Portrait
Luis Le Moyne est un chercheur dans l’âme. Il aime créer, fonder, développer ; s’appuyer sur le réel et les technologies pour trouver des solutions inédites. C’est sur lui que s’appuie l’ISAT (Institut Supérieur de l’Automobile et des Transports) pour ramener la sérénité dans cette institution qui a connu 8 directeurs en 10 ans.
Vocation pour la recherche
Ingénieur et docteur des Arts & Métiers ParisTech, cet enfant d’enseignants – chercheurs sait dès ses 16 ans qu’il sera chercheur. Son domaine lui vient aussi de son enfance à Mexico. « J’ai vécu les problèmes de pollution et de transport des grandes métropoles. » Il puise dans cette réalité son ambition d’être toujours ancré dans la réalité en s’appuyant sur les technologies et les sciences. Durant sa thèse dans un laboratoire de l’UPMC et en collaboration avec un constructeur automobile, il s’attèle aux problématiques de combustibles et moteurs, d’injection et atomisation/pulvérisation des fluides qui « restent un grand défi de la physique moderne. »
Enseignant puis directeur par accident
Il devient enseignant par hasard lorsqu’on lui propose de donner un cours à l’UPMC. « C’était comme des vacances pour moi et c’est encore le cas ! » Luis Le Moyne enseigne toujours 160 heures par an. Il rejoint l’ISAT en 2008 comme professeur des universités. « C’était une belle promotion et j’ai eu la chance qu’on me confie la création d’un département et de son laboratoire. » « Luis est un élément fédérateur dans une équipe, témoigne Céline Morin, professeur à l’ENSIAME qui a partagé son bureau durant 8 ans à l’UPMC. Il n’a pas peur de lancer des projets innovants, des expériences complexes. Il a de l’audace et des idées ! »
L’ISAT, un projet d’avenir
Souffrant d’une gouvernance digne de la IIIe République, l’ISAT aspire à la sérénité. « Une direction vacante ou instable mettait mes projets comme ceux de mes collègues en danger. Il fallait quelqu’un pour rétablir la situation, j’ai pris mes responsabilités. Et aujourd’hui, je suis fier d’avoir survécu en tant que directeur de l’ISAT depuis 3 ans ! Je suis fier que les gens se parlent à nouveau, qu’ils envisagent l’ISAT comme un projet d’avenir et non plus un terrain de conflits. »
Style Quai d’Orsay
Le maire de Nevers, Florent Sainte Fare Garnot, est président du CA de l’ISAT initiée en son temps par le maire Pierre Bérégovoy. « Luis Le Moyne apporte une vision stratégique qui répond aux enjeux locaux de développement économique, de collaborations avec les PME. Il a aussi apporté de la solidité et un nouveau management. Il a une force de conviction douce, ne heurte pas, il est diplomate et déterminé, fin. Il a un vrai style Quai d’Orsay ! »
Hobbies d’ingénieur
Fan de LEGO®, Luis Le Moyne les commande directement en usine pour construire de gigantesques vaisseaux spatiaux. Il réalise aussi des modèles réduits et télécommandés. « Je l’ai vu faire des manips incroyables en laboratoire, il sait tout faire et est très créatif », raconte Céline Morin. Depuis peu il est animé par la passion du tir à l’arc. « Cela demande une grande concentration et me permet de me vider l’esprit. Il y a aussi un défi technologique, car il faut du temps pour maîtriser un matériel sophistiqué et faire du tir de précision. »
Homme mondial
Ses grands parents sont d’origines française et espagnole ; ses parents nés comme lui au Mexique. Il a vécu à Mexico, New York et Paris. « J’ai trois origines en quelque sorte ! Le monde est un grand tout dans lequel on peut évoluer avec des principes moraux et se sentir bien dans toutes les cultures. » Le maire de Nevers nous confie que son accent a une conséquence amusante et attachante. « Il a un phrasé légèrement décalé, fait des pauses entre les mots, différentes d’un orateur français. Il suspend ses phrases à un endroit inhabituel et crée une attente, un effet de suspense involontaire (?) pour son auditoire. »
A. D-F