Le bâtiment Arsenal de l’université Toulouse 1 Capitole
Le bâtiment Arsenal de l’université Toulouse 1 Capitole

Zoom sur quelques Universités d’excellence : Toulouse 1 Capitole et UPMC Paris VI

Le bâtiment Arsenal de l’université Toulouse 1 Capitole
Le bâtiment Arsenal de l’université Toulouse 1 Capitole

Toulouse 1 Capitole
Vous êtes président de Toulouse 1 depuis 2008. Quelles améliorations avez-vous conduites depuis votre arrivée ?
Nous avons essayé de montrer que le meilleur de l’enseignement supérieur est dans les universités car c’est là que se fait la recherche et que ceux qui font la recherche sont le plus à même de transmettre le savoir. Nous sommes partis de ce postulat-là pour montrer aux étudiants qu’ils avaient plutôt intérêt à venir là qu’en CPGE. Nous avons mis en place un système de prépa intégrée pour concilier le meilleur des universités et le meilleur des grandes écoles : il n’y a pas de sélection à l’entrée mais il y a une orientation stratégique à la fin des deux premières années. C’est un principe de contrôle continu et de sélection selon les résultats au fil de l’eau. La grande différence avec la prépa, c’est qu’il n’y a pas de sélection à l’entrée et pas de concours à la sortie : tout ne se joue pas en trois jours. Notre objectif est d’amener le plus possible d’étudiants dont on détecte qu’ils ontle potentiel vers le doctorat. L’idée c’est de former de futurs-enseignants chercheurs, mais pas nos futurs enseignants-chercheurs. Nous ne recrutons pas nos jeunes thésards car nous ne voulons pas d’endogamie et recruter des personnes qui ont été formées ailleurs constitue justement une façon de s’ouvrir. Mais nous ne laissons personne sur le bord de la route, et ça, c’est le meilleur de l’université : si vous n’avez pas le niveau pour intégrer les filières les plus exigeantes, nous vous offrons plusieurs filières professionnalisantes.

Toulouse 1 est l’un des seuls établissements français à appartenir au top 100 mondial du classement de Shanghai, section economics/business
Nous sommes très fiers d’être en tête du classement, devant HEC Paris et Dauphine. Nous avons fait de gros efforts sur la recherche et donc le recrutement des chercheurs. Et quand vous avez de bons chercheurs, c’est un cercle vertueux car ils attirent d’autres bons chercheurs, des financements et d’excellents étudiants. Nous voulons être une université de référence en Europe, et objectivement, nous le sommes en économie, en gestion de plus en plus, et nous sommes en train de le devenir en droit. Nous avons mis l’accent sur le recrutement de professeurs bilingues, et cela porte ses fruits parce que grâce à cela nous avons des étudiants de toute l’Europe.

Toulouse 1 en une phrase ?
Une université de centre ville très accueillante et qui a les meilleurs enseignants-chercheurs qu’on puisse attendre dans ses domaines de compétence.

 

Université Pierre et Marie Curie (UPMC, Paris VI)
Qu’est-ce qui fait, selon vous, la qualité de la formation délivrée à l’UPMC ?
C’est à la fois l’excellence disciplinaire (nos enseignants chercheurs sont très bons dans leurs disciplines) et un enseignement adossé à la recherche. Il s’agit d’exposer les étudiants dès le début de leurs études à une démarche de recherche, à l’esprit critique, pour qu’ils soient capables de prendre du recul sur ce que leur disent leurs professeurs, sur la pertinence des données qu’ils peuvent trouver sur internet, etc.

Justement, qu’est-ce qui fait l’excellence de la recherche à l’UPMC ?
Tout d’abord, c’est le talent des femmes et des hommes que nous avons recrutés durant toutes ces années. Ensuite, c’est la structuration de notre recherche car nous avons diminué le nombre de laboratoires qui ont désormais une taille significative, et des équipes qui se renouvellent. La qualité de la recherche se fait aussi par les relations avec les autres établissements. Et puis, nous avons développé depuis longtemps maintenant des outils de performance pour accompagner les chercheurs quand ils font des découvertes à potentiel d’innovation : le transfert, l’incubation, les start-ups, etc. Sur le doctorat, nous avons mené une politique volontariste de recrutement des candidats, de leur suivi. Nous avons été parmi les premiers à mettre en place des cycles de formation des enseignants à l’encadrement des projets de thèse. Nous faisons revenir nos anciens qui témoignent pour montrer que toute carrière est possible, pour autant qu’on s’en donne les moyens. Nous avons été parmi les premiers à lancer un Executive Doctorate pour des salariés de PSA. Nous avons développé un Ph/ MBA avec les collèges d’ingénieurs. Nous offrons donc une vraie diversification de la formation doctorale. En 2012, l’UPMC est la 2e université française au sein du classement de Shanghai.

Quelle est votre stratégie pour maintenir cette performance ?
Ce qui nous préoccupe, ce n’est pas de gagner des places, mais de créer des partenariats stratégiques avec un nombre limité d’établissements, notamment les partenariats classiques d’Amérique du Nord mais aussi l’Inde, le Brésil, la Chine. Nous voulons des échanges limités, et surtout bilatéraux. Je pense qu’il est important que nos étudiants aient une carrière internationale dès leurs études. Je n’ai pas mentionné l’Europe parce que pour moi ce n’est pas une question internationale, mais domestique.

 

Claire Bouleau