Fondé en décembre 1990, le Groupe des Écoles Centrale (GEC) est aujourd’hui plus que jamais en mode glocal. Il rassemble à la fois des fleurons de l’enseignement supérieur en France (CentraleSupélec, Centrale Lyon, Centrale Nantes, Centrale Lille et Centrale Méditerranée) et à l’international à Pékin, en Inde et à Casablanca. En partageant une même vision de la formation d’ingénieurs généralistes de très haut niveau, ces écoles poursuivent des objectifs communs : faire rayonner l’originalité et la richesse des parcours de formation et la qualité de leurs diplômés, et élargir leur vivier d’étudiants en France et à l’international par la pérennisation des implantations actuelles et le développement de nouveaux projets.
SOMMAIRE
« En France, quelques écoles d’ingénieurs font rêver : Centrale en fait partie » – L’interview de Romain Soubeyran
Le Groupe des Écoles Centrale est un pilier de l’excellence en ingénierie. Romain Soubeyran, président du Groupe et directeur général de CentraleSupélec, partage sa vision stratégique pour répondre aux défis sociétaux et économiques de demain, et conforter le leadership des écoles.
Votre vision du Groupe des Ecoles Centrale à l’horizon 2030 ?
En France, quelques écoles d’ingénieurs font rêver : Centrale en fait partie. Nous voulons faire le maximum pour conforter notre marque – sa qualité, sa légitimité et sa visibilité – et attirer davantage de jeunes vers les métiers de l’ingénierie, notamment les jeunes femmes et les jeunes issus de milieux défavorisés, sachant qu’aujourd’hui il y a une pénurie d’ingénieur. Nous partageons des priorités communes dans nos stratégies, notamment le développement durable, et la défense des souverainetés industrielle et numérique.
Quels sont les efforts déployés pour améliorer la diversité au sein des promotions ?
Les entreprises sont demandeuses de profils diversifiés pour des raisons de performance d’abord – des équipes mixtes sont plus efficaces -, mais aussi juridiques. Ce sujet est une préoccupation forte des écoles du Groupe, qui mettent en place des initiatives en fonction de leurs réalités locales. A CentraleSupélec, nous avons créé un Summer Camp pour les élèves entrant en Première, à parité filles/garçons et boursiers/non-boursiers, pour leur permettre de découvrir les sciences et de lever l’auto-censure qu’il peut y avoir chez ces publics. Mon message aux jeunes : si vous avez un dossier sérieux et que vous êtes prêts à vous engager, postulez ! Le cursus de CentraleSupélec est très matheux en première année mais il y aura forcément une école du Groupe qui aura les qualités pour vous séduire.
Comment réussissez-vous à entretenir ce lien entre formation, recherche et entreprises ?
C’est au cœur de notre vision : proposer une formation d’excellence, qui réponde aux besoins immédiats et futurs des entreprises. Un recruteur qui embauche un jeune ingénieur sait qu’il sera capable de s’adapter aux évolutions que même l’entreprise ne connaît pas encore. La formation de l’ingénieur centralien repose sur des relations étroites avec les entreprises (stages, projets) et des enseignements adossés à une recherche d’excellence. Au-delà d’un concours et d’une philosophie de formation communs, chaque école dispose d’un conseil d’administration comportant au moins 50 % de personnalités qualifiées, témoignage de notre forte connexion au monde de l’entreprise.
Selon vous, à quoi ressemblera le métier d’ingénieur dans 10 ans ?
Plus que de métier, je parlerais de formation. Aujourd’hui, avec l’avènement du digital, l’ingénieur est derrière toutes les activités humaines. Quel que soit le domaine – santé, droit, sport, etc… – les sciences de l’ingénieur sont nécessaires. Grâce à un socle scientifique solide et une grande conscience des enjeux business, l’ingénieur est et sera capable de développer des technologies en interagissant avec d’autres disciplines. Cette dimension est un sujet important pour nos écoles, nos étudiants sont d’ailleurs évalués sur la compétence éthique et responsabilité au cours de leur cursus. Je pense également que plus d’ingénieurs se tourneront vers la sphère publique, qui retrouve une vraie légitimité en raison des politiques de développement durable, de souveraineté et d’enjeux technologiques impulsées par l’Etat. Preuve en est : notre électif Service public ouvert à la rentrée 2024 à CentraleSupélec avec 15 places a reçu plus de 100 candidatures, illustration parfaite qu’il faut qu’on aille plus vite sur ce sujet.
