Supervisant la conception de plus de 8 millions de groupes moteur-propulsion au sein de son département Powertrain & EV Engineering, Alain Raposo (INSA 85, IFP School 86), Alliance Global Vice President, se félicite de la manière dont l’excellence japonaise et française se complètent pour relever les défis automobiles. Rencontre…
Pouvez-vous nous présenter le département Powertrain & EV Engineering que vous dirigez au sein de l’AllianceRenault-Nissan et nous dire quels sont vos défis actuels ?
Nos équipes, française et japonaise, développent chaque année pour les 9 marques de l’Alliance (Renault, Nissan, Infiniti, Samsung, Dacia, Datsun, etc.) l’ensemble des moteurs thermiques et électriques, transmissions et batteries secteur automobile est entré dans une véritable guerre des coûts et prestations, de la consommation ou encore l’émission de polluants (divisée par deux tous les 5 ans). Sachant que la croissance s’opère désormais sur les marchés émergents, les fameux BRIC où nous avons donc installé des équipes. Le troisième défi étant l’électrification : d’ici 10 ans, 20 % des voitures produites dans le monde devraient être hybrides et 10 % électriques.
« Exprimer le meilleur de nos deux cultures pour faire atteindre l’excellence aux marques de l’Alliance »
Pouvez-vous nous résumer votre parcours ? Nous expliquer en quoi consiste votre mission actuelle et ce qui la rend passionnante au quotidien ?
Au sein de l’INSA, à Toulouse, j’avais choisi une spécialisation « énergies » et j’ai eu envie d’accroitre mes compétences au sein de l’IFP où j’ai passé une année passionnante. Mon parcours professionnel s’est ensuite essentiellement effectué chez Renault ; en France, puis au Japon durant 3 ans et demi et désormais à cheval sur les deux pays pour coordonner le travail de plusieurs milliers de collaborateurs Japonais et Français ; les mettre en adéquation avec les attentes des différentes marques pour chaque marché. Les Français, plus conceptuels et entreprenants, et les Japonais, plus structurés, pragmatiques et très sensibles à la dimension technologique, se complètent parfaitement et l’on obtient des résultats excellents. Et ça, c’est passionnant.
Qu’est-ce que cette immersion au Japon vous a apporté ? A-t-elle influencé votre manière de manager ?
Nos systèmes de valeurs sont différents. Ce qui prime, au Japon, c’est le travail ; suivi par l’entreprise et ensuite seulement la famille. Dans le cadre du travail, les Japonais sont très respectueux pour vérifier que les résultats obtenus conviennent. Le vrai dialogue ne s’établit que lors des dîners d’équipes, fréquents. Adepte d’un management plus impliqué et collaboratif, j’ai avancé prudemment, respectueusement, en tenant compte de cela, même si je suis sans doute davantage dans la communication et l’assistance aux équipes que ne le serait un Japonais. Et puis, avec le temps, à un certain niveau d’encadrement, les Européens se sont japonisés et les Japonais européanisés ; notre collaboration fonctionne parfaitement.
Quels métiers sont représentés au sein de la division que vous dirigez et quelles qualités personnelles faut-il posséder pour s’épanouir au sein des équipes de l’Alliance ?
Tous les métiers de l’industrie automobile sont là, répartis en trois grandes typologies : la technique, le management des équipes et enfin la conduite de projets. Si la passion pour la technologie automobile est indispensable, il convient également d’être ouvert, d’avoir l’esprit d’équipe et d’être très rationnel et rigoureux : impossible de se permettre une erreur sur une pièce devant être produite à 1000 unités par jour ! En revanche, si l’on est passionné par ce secteur où la compétition est énorme et la pression conséquente, si l’on est prêt à s’impliquer sur le long terme, il ne faut pas lâcher ses envies et aller au bout de ses ambitions, car nos métiers sont vraiment passionnants.
JB
Contact : group.renault.com