Le nombre de financiers augmente régulièrement du fait de la généralisation de l’enseignement de la Finance (au sens large) dans les écoles de commerce, d’ingénieurs, les IAE, les DUT, les BTS et même les bacs professionnels. C’est un secteur attractif du fait de la rémunération de certains métiers phares, de la santé des banques/assureurs français, de son aspect central (toutes les sociétés y ont recours) et du dynamisme de ce secteur qui offre des perspectives de recrutement depuis de nombreuses années.
Parallèlement, la défiance de l’Opinion Publique envers l’Univers de la Finance n’a cessé de grandir. Il suffit de mentionner le discours de campagne présidentielle de François Hollande « Mon adversaire, c’est le monde de la Finance » et de consulter la presse qui se focalise sur nos gouvernants dont la crédibilité à lutter contre la fraude fiscale est remise en question par des suspicions de fraudes qu’ils auraient eux-mêmes commanditées dans des paradis fiscaux. Et que dire de la taxation des plus-values et du projet de taxation à 75 % qui avaient pour objectifs de faire contribuer davantage certaines populations (entrepreneurs, cadres supérieurs) sans tenir compte des effets au niveau national sur le dynamisme de l’Économie (ces gens créent des richesses tout en étant extrêmement mobiles). Pour autant, la Finance est essentielle. S’il est commun de reconnaître que 70 % des flux financiers ne servent pas l’économie réelle… il faut en déduire que l’Univers de la Finance consacre efficacement le reste des flux (30 %) à financer l’ensemble des projets qui en ont besoin. C’est la raison de la création de la Banque Publique d’Investissement par le gouvernement actuel. Les moyens financiers utilement alloués sont rares, il est donc crucial de savoir les utiliser à bon escient et pour cela, de comprendre parfaitement les enjeux au niveau de l’Économie du pays. Reste que ces enjeux sont peu expliqués mais sans cesse brancardés et évoqués dans les discours… on impressionne sans convaincre et la population reste donc peu mobilisée. Dans un contexte où l’utilité de la Finance à soutenir des projets est mal comprise, dans un contexte où les enjeux sont soit sous-entendus soit mal exprimés, dans un contexte où la confiance dans les dirigeants (politiques ou d’entreprises) est « désabusée » : quelle approche adopter auprès de l’Opinion Publique ? Pour notre part, au Club des Jeunes Financiers, nous pensons à agir auprès de l’Opinion Publique en s’attachant à mieux former les « Jeunes Financiers ». Nous croyons que ceux-ci jouent un rôle – complètement sous-estimé – de relais auprès de leur entourage proche qui les considère comme des références sur les questions économiques,
financières et fiscales. Il y a là un enjeu de société fort.
Situation des jeunes et manière de les sensibiliser :
Mais regardons d’abord la situation.
Les jeunes et l’enseignement en Finance
L’enseignement de la Finance s’est généralisé et standardisé, ce qui est une chance pour notre pays. Toutefois, 2 difficultés sont apparues. La première concerne la pédagogie : la pédagogie de la Finance ne s’est pas adaptée à une diffusion élargie des concepts financiers auprès d’une population dont le niveau n’est plus homogène comme c’était le cas il y a 40 ans : certains étudiants ont intégré des formations en « admissions parallèles » après des formations littéraires… donc inadaptées de prime abord… et d’autres n’ont pas, de par leur filière initiale au bac STG (Sciences et Technologies de la Gestion) ou SES (Sciences Économiques et Sociales), les bases suffisantes en mathématiques pour bien comprendre les concepts basiques de la Finance moderne telles que l’actualisation et la diversification. Parallèlement, les fondamentaux, y compris au sein des filières scientifiques, ne sont pas tous bien acquis du fait de lacunes qui n’ont pas été résolues au fil des années de collège et de lycée…mais il suffit d’avoir 10 de moyenne au Bac, indépendamment de la qualité d’acquisition des fondamentaux pour valider son diplôme, nous le savons bien.
