Selon l’observatoire des ingénieurs (OI), « 39 % des ingénieurs ont au moins un autre diplôme en plus du principal ». Ce constat est logique puisque 45 % des ingénieurs sondés ont des responsabilités hiérarchiques et que, parmi eux, 41% encadrent un service et 16 % ont des fonctions de direction générale. L’ingénieur d’aujourd’hui est donc également manager ! Quant aux commerciaux, aux chefs de produits ou aux entrepreneurs, l’implication dans la R&D, la conception ou l’innovation des biens ou services qu’ils vendent est de plus en plus recherchées. Le manager est donc également un concepteur. L’acquisition d’une double compétence est un cheminement naturel pour développer chez le futur cadre un double regard, une ouverture d’esprit pour appréhender les projets de façon globale.
UNE OUVERTURE D’ESPRIT ET UNE PLUS GRANDE ADAPTABILITÉ
L’acquisition d’une double compétence constitue une démarche enrichissante en raison du mélange des profils sur une durée plus ou moins longue selon les cursus. Elle permet d’acquérir maturité et ouverture d’esprit, de développer des compétences en termes d’autonomie, de créativité, d’adaptabilité, de maîtrise des langues et d’être polyvalent. Mais comment ?
L’étudiant, par cette démarche, doit s’adapter à un environnement qui lui est peu connu et devient ainsi plus autonome dans ses choix et ses décisions. Il met également en avant son intérêt, sa passion pour des domaines autres que sa formation de base. Etre ingénieur ou « technico-commercial » avec une formation complémentaire en management ou ingénierie souligne des compétences techniques réelles,des capacités relationnelles voulues et des compétences en gestion validées : ce type de profil envoie donc un signal positif très fort aux recruteurs.
UN AVANTAGE FACE AUX RECRUTEURS
Les formations bi-diplômantes répondent avant tout à un besoin des entreprises en termes de polyvalence. Le décloisonnement des disciplines à l’intérieur de la formation bi-diplômante sur des périodes variables permet d’intégrer totalement une double culture et de réduire ainsi les freins internes à l’entreprise en termes de circulation de l’information et de réalisation de projets – le bi diplômé ayant généralement une vision à la fois technique et managériale. L’entreprise embauchera initialement le candidat pour un poste d’ingénieur ou de manager mais elle l’aura choisi grâce à cette différence. Il aura l’opportunité, par la suite, de faire ses preuves et d’évoluer beaucoup plus rapidement. Dans un marché très compétitif, le double diplôme nourrit et crédibilise le curriculum vitae.
UN INVESTISSEMENT ET UN CHOIX MUREMENT RÉFLÉCHIS
Le choix de compléter sa formation initiale d’ingénieur par un double-diplôme implique un allongement de la durée des études mais aussi des efforts importants de la part de l’étudiant. Celui-ci doit intégrer une culture managériale, s’adapter à de nouvelles pratiques pédagogiques, maîtriser rapidement des nouveaux enseignements dont certains dispensés dans une langue étrangère, rédiger un mémoire et apprendre à travailler différemment avec des étudiants venus d’autres horizons. Mais le jeu en vaut vraiment la chandelle car l’optimisation de l’employabilité est à ce prix !
Par Jean-Christophe Hauguel
Directeur Général adjoint et Directeur des programmes EM Normandie
jchauguel@em-normandie.frdlaroutis@esitpa.fr
Par Dimitri Laroutis
Enseignant-chercheur en économie régionale et économie de l’environnement
Professeur de marketing à l’ESITPA et Responsable du MS Marketing, communication et ingénierie des produits agroalimentaires cofondé avec l’EM Normandie en 2010