Hamza Ouazzani et Thomas Cottin, élèves ingénieurs à l’École polytechnique, et Aboud Jardaneh, entrepreneur récidiviste, sont les fondateurs de Sweetch et leur ambition est de changer radicalement l’industrie du parking. C’est à l’université de Berkeley que Sweetch a vu le jour, lors d’un programme d’échange dans le cadre du Master Entrepreneuriat de l’École polytechnique. Retour d’expérience sur l’émergence d’un projet entrepreneurial.
GARER SA VOITURE DANS PARIS ? UN ENFER.
À San Francisco ? Tel Aviv ? Même galère. Le principe de Sweetch est simple et unique : vous trouver une place avant même qu’elle soit libre. Récit d’un Sweetch parfait : Vous êtes au volant de votre voiture et vous tournez en rond pour stationner. Lancez l’application mobile Sweetch et un clic plus tard, je vous propose de prendre la place d’une personne qui s’apprête à partir en échange de $5. Vous êtes sûr d’avoir la place car la personne vous attend. Les $5 que vous payez lui sont versés comme récompense pour vous avoir aidé. Pas besoin de monnaie pour le paiement, le smartphone s’en charge. 2h plus tard lorsque vous partez, Sweetchez avec un autre conducteur pour récupérer votre argent.
IMMERSION À BERKELEY
La seconde année du Master Entrepreneuriat de Polytechnique commence par un échange de 4 mois à l’université de Berkeley, où nous sommes encadrés par des instructeurs américains rodés à l’entrepreneuriat. Nous y sommes depuis deux mois quand nous vient l’idée de notre startup. Avec le peu de temps qu’il nous reste, nous décidons de faire des tests avec les moyens du bord : une pancarte en carton indiquant « Parking Spot » qui nous servira à attirer les conducteurs, des flyers promettant une récompense si vous nous appelez avant de quitter votre place, et un téléphone qui centralise les appels. Pendant toute une matinée, nous occupons un bloc de rues de San Francisco pour notre première expérience. Nous commençons par distribuer les flyers sur les voitures. Les premiers appels nous prouvent que la promesse des $5 est assez forte pour que les conducteurs « garés » signalent qu’ils vont partir. A l’aide de la pancarte, nous devons trouver en un temps record un conducteur intéressé par la place. Nous redirigeons ensuite le conducteur vers la personne qui s’apprête à partir. Toute l’équipe est impliquée dans le Sweetch du début à la fin et nous observons l’échange de la place contre les $5. Les deux cobayes sont ravis d’avoir participé à l’expérience et nous demandent de revenir le lendemain. Cette expérience que nous avons reproduite à plusieurs reprises nous a permis d’adapter rapidement et sans technologie notre proposition de valeur. Nous sommes rentrés en France avec le prix du Challenge Industriel Big Data de Berkeley d’un montant de 10 000$, déterminés à transformer cette industrie vieillissante. Aboud a quitté son poste à San Francisco, pendant qu’Hamza et moi consacrons notre stage de fin d’étude à faire démarrer notre startup.
ENTREPRENDRE À POLYTECHNIQUE
Le programme de Berkeley, qui s’est déroulé pour la première fois cette année, n’aurait pas été possible sans l’implication et la détermination de certains acteurs clés. Je pense notamment à Bruno Martinaud qui pilote le Master Entrepreneuriat de Polytechnique, ainsi qu’Alexandre Bayen (X95), qui depuis Berkeley où il est professeur, a motivé les instructeurs et a permis que le programme voie le jour. Le Master Entrepreneuriat nous a donné la possibilité de poursuivre nos projets de startup dans des conditions semi-professionnelles, tout en validant un parcours académique aussi exigeant. Ce type d’enseignement correspond tout-à-fait à ce que recherche une partie des étudiants, et les chiffres s’en ressentent. En 1 an, le Master 1 Entrepreneuriat a vu son effectif quintupler. Le programme d’échange à Berkeley accueillera 25 polytechniciens l’an prochain, et s’ouvrira à d’autres écoles d’ingénieurs et de commerce.
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