Directeur Général de Burgundy School of Business (BSB) depuis 2006, Stéphan Bourcieu se livre sur son rôle de manager, sa passion de la transmission et son engagement sans borne pour les talents de demain.
Trois mots pour définir votre signature de directeur ?
Vision : il faut savoir où on veut aller avant de tracer la stratégie et le chemin pour y arriver.
Stratégie : pas des grandes pensées mais bien une vision. Pas un plan d’action mais un plan DES actions à mener à court et plus long terme.
Elèves : tout ce qu’on fait, on le fait pour eux. Notre fil conducteur c’est l’élève.
Comment interagissez-vous avec les élèves justement ?
La philosophie de BSB ? L’accompagnement des élèves. Et pour cela, il est indispensable de les connaitre. Je ménage des temps d’interactions avec eux lors des moments forts de l’école (évènements associatifs, admissibles…). Je réponds aussi régulièrement à leurs questions et j’en profite pour savoir comment ils se sentent à l’école et comment ils y vivent. Autre moment d’échange privilégié : les 30 heures de cours que je continue à donner chaque année. Des moments de plus en plus rares mais essentiels pour enrichir ma vision pour l’école.
Sacrée responsabilité que d’être responsable de leur avenir !
C’est la première fois que je me pose la question en ces termes. Notre mission c’est de progresser pour accompagner nos jeunes dans les meilleures conditions possibles. Une fois qu’on a défini notre vision, qu’on sait où on veut emmener l’école et les élèves, inutile de se faire des nœuds aux neurones ! Il suffit de faire en sorte que ce qu’on a décidé soit mis en œuvre.
Vous êtes DG de BSB depuis 2006 : votre regard sur son évolution ?
Bâtiments, structure de gouvernance, effectifs, diversification des programmes, accréditations : l’école n’est plus du tout la même ! Fusions, disparitions ou montées en puissance de certains établissements, internationalisation, digitalisation : son écosystème a aussi beaucoup évolué. Plus de complexité, plus d’interactions, plus d’informations et moins de temps, ce nouvel écosystème nécessite d’autant plus d’arbitrer et de déléguer.
Une évolution qui rime avec innovation ?
Oui, même si l’école n’a pas vocation à être innovante sur tout. Je suis convaincu que le digital ne fait pas disparaitre les grands piliers de l’enseignement comme le face à face pédagogique, une valeur qui surpasse encore la technologie et à laquelle je crois fondamentalement. Au niveau pédagogique, ma mission de dirigeant est d’impulser le changement, de pousser nos professeurs à transformer les choses… sans leur imposer ma façon de faire !
Qu’en est-il de votre relation avec les enseignants-chercheurs ?
Du fait de la nature de mon métier, il est certain que je me sentais hier plus professeur qu’aujourd’hui. Je suis désormais plus dans un rôle de dirigeant que dans un rôle de doyen de la faculté. C’est frustrant bien sûr, mais cette culture d’enseignant-chercheur qui est la mienne nourrit profondément ma vision de DG.
Vos trois conseils à un futur dirigeant du Sup’ ?
Tout d’abord, un conseil que m’avait donné Philip McLaughlin, alors DG délégué de KEDGE : sois en bonne santé. C’est un poste énergivore, difficile à tenir quand on n’est pas au top physiquement. Ensuite, ne subis pas ton agenda et essaye au maximum de gérer ton temps. Mes deux secrets pour y arriver ? Savoir dire non et se ménager des plages off pour libérer ma pensée. J’adore descendre sur Lyon en voiture et profiter de ces deux heures de route pour réfléchir, sans être esclave de mon téléphone ou des réseaux sociaux.
Enfin, choisis un·e super assistant·e. Je ne dirais jamais assez à quel point la mienne est formidable ! Nous n’avons même plus besoin de nous parler pour nous comprendre. Elle sait la réunion ou je dois aller et celle où je ne suis pas indispensable, ce que je dois faire ou pas. Une relation de confiance précieuse et unique.