Groupe des Ecoles Centrale : les pépites
CentraleSupélec sur tous les podiums
En 2024, CentraleSupélec est désignée pour la troisième année consécutive comme la première école française en termes d’employabilité selon le prestigieux classement du Times Higher Education, devançant HEC et Polytechnique. Une reconnaissance qui s’explique notamment par son engagement à répondre aux grands enjeux de la société. Classée 2è école d’ingénieurs la plus engagée dans la transition écologique et sociale selon la 4e édition du classement ChangeNOW/Les Echos, « nous avons introduit dans la formation l’enseignement des sciences du climat et nos enseignements sont cartographiés selon les objectifs de développement durable de l’ONU. Mais on peut toujours progresser sur ces sujets. A la rentrée prochaine, un parcours Ingénierie responsable sera ainsi ouvert à CentraleSupélec, incluant de nouveaux enseignements non-scientifiques » indique Romain Soubeyran, directeur général de l’école. Forte de ses trois campus (Paris-Saclay, Rennes et Metz), l’établissement offre également une expérience étudiante reconnue, se classant 3ᵉ dans le Happiness Barometer 2025, dévoilé par Speak & Act et JobTeaser.
#Rebuild. Le chantier de transformation du bâtiment Bréguet est un autre symbole de modernisation : avec une réouverture prévue pour 2026-2027, ce projet ambitieux repensera les 36 000 m² de ce lieu historique pour répondre aux besoins contemporains tout en honorant son héritage architectural. Un avenir prometteur, sous le signe de l’excellence et de l’innovation durable.
Centrale Lyon, futur Caltech européen ?
L’ambition de l’Ecole Centrale de Lyon à l’horizon 2030 est claire : devenir un caltech européen reconnu sur les grandes transitions, au service des acteurs socio-économiques. Pour cela, l’établissement mise sur l’accélération de sa transformation numérique, des éco-campus responsables, des partenariats avec des entreprises « premium » pour accompagner les grands projets industriels mais aussi une recherche pluridisciplinaire d’excellence. Cette dernière a d’ailleurs été récompensée par le classement de Shanghai 2025 par thématique, confirmant la présence de Centrale Lyon parmi les institutions les plus influentes au monde dans les domaines de la mécanique et des mathématiques. Parmi les grands projets menés par l’école pour atteindre son objectif de devenir un caltech européen : le Transition Lab, écosystème physique et virtuel où convergent des actions de recherche, de formation initiale et continue et de diffusion des connaissances sur les thématiques des grandes transitions ; ou encore le Campus des Mutations Industrielles à Saint-Etienne, un espace qui associe expertise scientifique, technologies innovantes et vivier de futurs talents au service des entreprises.
Centrale Nantes mise sur le développement humain responsable
Acteur majeur des secteurs maritime et océanographique, situé sur un territoire où l’économie bleue est portée par une stratégie ambitieuse, Centrale Nantes a inscrit l’objectif d’un développement humain durable au cœur de sa stratégie. Dans cette optique, une nouvelle formation en apprentissage en génie océanique ouvrira en septembre 2025. Réalisée en partenariat avec l’ITII Pays de la Loire, cette formation permettra aux futurs ingénieurs de se spécialiser dans le domaine maritime, avec une orientation marquée vers les énergies renouvelables en environnement marin et la décarbonation du transport maritime. Avec son option Projet ingénierie des low-techs, l’école permet aux étudiants d’imaginer les technologies durables de demain : inventer le bateau de Roland Jourdain, navigateur engagé pour diminuer l’impact environnemental de la course au large, ou encore concevoir une éolienne à partir de matériaux de récupération.
Centrale Méditerranée, laboratoire méridional de l’ingénierie responsable
Avec deux campus à Marseille et Nice, et plus de 30 nationalités, Centrale Méditerranée ambitionne de doubler ses effectifs, de bâtir neuf chaires et de multiplier par cinq le nombre de startups créées en son sein d’ici 2030. Ses leviers pour y parvenir : attirer par la formation, innover par la science et grandir par le collectif. Des évolutions qui seront guidées par un fil rouge : une démarche de transformations responsables. Pour Centrale Méditerranée en effet, l’ingénieur doit aussi intégrer de nombreuses compétences développées à la croisée de plusieurs disciplines. Cette ouverture d’esprit confère à l’ingénieur de Centrale Méditerranée son expertise spécifique et forge aussi sa capacité reconnue à coordonner des acteurs et des projets, à entreprendre et à innover. Ainsi, l’école n’hésite pas à proposer des formations audacieuses, comme le CentraleDigitalLab, formation de pointe en intelligence artificielle et science des données.
Centrale Lille, entre progrès et ouverture
L’établissement regroupe quatre écoles d’ingénieurs (Ecole Centrale de Lille, ENSCL, IG2I & ITEEM) au cœur des enjeux sociétaux. Sa volonté ? S’affirmer en tant qu’établissement d’excellence pour la formation et la recherche en ingénierie au service de la transformation des industries. Ainsi, Centrale Lille a identifié quatre axes pour son plan stratégique à l’horizon 2035, parmi lesquels développer l’expertise et la connaissance des entreprises industrielles ou encore accroître son rayonnement aux échelles régionale, nationale et internationale. L’école a d’ailleurs récemment signé un partenariat international avec le Beijing University of Chemical Technology, qui permet aux étudiants de bénéficier d’une formation d’excellence à la fois en France et en Chine, leur offrant une vision biculturelle et des compétences renforcées dans le domaine de la chimie. Sans oublier la nouvelle formation Lean Modular Construction 4.0 qui souhaite répondre aux transformations profondes que traverse le secteur de la construction, avec l’essor de la digitalisation, de l’automatisation et des défis environnementaux.
