Une demi-douzaine de mois au pays des lamas – Episode IV – Pas d’sous, pas d’Machu Picchu !

Passer par le Machu Picchu quand on est de voyage au Pérou, c’est à peu près aussi évident que d’aller voir la Tour Eiffel en visitant Paris. Dans les deux cas, des centaines de marches à grimper, des touristes par milliers, et un nom connu du monde entier. Deux expériences du même acabit, donc ? Peut-être, mais à au moins deux différences près. Premièrement, depuis 2007, l’ancienne cité inca est classée comme l’une des merveilles du monde, pas la dame de fer. Deuxièmement, et c’est en partie une conséquence du premier point, le budget exigé pour poser les pieds au Machu Picchu s’avère bien plus élevé que celui nécessaire pour jeter un œil à la tour Eiffel. Tout a été pensé pour que le touriste -supposé riche car venu de loin- n’ait d’autre choix que de cracher ses billets : le ticket d’entrée sur le site, d’environ 35 € (deux fois le prix payé par les Péruviens), le prix du train qui permet d’accéder au Machu Picchu, d’une centaine d’euros, seul moyen de transport possible pour se rendre sur les lieux (35 fois le prix du train réservé aux nationaux, évidemment interdit aux étrangers), le billet d’avion pour venir de Lima du même prix, et cætera. Alors, bon, dans ce cas, ferez-vous comme un ami, qui me disait n’avoir vu le Machu Picchu que de loin, parce qu’il y a trop de monde, c’est pénible, et « parce que quand j’ai vu que c’était leur Tour Eiffel, bof »  ? Non, sûrement pas ! Car, comme le disent les Péruviens, « vale la pena » : le prix en vaut la peine.


Arrivés au Machu Picchu à 7 heures du mat, trempés de pluie et de sueur, épuisés après un réveil à 4h30, un départ à 5h30 du village, et une heure et demi d’ascension moyennant des pauses toutes les dix minutes (parce que bon, d’accord, je fais du sport, mais l’altitude, ça épuise), nous avons été récompensés de cet effort par l’impression d’avoir accompli un acte héroïque, une marche vers le trésor, et de véritablement mériter la vue sublime qui de là-haut, s’offrait à nos yeux : les ruines, au départ ensevelies dans la brume, se découvraient au fur et à mesure que les nuages s’estompaient, faisant apparaître l’étendue de la cité inca nichée au cœur des montagnes, et, déjà, le soleil tout juste arrivé, faisait scintiller les pierres de mille feux.  Oui, sans aucun doute, vale la pena…

 

La suite des épisodes dans le
Grandes Ecoles et Universités Magazine à paraître le 30 mai !

 

Claire Bouleau, étudiante en Master 2 à ESCP Europe,
en échange universitaire à la Universidad del Pacífico (Pérou) de mars à août