Quoi de neuf dans les écoles du numérique en 2025 ?

D’après une étude de l’Institut Montaigne datant de mai 2023, près de 10% des emplois du numérique n’étaient pas pourvus en 2022. Un enjeu national dont s’était emparé le ministre délégué chargé du Numérique de l’époque, Jean-Noël Barrot en novembre 2023. Le gouvernement avait alors fixé un objectif clair et ambitieux : former un million de citoyens aux métiers d’avenir d’ici 2030. Pour cela, les écoles du numérique répondent présentes, chacune dans leur domaine spécifique. Etudiants, à quelques semaines de clôturer vos vœux sur Parcoursup on fait le point sur les spécificités et actualités de huit écoles du numérique en 2025, afin de vous aider à faire le choix qui vous correspond.

L’Isep s’engage pour les femmes ingénieures

Dans le Top 10 des écoles d’ingénieurs du numérique post bac privées, l’Isep dispense une formation généraliste dans les technologies du numérique. Et pour une école d’ingénieurs, les femmes y sont plutôt bien représentées. La prépa intégrée de l’école compte en effet 40 % de filles (20 % dans l’école). L’explication ? L’école mise sur l’hybridation : l’Isep a en effet créé les enseignements Management, projet professionnel et personnel pour permettre à ses élèves de développer savoirs, savoir-faire et savoir-être, en intégrant des enseignements comme l’économie, le marketing ou encore la RSE. Elle affiche également clairement ses positions en s’engageant notamment à former ses futurs diplômés pour une intelligence artificielle responsable et non sexiste depuis qu’elle a signé le Pacte Femmes & IA du Cercle InterElles (une première pour une école d’ingénieurs). Autre actualité, l’ISEP a scellé en avril 2024 un partenariat novateur avec deux autres écoles d’ingénieurs prestigieuses : CPE Lyon et ISEN Méditerranée. Le but ? Mutualiser l’offre de cycle ingénieur numérique post-prépa afin d’ouvrir de nouvelles opportunités aux étudiants, puisque les élèves des classes préparatoires des trois établissements auront désormais accès au cycle ingénieur de l’école partenaire.

EPITA, école reine de la cybersécurité

L’EPITA, école pionnière dans le domaine de l’informatique propose des formations en alternance adaptées aux besoins des entreprises et futurs professionnels du numérique. Et dans ce cadre, l’école a débuté la rentrée 2024 avec une grosse actualité : l’ouverture d’une filière de recrutement spécifique en Cyberdéfense au sein du Bachelor EPITA, avec la participation active de l’Ecole polytechnique. Ce nouveau parcours, proposé en partenariat avec le COMCYBER, engage les élèves à rejoindre les rangs des armées en tant qu’officiers sous contrats spécialistes pour quatre ans. Ils joueront un rôle clé dans la protection des réseaux stratégiques du ministère des Armées et des Anciens combattants. À la suite de leur engagement initial, ces jeunes talents auront la possibilité de poursuivre leur carrière dans les armées en renouvelant leurs contrats, en profitant de formations et en progressant dans leurs missions. Une nouveauté qui répond aux besoins formulés par le commandement de la cyberdéfense du ministère des Armées (rien que ça !) afin de relever les nombreux défis de la lutte pour la sécurisation des systèmes et des échanges.

L’ISEN, la recherche dans l’ADN

Forte de ses neuf écoles réparties dans toute la France, l’ISEN fait la part belle à la recherche fondamentale et appliquée. Pour preuve, elle a participé à la création de deux grands laboratoires en microélectronique et nanosciences à Lille et Marseille. C’est d’ailleurs l’une des rares écoles d’ingénieurs à statut associatif à compter près de 100 chercheurs, dont 30 du CNRS, dans son corps enseignant. Les thématiques de recherche sont larges, de l’acoustique à l’Internet des Objets en passant par le codesign et l’intelligence collective. Autre actualité pour l’école : l’ouverture, à la rentrée de septembre 2026, du nouveau campus de Caen situé sur la presqu’île de Caen (Calvados). La future école devrait accueillir 600 élèves et une centaine de salariés. Ce nouveau bâtiment de 6 753 m2 abritera 22 salles de classe, sept salles de travaux pratiques, deux amphithéâtres, une bibliothèque, dix salles dédiées à la recherche ou encore trois studios étudiants.

