LES ENJEUX DE LA REPRÉSENTATIVITÉ DES FEMMES EN ENTREPRISE
Un nouveau cours de management de la diversité à Grenoble Ecole de Management, le lancement du programme Elle/Essec, la création de l’Observatoire de la Parité dans les conseils d’administrations par le groupe ESC Dijon-Bourgogne, l’obtention par EM Strasbourg du label diversité : en 2012, les grandes écoles s’attaquent aux problèmes de diversité et plus particulièrement, de parité.
Que fait l’ESSEC pour davantage de parité ?
La réponse de Viviane de Beaufort, professeur et fondatrice des programmes « Women » :
« Concernant la formation initiale, c’est parfois complexe car les jeunes filles étant dans une situation égalitaire à l’école, elles ne saisissent pas toujours le problème. La Chaire Diversité et Leadership est un espace de sensibilisation, sinon les cours RH évoquent ces sujets. Par ailleurs, il y a 18 mois a été créée, à l’initiative d’étudiantes de l’ESSEC et de Sciences Po, l’association « Women UP » dont je suis marraine. Elargie désormais aux autres grandes écoles et soutenue par des grandes entreprises et des institutionnels, l’association est très visible, organise des manifestations sur le genre et la génération Y, en associant les garçons. Concernant les femmes en entreprise, l’ESSEC est très désireuse d’attirer des femmes dans les programmes de formation type exécutif et fait de gros efforts de communication en leur direction. Il y a également la gamme « Women » que j’ai créée avec trois programmes spécifiques : Entreprendre Au Feminin-ESSEC fondé il y a 4 ans, Women Be European Board Ready-ESSEC, créé il y a 18 mois et Elle/Essec lancé en juillet avec Anne-Cécile Sarfaty. »
Le Challenge « Égalité Femmes/Hommes » de Studyka
Le 25 juin 2012, la finale du challenge « Égalité Femmes/Hommes » organisé par Studyka réunissait les 5 meilleures équipes d’un concours qui en comptait initialement une soixantaine issues de 24 pays différents. La preuve : cette équipe de Philippins qui, pour l’ultime épreuve, a présenté son projet via Skype. « We instantly became interested by this challenge because it’s a topic we tackle in course : in the Philippines we also experience gender inequality », témoignait l’un d’entre eux. Face aux cinq équipes mixtes se trouvait un jury composé des partenaires de l’événement. Leur but en soutenant ce challenge ? Recueillir les idées innovantes des étudiants sur la parité, donner une bonne image de leur société, échanger les bonnes pratiques entre entreprises, et éventuellement recruter quelques stagiaires. Les heureux gagnants, quatre étudiants de l’ESSEC, Sciences Po et Paris VII, ont proposé un IDEE (Indicateur de la Diversité En Entreprise) qui évalue le degré de parité d’une entreprise comparativement aux autres entreprises du même secteur. Pourquoi avoir participé ? « Je pensais beaucoup à ces problématiques-là parce que dans les concours administratifs ils ont mis en place des quotas et moi ça m’énerve », s’exclamait Sophie, de Sciences Po, avant d’ajouter : « En tant que femme, avec Laure (NDLR : une autre membre de l’équipe), quand on cherchait des stages on trouvait que les entreprises qui mettaient en place des choses spécifiques pour les femmes étaient attirantes. » Le projet IDEE sera-t-il concrétisé ? « Au début c’était juste pour le challenge mais maintenant on aimerait bien lui donner vie », reconnaît Benoit, de l’ESSEC.
Marine Deffrennes, Responsable éditoriale de Terrafemina.com, partenaire médiatique du challenge : « J’ai trouvé que pour leur âge, c’était très professionnel. On sent que c’est une génération qui a déjà vécu la première phase du débat. Ils n’ont pas enfoncé de portes ouvertes, et Dieu sait que sur ce sujet-là, tout a été dit. Je les admire parce qu’ils sont tous étudiants, en stage, et ils réussissent à libérer du temps. Il y a pas mal de choses à tirer de ces projets- là, afin qu’ils ne restent pas lettre morte. »
Charles Thou, Président co-fondateur de Studyka : « La parité est un enjeu important dans la mesure où l’on a de plus en plus de femmes qui font des études secondaires. Il faut informer les étudiantes d’aujourd’hui des barrières qu’elles vont pouvoir rencontrer parce qu’elles n’en ont pas toujours conscience. On s’est d’ailleurs rendu compte que c’était plutôt les garçons qui étaient à l’origine de la création des équipes. Les entreprises ont bien accroché sur lethème même si au départ elles doutaient un peu de la capacité des étudiants à donner des idées intéressantes. Mais c’était l’occasion d’en parler en interne. Cela s’est super bien passé : l’opération en elle-même a été largement relayée et les projets se sont avérés d’une grande qualité, la plupart ayant eu une bonne note. Clairement, l’idée c’est de reconduire l’opération l’année prochaine avec probablement un challenge diversité de façon plus générale. »
Claire Bouleau
Twitter @ClaireBouleau