Avec le numérique, l’art est augmenté. Il peut être présent partout et le numérique donne des opportunités nouvelles tant pour les artistes que pour le public qui a de nouvelles possibilités de rencontres – Par David Fayon
Les tendances dans le monde de l’art
L’art via un produit ou une activité d’ordre esthétique déclenche des émotions et livre un message. Selon L’Atelier de BNP Paribas, le marché de l’art est dominé en valeur par les Etats-Unis (43 %) devant le Royaume-Uni (21 %), la Chine (19 %) et la France (6 %) – données de 2015. L’accès à l’art se réalise de plus en plus aux États-Unis grâce à un dispositif électronique de type smartphone, PC ou autre, bien devant le cinéma, la lecture, les spectacles, les musées…
De nouvelles formes d’art apparaissent et la chaîne de valeur de l’art (création, diffusion, appréciation) en est bouleversée. Dans la création artistique, l’impression 3D, la réalité virtuelle pour la musique, par exemple, sont des axes de développement. Les enchères en ligne, la visibilité des œuvres d’un artiste en ligne et le développement d’App participent à la diffusion sans compter les moyens de certifier la véracité d’une œuvre et de se prémunir des contrefaçons. La réalité virtuelle encore, le fait de pouvoir consommer l’art en un clic et les expériences d’art immersives sont autant de moyens additionnels de consommer et d’apprécier l’art.
La création de Daylighted
Cette société a été co-fondée par Elisabeth Mouchy (diplômée de l’ISEP et de l’ESSEC Business School) et Alex Cammarano en 2013. Tombée « in love with San Francisco » après une première expérience dans cette ville qui a vu naître Uber ou Twitter, Elisabeth a voulu répondre à un besoin, celui d’une galerie d’art intelligente (photographies, peintures, vidéos…) qui réinvente les frontières de l’art. Le concept repose en effet sur l’extension de l’art au-delà des seules galeries et musées.
Le produit (SmArtGallery) consiste en des écrans animés dans des hôtels ou restaurants pour faire découvrir de l’art, apporter une expérience nouvelle au client. C’est en quelque sorte une playlist de l’art sans cesse renouvelé au gré des événements, des souhaits des clients. Parmi les premiers clients figure le Sofitel de San Francisco. Cela permet aussi de faire découvrir des talents locaux. L’art est augmenté par une tablette qui permet d’avoir des informations additionnelles sur l’œuvre et même l’acheter. Une copie de l’œuvre peut aussi être proposée. Le modèle économique est disruptif. C’est aussi un moyen pour les hôtels de se démarquer des AirBnB avec des services additionnels fortement différenciants.
À terme, l’idée serait d’étendre le concept à de nouveaux lieux (hôpitaux, cafés, etc.).
Daylighted dans le premier batch du programme The Refiners
Pour se développer, il est important pour une start-up de recourir à un accélérateur et d’être visible des VC (venture capital) notamment dans la Silicon Valley, l’épicentre du numérique dans le monde.
L’objectif de tout créateur d’entreprise à San Francisco et dans la Silicon Valley est de « changer le monde » ou tout du moins de le rendre meilleur.
Daylighted figure parmi les 12 start-up du premier lot du programme The Refiners. Lancé le 12 septembre dernier, il a été créé par Carlos Diaz, Géraldine Le Meur et Pierre Gaubil et est réservé aux entreprises non américaines pour pouvoir accélérer leur croissance en accédant au marché américain tout en ayant les méthodes de travail de la Silicon Valley et l’accès au réseau. 10 de ces start-up sont françaises parmi lesquelles figurent aussi Appaloosa, Sell Secure ou Lalilo. J’y reviendrai.
Espérons que Daylighted participe à disrupter le domaine de l’art et ceci passe par la course à la croissance.