À 30 kilomètres à peine de la Suisse et de l’Allemagne, l’Université de Haute-Alsace (UHA) inscrit sa pédagogie et ses ambitions au coeur de l’Europe. International, entrepreneuriat, responsabilité : autant de piliers qui en font l’établissement de tous les possibles pour ses près de 8 000 étudiants. Rencontre avec sa Présidente, Christine Gangloff-Ziegler.
S’associer pour se renforcer
Quel sera le rôle de l’UHA dans son association avec l’Université de Strasbourg ?
L’UHA et l’Université de Strasbourg ont été les premières universités à officialiser en avril leur rapprochement par une convention d’association dans le cadre de la nouvelle loi de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Cette alliance se calque sur un modèle confédéral entre l’UHA, deux écoles d’ingénieurs (l’INSA et l’ENGEES), la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, l’ENSAS et l’Université de Strasbourg. Si cette dernière est l’établissement coordinateur du site alsacien, cela n’implique pas pour autant une dilution du pouvoir de décision de ses partenaires. Chaque établissement est représenté à parité dans le comité de pilotage de la politique de site et cela dans un esprit de dialogue et de concertation. Le pilotage des groupes de travail est réparti entre les établissements selon les thématiques. Ainsi, l’UHA impulse par exemple la coordination de l’offre de formation et l’aspect transfrontalier.
Quels sont les enjeux de son partenariat avec la Caisse des Dépôts ?
L’UHA et la Caisse des Dépôts renforcent leur partenariat en ouvrant une nouvelle phase dans leurs relations. Elles renforcent ainsi une collaboration entamée en 2009 visant à accompagner l’Université dans sa démarche de modernisation et de développement de son attractivité. Ce partenariat se construit d’abord autour de la performance énergétique des bâtiments, avec la mise en oeuvre de la démarche Eco-Campus, engagée en 2013, et le renforcement des actions de développement durable et de performance énergétique visant à obtenir la certification ISO 50001 relative au management de l’énergie. S’appuyant sur une réflexion approfondie sur la création d’un Learning Center, le déploiement du numérique compte également parmi leurs priorités, tout comme l’amélioration de la vie étudiante, le développement de l’insertion professionnelle (via l’alternance et l’entrepreneuriat) et le développement économique.
L’entreprise dans l’adn de l’université
Comment l’UHA développe-t-elle ses liens avec l’entreprise ?
L’Ecole de Chimie de Mulhouse, première composante de l’Université, a été créée en 1822 à l’initiative des professionnels de l’industrie textile pour répondre à leurs besoins en matière de colorants. Depuis, l’UHA n’a de cesse de développer ses liens historiques étroits avec l’entreprise via ses formations et la recherche partenariale. Une chaire d’entreprise a vu récemment le jour dans le domaine des matériaux composites. Elle est aussi la première université à avoir mis en place un Centre de formation des apprentis universitaires et est la cinquième université en France en termes de proportion d’apprentis. Si l’Université s’appuie bien sûr sur le tissu socioéconomique local, elle est aussi tournée vers ses voisins allemands et suisses et s’ancre profondément dans un développement européen.
« Il faut se donner les moyens de mettre les universités en situation de répondre aux enjeux de demain, de favoriser l’innovation, de pousser de plus en plus de jeunes à poursuivre leurs études et
ainsi redonner à l’enseignement supérieur son rôle de levier de croissance. »
Comment encourage-t-elle l’entrepreneuriat ?
Nous aidons nos étudiants entrepreneurs à maturer leurs projets en proposant des incubateurs thématiques dans le domaine de la chimie et du numérique. Et, nous accueillons des entreprises qui souhaitent s’installer en proximité avec nos laboratoires de recherche pour développer des synergies. Pour amplifier ce mouvement, nous avons mis en place un vice-président en charge de l’innovation.
Quid de l’intégration des étudiants-chercheurs dans l’entreprise ?
Un doctorant est un étudiant capable de concevoir des projets et des technologies et de les réinventer en sortant d’une simple reproduction de modèles établis. Préparé à faire face à l’incertitude, sa capacité à trouver des solutions innovantes est un avantage incontestable dans un monde sans cesse challengé par les nouvelles technologies. Les étudiants-chercheurs sont donc des collaborateurs précieux pour entrainer la dynamique d’une entreprise.
Une université responsable
Comment l’UHA s’engage-t-elle pour l’insertion des jeunes dans l’enseignement supérieur ?
Avec le Cnam Alsace et l’Agence pour le Service Civique, l’Université a lancé, à la rentrée 2013, la formation «Projet – Orientation – Solidarité». Unique en France, elle permet déjà à 17 jeunes « raccrocheurs » de construire un projet professionnel concret en suivant un programme alternant 1 semestre de formation à l’UHA et 6 mois de service civique rémunéré tout en bénéficiant d’un accompagnement individuel tout au long du cursus. Ce projet, qui a vocation à être essaimé dans toute la France, illustre ainsi une mission essentielle de l’Université : être attentive à la cohérence de la formation et du projet professionnel de tous ses étudiants pour les ouvrir à la meilleure insertion possible sur le marché du travail.
Diplômé de l’UHA aujourd’hui… et demain ?
Avec 130 formations de niveaux Bac +2, Licence, Master et Doctorat, l’UHA est une université pluridisciplinaire qui ouvre ses étudiants à tous les horizons. Ses 12 départements d’IUT, ses 29 licences professionnelles, ses 5 filières ingénieurs et ses nombreux masters et doctorats (dont certains en formation continue ou en apprentissage) les ancrent, dès leurs études, dans la réalité de l’entreprise. Ses doctorants trouvent de belles perspectives au sein de ses 15 équipes de recherche regroupées en 3 pôles : « chimie, physique, matériaux et environnement », « sciences de l’ingénieur » et « sciences humaines et sociales ». Qu’ils soient salariés, entrepreneurs ou chercheurs, les diplômés de l’UHA se destinent à un avenir tourné vers l’innovation dans un contexte profondément européen.
À quoi rêve Christine Gangloff-Ziegler pour…
L’enseignement supérieur ?
Qu’on considère en paroles et en actes l’importance de l’enseignement supérieur et de la recherche en France. Il faut se donner les moyens de mettre les universités en situation de répondre aux enjeux de demain, de favoriser l’innovation, de pousser de plus en plus de jeunes à poursuivre leurs études et ainsi affirmer le rôle de levier de croissance de l’enseignement supérieur.
L’UHA et ses étudiants ?
Qu’ils aient la meilleure réussite possible dans une Europe qui renoue avec la croissance. Nombre d’entre eux sont trilingues (français, anglais, allemand), suivent une formation tridiplômante et disposent donc d’une triple culture. Leur background fait d’eux des acteurs moteurs du développement de la France dans un contexte international.
Mon message aux jeunes diplômés
« Mettez votre projet de formation au service de votre projet professionnel. Intégrez l’international et le transfrontalier dans votre réflexion et prenez la mesure de sa plus-value dans votre CV. »
CW.
Contact : www.uha.fr