec lesquels l’école a signé de nouveaux partenariats cette année. « L’industrie n’a pas une très bonne image et doit recouvrer sa noblesse auprès des jeunes ingénieurs qui en ont une image datée et n’ont pas encore discerné les évolutions majeures des entreprises industrielles. Pour donner la curiosité et le goût de l’industrie aux élèves-ingénieurs, nous organisons dès la première année des visites terrain dans des domaines très variés (65 visites organisées sur le territoire du Grand Ouest en 2023 au sein de grands groupes, d’ETI et de PME). Nous impliquons également les entreprises (partenaires et alumni) dans nos formations, afin de la faire évoluer au plus près de leurs besoins » indique Véronique Stéphan, directrice du développement et des relations entreprises d’IMT Atlantique.

« A IMT Atlantique, nous croyons à la technologie et à son rôle dans le développement économique. Nous sommes positionnés sur des thématiques de souveraineté qui répondent à des vrais sujets de réindustrialisation »

Christophe Lerouge, directeur d’IMT Atlantique

La recherche au service du développement industriel

Autre outil d’IMT Atlantique pour répondre aux enjeux de la réindustrialisation : la recherche. « Nos activités de recherche vont du plus fondamental aux applications, avec une volonté affirmée de conserver ce continuum comme terreau de l’excellence des enseignements, des avancées scientifiques et des innovations » indique-t-elle. Pour ce faire, l’école a notamment renforcé son programme doctoral, avec son école doctorale SPIN (Sciences pour l’Ingénieur et le Numérique), avec une forte dimension internationale. Cette école porte également un PhD Track qui propose une continuité Master-Doctorat. En parallèle, IMT Atlantique renforce sa politique de protection et de valorisation de la propriété intellectuelle (elle dépose et entretient près de 340 brevets en portefeuille) et porte ou contribue à 15 chaires industrielles de recherche, sept laboratoires communs et plus de 50 thèses CIFRE en collaboration industrielle » rappelle Laurence Le Coq, directrice de la recherche et de l’innovation d’IMT Atlantique.

Ingénieurs et industrie : les pépites de l’incubateur d’IMT Atlantique

Pour répondre aux besoins de réindustrialisation de la France, IMT Atlantique mise enfin sur l’innovation, en accompagnant une quarantaine de startups via son incubateur présent sur ses trois campus. Des entreprises créatrices de solutions innovantes au service de l’industrie et de ses transitions et porteuses de projets technologiques innovants dans les domaines d’excellence de l’école : numérique, énergie, mer, environnement, santé ou encore, industrie du futur. « Plus de 90 % des startups que nous accompagnons poursuivent leur activité au-delà de cinq ans. C’est exceptionnel ! » insiste Christophe Lerouge. Parmi elles, citons la climate tech Vectura System axée sur la transition durable des flottes logistiques, Deep Hawk qui met l’IA frugale au service du contrôle qualité dans l’industrie, Bright Clue qui optimise les process de fabrication grâce à un moteur de recherche en mode SaaS adapté aux bases de données de CAO, Eclore Actuators qui développe des vérins bio-inspirés en alternative aux vérins pneumatiques, ou encore Denv-R qui propose un nouveau modèle de data center flottant moins énergivore.

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