AdAqua c’est un tour du monde pour l’accès durable à l’eau potable pour tous, à travers la découverte des innovations technologiques et sociales et la mise en place d’un outil de gestion de l’eau destinée à quantifier l’impact social de l’eau potable.
Ça y est, l’Éthiopie est derrière nous, 2ème étape de notre périple, 2ème expérience inoubliable, 2ème challenge aussi !
Cette fois ci plus de problème technique, on sort de notre corps de métiers, de notre zone de confort et on attaque notre véritable défi : essayer de parler de l’humain de manière rigoureuse. Car finalement construire un outil de gestion qui quantifie un impact produit sur l’homme c’est bien ça, essayer de faire entrer toute la complexité humaine dans des cases tout en gardant le sens et la subtilité. Une autre paire de manche que de comprendre un mécanisme technique.
Nous voilà donc partis à l’aventure dans les montagnes du Dawro, où l’ONG avec qui nous travaillons nous oriente vers les ouvrages des communautés qu’elle a pu appuyées : des points d’eau communautaires composés d’une borne fontaine, d’un lavoir et d’un abreuvoir en guise de terrain de jeux. L’objectif à termes : quantifier les retombées positives de l’accès à une source d’eau potable dans cette région très rurale et isolée. L’idée derrière tout ça, parler la même langue que toutes les personnes qui invoquent souvent le budget comme première limite et montrer la réelle valeur de l’eau potable.
Notre méthodologie
Des enquêtes à l’échelle du foyer auprès de personnes ayant accès à une source d’eau potable et auprès de personnes n’y ayant pas accès ainsi que des focus de groupe. L’idée étant de collecter des données précises sur la scolarisation, la santé, l’intégration sociale, l’hygiène, l’organisation du temps ou la répartition des revenus et de les mêler à des données plus qualitatives ici de la perception des changements par la communauté concernée.
La réalité a été bien sûre plus cocasse que ce que nous avions envisagé. Parce que c’était le début de la saison des pluies, parce que nos traducteurs étaient loin d’être bilingues en anglais et nous loin de l’être en amharique, parce que nous étions dans une région très isolée, parce que il n’y avait pas de petits villages bien groupés, mais des maisons éparpillées à flanc de montagnes ce qui ne facilitait pas les transitions entre deux entretiens, bref l’aventure n’était jamais bien loin ! Quant au séjour, il a été riche en apprentissages, tant du point de vue de notre projet qu’en termes de management humain, d’acceptation de l’autre et de la différence et de patience.
Premières observations
S’il est encore trop tôt pour délivrer les conclusions de notre étude (le traitement de données entre deux coupures d’électricité de plusieurs jours étant très peu efficace), nous avons peu à peu pris conscience de certains problèmes notamment aux termes d’un focusde groupe avec une quinzaine de femmes du village d’Aela Bacho. En effet, lors de cette réunion certains éléments de contexte et leurs conséquences se sont bien vite rappelés à nos bons souvenirs, nous obligeant à revoir nos attentes et nos idées préconçues. L’Éthiopie subit d’importantes saisons sèches, tarissant ou tout du moins diminuant drastiquement le débit de certaines sources. Aussi en saison sèche, le débit diminue fortement dans ce village, l’attente à la borne fontaine peut atteindre les 2h pour remplir un bidon de 20L, les tensions se font, de ce fait, sentir et une partie des villageois retournent à leurs anciennes sources d’eau, avec le risque de perdre durant cette période difficile de l’année- l’impact le plus généralement observé : l’amélioration de la santé. Aussi, si ces ouvrages sont du fait du contexte géographique les seuls cohérents et pérennes, il n’en est pas moins crucial de souligner que l’impact de certains points d’eau communautaires, est parfois plus limité que ce que l’on aurait voulu, et l’accès à l’eau potable peut dans certaines circonstances devenir seulement partiel.
C’est donc avec une logique implacable et une cohérence admirable que nous nous sommes posés samedi dernier à Dhaka, au Bangladesh, pour étudier ces mêmes impacts sociaux sur le travail d’Eau&Vie : des raccordements individuels dans le bidonville de Bashantek !
Pour plus d’informations sur nos aventures Éthiopiennes, rdv sur notre site (www.adaqua.com) dans la rubrique news ou sur notre page facebook !
Par l’équipe d’AdAqua