Réorganisée pour cette rentrée 2012 avec un programme refondu qui a vu la disparition de certaines matières et l’apparition de nouvelles disciplines, la licence Efficacité énergétique et énergies renouvelables de l’Université d’Evry Val d’Essonne s’adapte au secteur de l’énergie, en proie à de nombreuses mutations.
Une licence généraliste, et non spécialisée
« Nous offrons une formation transversale », explique d’entrée de jeu Jean-Fr ançois Maillard, responsable de la licence. « Nous parlons d’efficacité énergétique et nous couvrons l’ensemble des techniques des énergies renouvelables : photovoltaïque, solaire , éolien… Nous avons fait ce choix de couvrir un panel très large alor s que cer taines licences se sont plus spécialisées dans un domaine donné. Cela permet de rendre nos étudiants polyvalents. Il y a cer taines entreprises qui aiment beaucoup parce que cela permet d’avoir une vision globale, mais par contre, les entreprises qui travaillent dans un domaine spécifique apprécient moins. » Emmanuel Gauvr y, ancien diplômé de la licence qui y enseigne désormais en tant que professeur de géothermie et réseaux de chaleur, approuve : « La particularité de cette licence c’est qu’elle touche à la fois les énergies renouvelables thermiques et électr iques. Cela offre un panorama détaillé mais c’est vrai qu’on approfondit moins chaque aspect. » Ce qu’il a par ticulièrement apprécié dans le cadre de cette formation ? « Le fait d’avoir à la fois des professeurs classiques et des professeurs issus du monde industriel. Il y a une vraie complémentar ité entre les matières théoriques enseignées par les professeurs classiques et les enseignements pratiques enseignés par les professionnels. »
Immersion totale en entreprise !
Depuis deux ans, la licence Efficacité énergétique et énergies renouvelables est ouver te à deux types de publics : des étudiants qui cherchent une formation en apprentissage, et d’autres qui suivent la licence en for mation continue , souvent après une expérience professionnelle . C’était le cas d’Emmanuel Gauvr y lorsqu’il a intégré la licence en 2008 : « J’ai un profil particulier parce que j’ai passé mon DUT en 1998. Après dix ans dans l’informatique industrielle, j’ai fait cette licence en formation continue. Je voulais changer un peu de domaine et m’orienter vers cette discipline avec un certain potentiel de développement. » Jérémy Touchet, de son côté, vient tout juste de terminer sa licence en apprentissage. Il se dit « très satisfait » de cette formule : « Dans le milieu professionnel on découvre un univers, des techniques de travail. On a des dossiers à rendre, des dates butoires. On sort du cadre scolaire. » L’avantage cer tain de l’apprentissage : l’élève est confronté à l’entreprise dès son entrée dans la licence, à la différence du stage généralement placé en fin d’études.
CDI ou master : what’s next ?
Parce qu’elle est généraliste et transver sale, la licence offre à ses élèves des débouchés variés. « Nous avons des étudiants qui partent dans tous les domaines » se réjouit Jean-François Maillard avant d’ajouter que « plusieur s ont été embauchés là où ils ont fait leur stage ». Il met en garde toutefois : « Certains ne valident pas tout de suite le fait d’avoir suivi la licence. Ils vont trouver un emploi qui correspondrait plus à un DUT Génie Thermique et Energie mais la licence leur permettra d’évoluer ensuite dans l’entreprise. » Et la poursuite vers un master représente- t-elle une option ? « Une licence pro a pr iori n’est pas faite pour poursuivre des études, elle doit répondre à un besoin économique, une niche locale. Mais tous les ans j’ai des étudiants qui font des poursuites d’études . »
Comment intégrer la licence ?
Pour postuler, il faut être détenteur d’un DUT (GTE, GEII, MP), d’un BTS (Fluide-énergie-environnement ou électro-tech), d’un DEUG, ou d’un DEUST L2 (Physique-Chimie SPI). L’admission se fait sur dossier. Les étudiants issus d’IUT restent cependant majoritaires. Jean-François Maillard explique pourquoi : « C’est une licence relativement scientifique donc les élèves qui viennent de BTS sont un petit peu faibles. Tous les ans j’en prends quelques uns mais seulement avec des bonnes notes, et en général ce sont ensuite les étudiants qui ont le plus de difficultés au sein de la licence. » Emmanuel Gauvry confirme : « Les élèves de diplômes techniques comme les BTS peuvent se trouver déstabilisés par le fait de ne pas avoir de matières 100 % techniques. »
Claire Bouleau