En nommant il y a 4 ans un Doyen associé à l’innovation pédagogique, Thierry Picq, EMLYON Business School a été précurseur. L’alliance Science & Business entre EMLYON et Centrale Lyon bénéficie de ces innovations et les alimente au travers de projets inédits comme le programme I.D.E.A., le LearningLab, le FabLab.
Comment impulsez-vous la dynamique d’innovation pédagogique ?
Ma fonction est d’accompagner le changement, d’appréhender l’innovation auprès de ceux qui la font. Nous sensibilisons les professeurs, les incitons à partager leurs idées, et travaillons à susciter et accompagner leurs projets.
A quoi sert le LearningLab de l’alliance ouvert en octobre 2012 ?
Ce laboratoire travaille sur un mode exploratoire des pédagogies de demain. Nous apportons des réponses collectives à nos enjeux communs, en faisant appel à nos compétences et approches complémentaires. C’est le facteur clé de notre capacité d’innovation.
Qu’apporte-t-il concrètement aux deux écoles ?
Le Lab transfère ses acquis pédagogiques aux écoles. Les enseignants peuvent tester des innovations avec leurs étudiants. C’est à leur demande que 4 salles de cours sur le modèle du LearningLab ont été créées à EMLYON et qu’une est en préparation à Centrale. Il permet aussi de nouer des partenariats innovants avec des entreprises qui bénéficient de nos installations interactives.
Vous lancez un nouveau projet, de quoi s’agit-il ?
Il s’agit de faire travailler ensemble des managers et des étudiants sur des projets réels confiés par l’entreprise, accompagnés par des enseignants-chercheurs. On est au coeur des enjeux des entreprises appelées à résoudre des questions complexes nécessitant de marier les approches techniques et business. C’est aussi pour l’entreprise une nouvelle manière de rencontrer des étudiants.
Vous avez aussi un FabLab auquel est adossée la formation axée sur l’entrepreneuriat, le design et l’innovation, I.D.E.A.
La formation comprend une large part de learning by doing. Au sein du FabLab de 200 m2, les étudiants ont les équipements pour réaliser des prototypes de produits ou services qu’ils imaginent : 5 imprimantes 3D, 2 découpes laser, un plotter vinyle. A terme, nous voulons l’ouvrir aux étudiants de nos autres programmes.
Un étudiant de Centrale Lyon va être aidé par un robot, c’est une grande première ?
Nous avons remporté un appel d’offre de la région Rhône-Alpes pour un robot de télé-présence. BEAM a été testé au sein du LearningLab. Il permet d’être présent autour d’une table de réunion, dans un cours, à distance et en interagissant. Un élève va le tester durant un mois suite à un accident qui l’empêche de se déplacer. Il pourra ainsi suivre les cours et TD au travers de BEAM comme s’il y était !
3 questions à Antoine Di Tommaso, étudiant du programme I.D.E.A.
I.D.E.A. bouscule les codes de la pédagogie
Qu’est-ce qui vous a attiré dans I.D.E.A. ?
Précisément que la formation ait été conçue par deux écoles complémentaires. L’approche pédagogique et professionnelle est très séduisante : des cours et des projets autour de la créativité, du design, de l’innovation, de l’art, pour développer des qualités d’intrapreneur et d’entrepreneur.
Dans quoi réside le caractère innovant d’I.D.E.A. à vos yeux ?
Je fais partie de la première promotion et serai diplômé en octobre. C’est un cursus prenant voire addictif tant il est riche. L’alliance a à la fois su monter une formation innovante et créer un environnement propice pour apprendre à apporter des solutions nouvelles. La formation est approfondie au plan théorique grâce aux enseignants des deux écoles ; et pratique puisque nous menons nos projets de l’idée au prototype au FabLab.
Quel est votre projet professionnel ?
Il est né d’un projet avec un camarade et est en pré-incubation au sein de l’incubateur d’EMLYON. Nous créons notre entreprise de collecte de mégots de cigarettes afin de les valoriser.
A. D-F