Faut-il cacher ses tatouages au travail ?
Faut-il cacher ses tatouages au travail ? ©ChatGPT

Faut-il cacher ses tatouages au travail ?

Vous avez un papillon sur le poignet, un idéogramme chinois derrière l’oreille ou un Pikachu géant dans le dos : votre tatouage en dit beaucoup sur vous ! Mais est-ce que votre employeur est prêt à l’admirer tous les jours au bureau ? Afficher ou cacher ses tatouages au travail, telle est la question. On vous aide à y répondre.

Clin d’œil à une histoire personnelle, démarche artistique, moyen d’affirmer sa personnalité ou fruit d’un pari de fin de soirée arrosée : le tatouage est une mode qui pique de plus en plus de Français. Alors qu’ils n’étaient qu’un sur 10 à oser franchir les portes d’un tatoo shop il y a 15 ans, 22% des Français sont tatoués aujourd’hui. Un chiffre qui monte à 42% chez les 24/35 ans ! Une démocratisation éclair qui engendre parfois de la déception (allez jeter un œil sur la dernière saison de Tatoo Cover sur TFX pour en être convaincu), voire de la discrimination, y compris dans le milieu professionnel.

Moins marginal mais toujours pas banal

« 3 salariés tatoués sur 10 affirment avoir été victimes de remarques négatives ou de comportements inappropriés dans leur entreprise du fait de leur tatouage, et environ 6% se considèrent discriminés » explique Vincent Meyer, enseignant-chercheur à l’EM Normandie et co-auteur de plusieurs études sur le sujet.

De fait, s’ils sont fiers de ce qu’ils ont encré dans leur peau pour toujours, certains salariés tatoués hésitent à dévoiler leurs tatoos au bureau. Car les clichés ont la vie dure. Si le tatouage n’est plus l’apanage des loubards ou des taulards des années 70’, on dit encore des personnes tatouées qu’elles sont « moins professionnelles, plus populaires ou moins féminines » énumère l’expert. Des réticences qui incitent les salariés tatoués à être plus vigilants, surtout quand ils ont un emploi en contact direct avec le public, un facteur aggravant de discrimination ressentie selon eux.

Discrimination ou pas : ce que dit la loi

D’autant que la loi n’a pas le tatouage dans la peau ! Si le Code du Travail ne parle pas explicitement du port du tatouage dans le monde professionnel, il est toutefois clair sur le fait qu’un « salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l’objet d’une mesure discriminatoire en raison de son apparence physique. » Pas de soucis pour les tatoués qui veulent travailler donc ! Mais des entreprises ou institutions pour lesquelles la présentation de leurs collaborateurs est essentielle (compagnies aériennes par exemple) affichent des politiques claires en la matière, demandant par exemple à leurs salariés de cacher leurs tatouages lorsqu’ils portent l’uniforme.

Tatouage planqué = salarié désengagé ?

Collants, manches longues : certains salariés font donc le choix de la simplicité en cachant leurs tatouages au travail. Mais pour les jeunes, ce choix de la simplicité est en réalité un renoncement à même d’impacter leur engagement professionnel. « Le tatouage est un marqueur identitaire fort. Faute de pouvoir exprimer pleinement leur singularité, à un âge où c’est primordial, les moins de 25 ans qui se sentent incités à cacher leurs tatouages sont plus à même de se désengager de leur entreprise. C’est d’autant plus vrai dans les entreprises qui affirment leur ouverture à la diversité et à l’authenticité » analyse Vincent Meyer.

Vous l’avez compris, avant d’arriver en col roulé au bureau en plein été pour cacher votre dernier tatouage, pensez à dialoguer. Parlez à votre manager de façon ouverte et pondérée, pour comprendre les codes de l’entreprise et pouvoir vous y inscrire au mieux, tout en restant vous-même. Et qui sait, il vous dévoilera peut-être qu’il a le portrait de son chat Simba tatoué sur l’épaule !

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