« Dans un monde complexe aux évolutions rapides, nous formons des ingénieurs, dès aujourd’hui acteurs de la transition énergétique »
Philippe Pinchon, Directeur d’IFP School
Quel est l’enjeu de votre projet « Elan pédagogique » ?
Dans un contexte énergétique en pleine mutation, IFP School a élargi son périmètre de formation pour préparer les ingénieurs aux nouveaux défis de la transition. Parallèlement à cette évolution du contenu de nos formations, IFP School a mis en place en 2011 une réforme pédagogique, dénommée « Elan pédagogique », qui vise à responsabiliser les élèves et à les rendre moins dépendants d’un professeur. Nous plaçons l’acte d’apprendre, et non pas celui d’enseigner, au coeur de notre pédagogie dans le cadre d’une approche par compétences. Par exemple, nous avons établi des parcours métiers individualisés permettant aux élèves de mieux s’orienter. Ils acquièrent les compétences nécessaires à la fois dans l’école et dans l’entreprise. Et nos classes « inversées » utilisent le e-Learning pour délivrer les cours académiques que complètent des TD et TP dispensés par nos enseignants.
Les liens étroits entre IFP School et le monde industriel ont-ils des répercussions sur les débouchés de vos diplômés ?
IFP School est une école d’application dont le cursus standard dure 16 mois, nos élèves étant déjà titulaires d’un diplôme d’ingénieur. Nous les formons au plus près du terrain par une collaboration avec les industriels à tous les niveaux. Elle commence par la définition des objectifs, les industriels étant présents dans notre conseil de perfectionnement. Des groupes d’orientation et de prospective comprenant des industriels sont consultés programme par programme, ce qui permet de définir les compétences requises. Pour compléter nos enseignements académiques délivrés par 40 professeurs dont 10 enseignants-chercheurs, nous faisons appel à 350 vacataires externes dont la plus grande partie est issue de l’industrie. Les élèves effectuent des stages et travaillent sur des projets dont les sujets sont apportés par les industriels. 80 % de nos étudiants sont soutenus par les entreprises dans le cadre de l’apprentissage ou de parrainages, ce qui accroît leur employabilité.
Quelle est la dimension internationale d’IFP School ?
Nous sommes impliqués à l’international de multiples façons. Nous accueillons plus de 50 % d’étrangers en provenance de 50 pays différents. Parmi nos 17 programmes 7 sont enseignés en anglais. Nous collaborons avec des universités étrangères comme Texas A&M, Colorado School of Mines ou l’Université Goubkine de Moscou dans le cadre de doublediplômes que les étudiants acquièrent en passant 2 semestres en France et deux semestres dans l’université partenaire. Nos professeurs contribuent à des masters à l’international au Liban, en Malaisie et en Thaïlande. Dans certains pays comme l’Arabie Saoudite, le Nigeria, ou la Russie, nous avons mis en place des formations en « essaimage ». Cela consiste à valoriser les compétences locales en proposant des programmes de formation d’ingénierie appliquée dans un pays étranger, avec un partenaire académique local et un sponsor industriel.
Quid de l’innovation et des défis environnementaux et technologiques à IFP School ?
Nous formons des ingénieurs responsables et prêts à relever les défis technologiques et environnementaux du futur. Au-delà des aspects technologiques, nous leur apportons une sensibilisation aux problématiques de l’environnement durable (sécurité, aspects sociétaux et économiques) tout au long de leur formation à travers des cours dédiés, des stages terrain et des projets.
Patrick Simon