« Une école en évolution : le projet professionnel de l’étudiant au coeur de notre formation », Alain Ayache Directeur de l’INP-ENSEEIHT
La problématique de l’approche Compétence
Le processus de Bologne s’impose à l’ensemble de l’Europe qui s’est engagée à le mettre en oeuvre en totalité pour 2011. Si la semestrialisation et les crédits ECTS sont déjà mis en oeuvre, il existe de nombreux retards en matière d’approche compétence. Au niveau européen, nos méthodes pédagogiques sont très différentes.
Si nous sommes favorables à la demande d’une mobilité internationale permettant aux étudiants de choisir des modules à l’étranger, nous voulons que le cursus de nos élèves demeure sous notre contrôle afin d’en assurer la cohérence, en fonction des objectifs pédagogiques propres à notre école.
En matière de diplômes, il faut s’assurer que les compétences acquises sont celles définies par l’école. Pour y parvenir, il est nécessaire de vérifier que les compétences acquises à l’extérieure s’intègrent dans notre cursus.
Cela suppose une approche particulière car nous avons en France une culture de la connaissance. Cette difficulté nous a conduit à compléter les compétences des ingénieurs par des compétences globales qui correspondent à notre vision de l’ingénieur ENSEEIHT. En y ajoutant les compétences spécifiques à chaque diplôme ingénieur ENSEEIHT, on compte au total une vingtaine de compétences.
Un changement d’état d’esprit est indispensable chez les enseignants qui doivent définir un projet pédagogique en phase avec les compétences à acquérir. Certains modules ont été revus par les enseignants ou supprimés lorsque les responsables se sont rendus compte qu’ils n’étaient pas reliés aux compétences de leur école.
L’évaluation de l’acquisition des compétences se révèle plus difficile que celle d’une connaissance lors d’un examen car elle nécessite une application pratique. Nous travaillons donc sur le problème de ces évaluations de nature plus subjective avec nos partenaires entreprises qui ont l’habitude de les mettre en oeuvre lors des entretiens annuels de leurs cadres. La même approche peut être alors appliquée au cours des stages effectués par nos élèves dans ces entreprises.
Pascaline
Le travail sur l’approche compétence a été réalisé dans le cadre de l’association Pascaline, qui regroupe 70 écoles d’ingénieurs, au sein de laquelle je coordonne, avec Noel Bouffard, directeur délégué de SOPRA GROUP, une réflexion sur les formations spécialisées dans le domaine des technologies de l’information et de la communication. Ce travail collectif nous a permis de définir un Livre blanc de l’approche compétence (www.assopascaline.fr).
A l’international…
Si en France le diplôme d’ingénieur possède une grande notoriété, à l’étranger on reconnaît essentiellement le diplôme de niveau master. Si 93 % de nos élèves effectuent une mobilité internationale d’au moins 3 mois, l’équilibre des échanges entre étudiants sortants et étudiants entrants n’est pas assuré. La philosophie de l’INP-ENSEEIHT consiste à attirer des étudiants étrangers dans le cadre de Masters Internationaux car nous n’avons pas les moyens de créer des formations off shore. De plus, nous pensons que la défense de notre culture implique un vécu physique sur notre territoire. Si nous proposons aux étudiants étrangers une mise à niveau linguistique en début de cursus, de nombreux cours sont aussi dispensés en anglais.
Les masters internationaux de l’INP-ENSEEIHT
Si l’école propose en anglais le master international « Mécanique des fluides », nous proposons pour septembre prochain deux autres masters dans les domaines « Systèmes embarqués » et « Energie ».
Patrick Simon