La seconde concerne la spécialisation. Beaucoup de formations financières sont trop spécialisées dans le sens où la
culture générale est absente ou insuffisamment prise en compte. C’est le drame d’une Finance devenue complexe où les spécialistes en Finance ou en mathématiques financières – pour les purs ingénieurs – se croient formés de manière adaptée sans voir l’utilité à comprendre les enjeux économiques (qui ne leur sont pas enseignés). Avec quel niveau de compréhension du monde ces brillants jeunes arriveront-ils lorsque leur seront proposés des postes stratégiques où se décident des millions ou des milliards à placer ou à investir ? Ne risquent-ils pas d’être inconsciemment formatés par les pratiques et la culture de l’établissement financier où ils travaillent, loin des enjeux de société qui ne constituent pas une priorité pour une société commerciale à but lucratif ? L’acquisition des fondamentaux et la diffusion large d’une culture générale centrée sur les enjeux économiques sont primordiales pour exercer pleinement son esprit critique et sauvegarder un modèle de société.
Les jeunes et l’orientation en Finance
Par ailleurs, l’information en termes de débouchés professionnels est insuffisante à corriger chez les jeunes une vision stéréotypée des métiers qu’ils peuvent exercer, ce qui crée des embouteillages sur le marché du travail lorsque celui-ci est déprimé au dépend de nombreuses autres professions qui recrutent mais qui sont méconnues.
Il y a notamment un manque d’éclairage. Par exemple, dans le domaine de la Banque d’affaires, les métiers cités par les étudiants en recherche de stage ou d’emploi en priorité sont les fusions-acquisitions et le LBO là où existent l’ECM, le DCM, la syndication, les crédits bilatéraux Grande Clientèle, la titrisation, le financement d’actifs structurés, le financement de projets, le financement export, le trade finance, etc. Le tout parfois subdivisé par grands segments de clientèle tels que les Sovereigns, les institutionnels, les Corporate, etc.
Il y a également notamment un manque culturel relatif à la gestion des réseaux. Les étudiants pensent qu’il s’agit de consulter un annuaire, d’autres qu’il faut avoir la crédibilité de déjà exercer un métier pour s’y atteler. Les jeunes professionnels se heurtent à des clubs dont le tarif d’accès est prohibitif là où beaucoup ne sont tout simplement pas informé de leur existence ou pas encadré dans une activité associative par manque de compréhension de ce que représente une démarche de réseautage. Le réseau est en réalité accessible à tous et doit être considéré dans un esprit de respect et surtout de moyen terme. Les anglo-saxons le comprennent, les français, nous l’observons, encore peu.
Le Club des Jeunes Financiers propose d’accompagner la future génération de jeunes Financiers en facilitant la mise en valeur des différentes initiatives pédagogiques organisées par les acteurs professionnels et académiques. Il s’agit d’en faire de futurs décideurs conscients des enjeux et aptes à éclairer leur entourage avec pertinence. Pour ce faire, nous répondons aux attentes immédiates des jeunes – à un tarif dérisoire de 50 €/étudiant pour 2 années – en terme d’éclairage métiers, d’information auprès des professionnels, de développement de son propre réseau au sein d’un club qui regroupe l’ensemble des spécialités et des formations avec neutralité et une liberté totale de ton (permise grâce à l’indépendance financière du club vis-à-vis de la communauté financière). Il s’agit de créer une communauté regroupant les différents acteurs jeunes de la Finance.
Un club pour tout le monde au service – in fine – d’une Opinion Publique qui pourra s’informer avec qualité auprès des jeunes intéressés par la Finance et l’intérêt économique du pays. La mobilisation de l’Opinion Publique sur les sujets économiques est, nous le pensons, la condition à remplir pour s’assurer du respect à l’avenir de nos valeurs dans un monde globalisé et financiarisé.
Christophe Connille
Président Club des Jeunes Financiers
Contact :
www.jeunesfinanciers.com