Patricia Hart, Directeur Relations Ecole Entreprises à l'ESCE

« Donner du sens à ce que l’on fait, c’est magique »

Directeur Relations Ecole Entreprises à l’ESCE, Patricia Hart découvre il y a dix ans l’association Enactus (anciennement connue sous le nom de SIFE) qui projette de se lancer en France. « J’ai été invitée par KPMG, partenaire de l’école, et le projet présenté par des représentants américains m’a tout de suite enthousiasmé. »
Alors que l’on parlait encore peu d’entrepreneuriat social au début des années 2000, elle y voit rapidement l’opportunité de partager avec les étudiants des projets uniques et porteurs de sens. Le principe est de réfléchir à des actions concrètes afin d' »aider des personnes dans le besoin à devenir autonome. » « J’ai souvent été amenée à travailler sur des « charity works » lors de mes études universitaires aux Etats-Unis, cela m’a rappelé quelques souvenirs ! » De nature engagée, les valeurs d’entraide et de solidarité véhiculées par Enactus font naturellement écho en elle. Elle n’en oublie pas moins la dimension Business de la collaboration. « Les « charity works » sont aujourd’hui moins développés en France que dans les pays anglo-saxons mais c’est très intéressant d’impliquer les étudiants sur ce type de cas. Leur apprendre à mettre leurs « compétences au service de » (au bénéfice de la cause des femmes par exemple), d’intégrer les jeunes dans ce mode de pensée et les amener à challenger ces modes de pensée conventionnels. » Portée par la dimension internationale de l’ESCE, Patricia Hart rappelle aussi l’importance de la mixité culturelle de ses équipes. « Les projets Enactus sont par nature multiculturels. D’ailleurs l’équipe partie défendre les couleurs de la France lors de la demi-finale à Los Angeles était constituée de 10 personnes dont 9 nationalités différentes ! »
Patricia Hart, Directeur Relations Ecole Entreprises à l'ESCE

A l’entendre, on comprend facilement combien cette collaboration avec Enactus est devenue pour elle aujourd’hui incontournable. « La dimension humaine inhérente aux projets est magique. Avec les anciens étudiants membres de l’association, nous sommes une vraie tribu ! Dès que certains passent sur Paris ils viennent me voir. Nous organisons aussi une soirée une fois par an pour se retrouver en dehors du cadre de l’école. »

Et c’est avec beaucoup d’humilité qu’elle confie combien de Trophées elle et ses étudiants ont reçu depuis le début de cette aventure. « Une vingtaine, peut-être plus, ajoute t’elle avec un large sourire, mais ils ne sont pas tous dans mon bureau, je les partage avec le directeur et mes collègues. » Et quand on lui demande ceux qui l’ont marquée le plus, elle répond sans hésiter :

« Le Trophée Best Student Advisor reçu en 2007. Effondrée après avoir obtenu la difficile 2ème place lors des sélections françaises, j’ai été émue de pouvoir ensuite assister à la compétition internationale qui s’est déroulée à New York. J’en ai eu des frissons ! Voir ces 4 000 jeunes venus des quatre coins du monde pour défendre leur projet avec autant de respect, c’est magique. A cet instant, j’ai eu la sensation de donner du sens à ce que je faisais, et d’apporter ma pierre à l’édifice si petite soit elle.

Je n’oublie pas non plus le tout premier Trophée que nous avons reçu en 2009. Nous participions aux compétitions dès 2004 sans jamais remporter de prix, et là cinq années plus tard c’était la victoire. Ma joie a éclaté d’autant que nous avons représenté la France cette même année à Berlin pour la demi-finale et l’année suivante à Los Angeles. Le dernier est plus personnel, je l’ai reçu cette année à l’occasion des 10 ans d’Enactus. J’ai été très honorée et touchée de recevoir ce Trophée au même titre que Denis Neveux (directeur associé KPMG) par exemple. »

Véritable coach pour ses élèves, Patricia Hart aime elle aussi mettre ses compétences « au service de ». Business plan, sponsoring, leadership, gestion des conflits, team-working… les projets d’entreprise ne manquent pas. « Comme la politique des 4C aux Etats-Unis « taking good care of your customers », je place l’étudiant au cœur de mon activité. » Passionnée par les thématiques d’entrepreneuriat social, elle a récemment suivi un programme de formation à l’Insead pour se perfectionner et agrandir son réseau. « Il est nécessaire d’avoir des qualités de résilience et de curiosité pour évoluer dans ce milieu et avoir l’ambition d’aller jusqu’au bout des choses. J’apporte de nouvelles idées aux élèves, je donne mon avis, mais ensuite c’est eux qui décident. »

Soyez en certains, l’ESCE sera dans les starting-blocks pour la compétition 2014 !

 

Votre plus grand challenge
« Faire comprendre à mon entourage combien il est important pour moi de gérer des projets étudiants. Ils s’impliquent tous sur la base du volontariat et cela n’enlève en rien à la valeur de leurs projets, bien au contraire. »

Un moment fort
« Les répétitions tous les soirs avant la compétition. Une ambiance à la fois sérieuse – je suis très exigeante ! – et conviviale puisque l’on finit toujours par prendre un verre ensemble. »

 

Pour mieux vous connaître :

Votre credo
« J’aime celui qui rêve l’impossible » Goethe.

Vos passions
« Les voyages. Plutôt sac à dos que Club Med ! Cela devient même une blague entre collègues, on me demande souvent « Où vas-tu cette fois ? » J’ai vécu dans différents pays et je ne me lasse pas de découvrir, d’apprendre de nouvelles cultures. Cette passion des voyages va de pair avec celle de la photographie. Je pratique également le yoga. »

Une personne que vous admirez
Alexandra David-Neel, la 1ère Occidentale à avoir pénétré la Cité Interdite de Lhassa (Tibet). « Une aventurière en avance sur son temps partie découvrir le monde, un parcours incroyable. »

 

Mes remerciements à Brigitte Piton qui a initié cette interview.

 

Audrey Froitier