Existe-t-il une entraide entre les élèves ?

On leur demande d’être les meilleurs, performants, efficaces, excellents et dès les classes préparatoires, la compétition commence, quelquefois cruelle de désillusion. Puis il faudra se faire une place au soleil, le plus vite possible et sans état d’âme, valoriser au mieux ses compétences face aux autres. Dans ce cas, l’entraide existe-t-elle dans les grandes écoles où la compétition acharnée a-t-elle définitivement pris la première place ?

Alain Ayache
Directeur de l’INP-ENSEEIHT
Après l’esprit plus compétitif des classes préparatoires, il existe une entraide dans l’école. Dernièrement, un étudiant de 2e année en difficulté a finalement repris sereinement le cours de ses études grâce à l’assistance de deux étudiants de 3e année. De plus, nous accueillons 30 % d’étudiants étrangers parfaitement assimilés qui apportent tous quelque chose à l’école.

Hervé Biausser
Directeur de l’Ecole Centrale Paris
Les étudiants sont très solidaires, notamment dans la vie associative. Cette génération me semble particulièrement collaborative, les liens en réseau étant très importants pour eux.

Pierre Charreyron
Président d’UTC
Nous sommes situés dans une petite ville, la communauté y vit en circuit fermé comme sur un campus. La proximité commes les associations très nombreuses qui impliquent les étudiants dans la ville, favorisent l’entraide. Les clubs technologiques permettent par exemple aux étudiants d’accompagner des élèves de classes défavorisées vers la pensée technologique.

Patrick Chedmail
Directeur de l’Ecole Centrale de Nantes
Il existe un véritable esprit d’équipe et les élèves n’hésitent pas à demander de l’aide à leurs camarades. En ce qui concerne l’intégration des étudiants étrangers, il a été nécessaire de disperser les jeunes Chinois à travers d’autres groupes car ils avaient tendance à se regrouper et à se replier sur eux-mêmes.

Frédéric Fotiadu
Directeur de l’Ecole Centrale de Marseille
A Centrale Marseille, l’esprit de compétition laisse progressivement la place à l’esprit de collaboration. Nous tentons de leur inculquer la nécessaire coopérativité.

Catherine Leblanc
Directrice générale du groupe ESSCA
Les élèves sont très solidaires entre eux, pendant et après l’ESSCA ; c’est vrai qu’ils ne sont pas en compétition. Nous avons aussi institué une entraide institutionnalisée par le biais d’un centre d’appui pédagogique animé par un professeur et des élèves de fin de cycle qui aident les plus jeunes.

Etienne Craye
Directeur de l’Ecole Centrale de Lille
Il existe non seulement une entraide mais une responsabilisation forte dont je suis très fier. Certains élèves, au sein des associations, sont très engagés au service des autres et y consacrent du temps, notamment pour les Cordées de la réussite qui se déroulent dans les lycées.

Michel Jauzein
Directeur de l’Ecole des Mines de Nancy
La pédagogie par projet favorise l’entraide qui se pratique ensuite à tous les niveaux, pédagogiques ou associatifs.

Brigitte Plateau
Directrice de l’Ensimag
Je les sens plutôt solidaires, intégrateurs. Je constate que l’entraide linguistique est importante avec les élèves étrangers.

Florence Darmon
Directeur général de l’ESTP
Elle existe. Je pense que deux types de grandes familles existent en France, les militaires et les personnels du BTP. C’est un monde où, à un certain niveau, les mêmes personnes se croisent régulièrement et où il règne une atmosphère de fraternité et de confiance.

Hervé Laborne
Directeur d’Esme Sudria
Je remarque que les étrangers sont plus enclins à aider les autres. En France, les étrangers n’étant pas assez bien accueillis, ils ont tendance à s’organiser par eux-mêmes. L’entraide  n’est pas forcément interne mais elleva au-delà. À l’ESME Sudria, les élèves ont créé une association pour donner des cours particuliers à des jeunes en difficulté dans les collèges.

Christine Pochet
Directeur de l’IAE de Paris
A l’IAE, nous faisons beaucoup travailler les élèves en groupes, ce qui favorise la solidarité. Dans nos formations MBA qui comportent des disciplines assez variées, les étudiants échangent volontiers leurs compétences d’autant plus que nous ne sommes pas dans une logique de concours.

Patrick Simon