Et un, et deux, et trois campus à l’international
#1 Centrale Pékin. Créée à la demande du gouvernement chinois en 2005, l’École Centrale de Pékin est la première grande École d’ingénieurs francophones en Chine. Véritable levier pour le développement des liens économiques entre la France et la Chine, elle met à disposition des entreprises un vivier d’ingénieurs biculturels de haut niveau. #2 Centrale School of Engineering Mahindra University. L’école est issue de la collaboration entre le groupe Mahindra, leader du secteur industriel en Inde, et l’École Centrale Paris. #3 Centrale Casablanca. Première école d’ingénieurs généraliste du Maroc, elle se positionne en hub académique de dimension panafricaine, intégrée dans l’écosystème entrepreneurial de la région Maghreb-Afrique, avec l’objectif de former les élites dirigeantes de l’Afrique de demain.
Groupe des Ecoles Centrale : plus forts, ensemble
Startup nation
L’entrepreneuriat occupe une place de choix au sein du Groupe des Écoles Centrale (GEC), qui encourage activement l’innovation et la création d’entreprise. « Il y a vingt ans, c’était presque vu comme exotique, la voie royale pour les étudiants étant d’entrer dans des grandes entreprises. Aujourd’hui, il a pris ses lettres de noblesse et c’est très valorisé dans le monde professionnel car les employeurs reconnaissent les compétences liées à l’entrepreneuriat » explique Romain Soubeyran, président du GEC. Les cinq établissements du groupe s’engagent à former des ingénieurs capables de répondre aux défis économiques et sociétaux grâce à une approche centrée sur la créativité et l’initiative. Chaque école propose ainsi des dispositifs spécifiques pour accompagner les étudiants porteurs de projets entrepreneuriaux : incubateur et master Entrepreneur à CentraleSupélec, Hub Entrepreneuriat et innovation à Centrale Lyon, diplôme Ingénieur Manager Entrepreneur à Centrale Lille, Weekend Dare à Centrale Nantes, filière entrepreneuriat, alternance-entrepreneuriat et espace de pré-incubation à Centrale Méditerranée… Vous avez l’embarras du choix !
Des ingénieurs pluriels
« Les ingénieurs de demain seront interdisciplinaires et agiles » affirme Romain Soubeyran. C’est pourquoi le GEC met à disposition de ses étudiants de nombreux doubles-diplômes, et il y en a pour tous les goûts ! Centrale Lyon propose par exemple un double parcours Ingénieur Médecin, en collaboration avec l’Université Claude Bernard Lyon 1 et les Hospices Civils de Lyon, quand CentraleSupelec offre un double-diplôme Management Industriel, Projets et Supply Chain, en partenariat avec l’IESEG. Pour Hugo Helary, étudiant dans ce master, rejoindre une formation de ce type à plusieurs avantages. « Les métiers d’aujourd’hui ne seront pas les mêmes demain et la combinaison entre le management et l’ingénierie permet une meilleure compréhension des enjeux globaux des entreprises, c’est atout majeur monde professionnel » assure-t-il. Et d’ajouter : « c’est une formation très professionnalisante qui permet d’avoir une vision plus technique du management de projets et qui permet d’apprendre les uns des autres car la promotion est très diversifiée. »
Le petit nouveau … Le Bachelor HEPTA, un diplôme pluridisciplinaire délivré par l’ESSEC en partenariat avec CentraleSupélec et Sciences Po et l’INSEP, à destination des sportifs de haut niveau, pour leur permettre de concilier entraînement intensif et excellence académique.
C’est dans les tuyaux …
- Vers un nouveau campus en Amérique Latine. Convaincu que la création d’une Ecole Centrale sur le continent sud-américain fait sens, le GEC a lancé une étude de faisabilité à Montevideo, en Uruguay.
- La création de Centrale Toulouse fait toujours débat. Après l’abandon du projet d’une Ecole Centrale Toulouse par Toulouse INP, l’N7 a exprimé sa volonté de poursuivre la réflexion sur son périmètre. Cela reste un très beau projet pour la région toulousaine qui manque d’une école d’ingénieurs généraliste. Il est d’ailleurs très appuyé par les industriels locaux. C’est aussi un projet qui a du sens pour le Groupe des Ecoles Centrale, qui pourrait ainsi compléter son maillage territorial dans les grandes métropoles françaises et s’ouvrir à tout l’écosystème industriel local, dans l’aérospatial notamment.