L’ESIEA ou le numérique utile

L’Ecole Supérieure d’Informatique Electronique Automatique (ESIEA) se décrit comme « une école d’ingénieurs au service d’un numérique utile, en lien avec les enjeux de société contemporains ». Un exemple concret de cette ambition ? Son nouveau programme centré sur la cybersécurité certifié par l’ANSSI, ou encore son bachelor Développeur de logiciel web et mobile, qui vise à former des professionnels de la maquéttisation, conception et développement d’interfaces numériques sécurisées, durable et évolutives. Des sujets au cœur des enjeux numériques actuels. Pour former des futurs ingénieurs capables de faire un usage pertinent et responsable des nouvelles technologies, l’enseignement passe à 70 % par la pratique, sous l’égide de 500 entreprises. En ligne de mire tout particulièrement, le renforcement des soft skills. Une recette qui fonctionne, puisque 100 % des étudiants trouvent un emploi moins de deux ans après l’obtention de leur diplôme.

L’Icam, ouverte sur le monde de l’industrie

Ouverture au monde, audace et développement. Les trois valeurs que l’Icam a choisies pour se définir. Preuve en est avec l’ouverture en 2022 de son site Strasbourg Europe qui offre à l’école une belle ouverture à l’internationale et lui permet de faire le plein d’innovations. Avec 5 000 m2 de locaux, le site accueille 600 étudiants pour des formations post bac et bac +2 et met notamment à disposition 2 000 m2 de fablab et laboratoires, un site vert et connecté de près de 3,5 hectares, un espace de coworking et une plateforme industrielle Lean & 5.0. Installée fin 2023, cette plateforme permet aux étudiants de se former in situ aux outils digitaux. Chaque année plus de 200 professionnels y sont formés et environ 150 diplômés, qui sortent de l’Icam avec un taux d’employabilité de 97 %. De manière générale, l’école place la transformation digitale des entreprises au cœur de ses formations, comme l’illustrent notamment le lancement d’une prépa numérique ainsi qu’une spécialité dans les systèmes numériques industriels pour des étudiants en alternance.

ECAM Lasalle, l’apprentissage par la pratique

Pour l’école d’ingénieurs lyonnaise (qui compte parmi les meilleures écoles d’ingénieurs post-bac), l’apprentissage par la pratique est fondamental. Exemple : l’usine-école mise à disposition des étudiants pour leur permettre de pratiquer grâce à des mises en situation concrètes. L’ECAM LaSalle est également la seule école d’ingénieurs post-bac avec un programme 100 % en anglais. De quoi entrer dans le monde de l’entreprise avec de beaux atouts en poche.

CY Tech, la grande école de sciences, d’ingénierie et de gestion

Un ovni parmi les écoles d’ingénieurs… Née de la fusion d’une école d’ingénieurs réputée – l’EISTI – et de plusieurs unités de formation et de recherche de CY Cergy Paris Université, CY Tech mêle études de sciences et d’ingénierie, économie et gestion et se définit ainsi plutôt comme une Grande école de sciences, d’ingénierie et de gestion. Le but ? Être au plus proche des entreprises qui ont besoin d’ingénieurs bien sûr, mais également de collaborateurs qui connaissent les enjeux environnementaux et énergétiques avec un esprit projet pour designer les solutions de demain. Le double diplôme Ingénieur Génie Civil / Architecte en partenariat avec l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Versailles ou encore le double diplôme Ingénieur informatique / Designer avec CY école de design, en sont des exemples.

L’ECE, précurseur en matière d’IT

L’ECE réadapte ses offres de formation en fonction du marché de l’emploi. Dès septembre 2024, l’école a ajouté à son cycle ingénieur deux spécialisations IT accessibles en 4e année du cycle ingénieurs. La majeure Cloud engineering & management pour former, via l’alternance, des ingénieurs cloud en charge du déploiement, du stockage et de la gestion des données d’une part. D’autre part la majeure Défense & technologie, qui prépare à la maîtrise des technologies appliquées au domaine de la défense. Elle ouvre également trois bachelors formant aux métiers du code, des infrastructures ainsi qu’aux datas/IA à Bordeaux, Lyon et Rennes. Il faut dire que l’ECE s’y connait en IT. L’école a présenté en avril 2024 son propre modèle de langage open source, l’un des meilleurs au monde.