Spécial recrutement
2 jeunes diplômés sur 3 dans les services
Parmi les secteurs qui recrutent préférentiellement des jeunes diplômés, celui des services arrive en tête, puisqu’il accueille deux tiers d’entre eux selon l’Apec (71 % en 2011). Au sein de ce domaine, ce sont ensuite trois sous-secteurs qui tiennent le haut du panier :
− Informatique et Télécommunications, qui recrutera plus en 2012 qu’en 2011 selon Pierre Lamblin, Directeur du département études et recherche de l’Apec.
− Ingénierie et R&D, dont le succès traduit pour Pierre Lamblin « un effort important de la part du secteur privé mais aussi tous les effets et bénéfices des dispositifs mis en place (crédits recherche, pôles de recherche). » En 2011, c’est un secteur qui a recruté 7735 jeunes diplômés sur des postes cadres.
− Conseil et Gestion des entreprises, qui employait 3260 jeunes diplômés en 2011.
Avec un jeune diplômé sur 4 dans ses rangs selon l’Apec, l’industrie, quant à elle, n’est pas à négliger même si, comme le remarque Stéphane Pautet, directeur marketing du CESI, c’est elle « qui est la plus pessimiste par rapport à la capacité d’embauche (72 % de pessimistes pour 68 % dans le commerce). » Cependant, il ne s’agit pas de dramatiser : « Il y a des secteurs industriels qui sont très porteurs comme l’aéronautique, l’énergie… » rappelle Pierre Lamblin, le secteur mécanique/métallurgie étant celui qui a recruté le plus de jeunes diplômés cadres dans l’industrie en 2011. « A l’inverse, l’automobile qui a très bien marché en 2011 souffrira un peu en 2012. »
Si l’on s’intéresse à présent aux métiers – et non plus aux secteurs – qui recrutent, Pierre Lamblin remarque que « les fonctions qui traditionnellement sont des fonctions de premier emploi pour les jeunes diplômés sont l’informatique, l’ études-R&D et, dans une moindre mesure, la fonction commerciale », avec une préférence des ingénieurs pour la fonction études-R&D.
Quant aux métiers de commerciaux et d’informaticiens, s’ils recrutent beaucoup de jeunes diplômés, selon l’Apec ils constituent également de manière plus générale – et pas uniquement chez les jeunes diplômés –, deux fonctions traditionnellement « locomotives » du marché de l’emploi cadre. Elles représenteraient à elles seules entre 60 000 et 74 000 recrutements.
De nombreux jeunes ingénieurs et managers dans le conseil
Au sein des écoles de commerce et d’ingénieurs, le panel des débouchés diffère assez sensiblement des résultats présentés par l’Apec pour l’ensemble des jeunes diplômés. L’enquête insertion des jeunes diplômés 2011 de la CGE révèle ainsi la répartition des élèves ingénieurs à leur sortie d’école : 18 % dans les bureaux d’études et sociétés de conseil, 12,5 % dans l’industrie automobile, aéronautique, navale, ferroviaire, 9 % dans les technologies de l’information, 9 % dans le BTP construction, 8 % dans l’énergie…
Si la prépondérance offerte aux bureaux d’études et sociétés de conseil s’accorde avec l’importance donnée par l’Apec au secteur du conseil ou encore à la fonction Etudes-R&D, en revanche, l’industrie, qui constitue l’un des secteurs en difficulté lorsque l’on s’intéresse aux jeunes diplômés toutes formations confondues, représente le deuxième débouché des élèves
ingénieurs.
L’enquête de la CGE analyse ces résultats : « La part des bureaux d’études et des sociétés de conseil ne cesse de croître. De moins de 10 % en 2007, leur part s’est élevée à 18 % cette année pour les ingénieurs diplômés en 2010. Ce phénomène traduit une tendance lourde à l’externalisation des activités. Certains secteurs d’activité paraissent perdre de leur attrait alors qu’il s‘agit d’un changement de statut. Des diplômés peuvent exercer le même travail que leurs prédécesseurs mais sont embauchés par une société de conseil. »
Du côté des élèves managers, les bureaux d’études et sociétés de conseil constituent également un secteur moteur qui draine 15 % des jeunes diplômés. Avec un pourcentage très proche, la banque/assurance représente un deuxième débouché important pour les élèves managers, même si, comme le précise l’enquête, dans ce secteur « les emplois directs régressent ». S’ensuivent les cabinets d’audit (9,5 %), les technologies de l’information (8 %), etc.
Les entreprises où il fait bon vivre
Afin de déterminer les entreprises dans lesquelles les salariés se sentent le mieux, l’enquête Best Workplaces France 2012 a établi un classement de 146 sociétés. Résultat : dans les entreprises de plus de 500 salariés, ce sont Pepsico, Microsoft France et Mars petcare and food France qui raflent les trois premières places, Pepsico se retrouvant donc grande gagnante pour la troisième fois consécutive, grâce à sa « remise en question permanente pour permettre un environnement de travail favorable à l’épanouissement des salariés », selon les termes de l’étude. Un exemple : la journée sans email, pendant laquelle les collaborateurs de Pepsico utilisent un minimum leur boite email afin de privilégier le contact humain. Dans la catégorie moins de 500 salariés, ce sont Octo, Netapp France et Accuracy qui ont été désignés vainqueurs. La méthode a toutefois ses limites, puisque la participation à la compétition est payante et que, sachant qu’elle relève du volontariat, une entreprise qui connaît un climat social houleux ne prendra pas le risque de se soumettre au jugement de ses employés.
Étudiants, où rêvez-vous de travailler ?
Comme chaque année, Universum France dévoile le classement des employeurs préférés des étudiants des grandes écoles de commerce/management et d’ingénieurs françaises avec comme nouveauté pour 2012 d’avoir également soumis l’étude aux étudiants des universités. Si l’échantillon des répondants est représentatif (31 062 au total), la pertinence des résultats s’avère contestable : pour répondre, on ne demande pas aux étudiants de citer spontanément les entreprises dans lesquelles ils aimeraient travailler mais de se positionner par rapport à une liste préétablie qui leur est proposée. Leur opinion est donc dès le départ fortement influencée…
Pour cette année 2012, l’étude révèle que « les étudiants des grandes écoles de commerce/management ont élu LVMH 1er pour la septième année consécutive. Viennent ensuite tout comme en 2011, L’Oréal sur la 2e marche du podium et Apple sur la 3e. »
Côté étudiants des grandes écoles d’ingénieurs/IT, c’est EADS qui est désigné employeur idéal pour la huitième année consécutive, suivi de Google puis de Thales. « Dans le Top 5 des grandes écoles d’ingénieurs/IT, le challenger à surveiller reste Apple, qui prend cinq places et arrive 4e » ajoute l’enquête. Chez les universitaires issus de la filière commerce/management, « le top 3 des employeurs les plus attractifs réalise le même tiercé, mais dans le désordre, que leurs homologues des grandes écoles. » Enfin, le top 3 des universitaires issus de la filière ingénieurs/IT « est très centré sur les entreprises de l’IT » et ces étudiants « élisent Google comme leur employeur idéal. (…) Apple arrive en 2e position, suivi par Microsoft à la 3e place. »
Et pourquoi pas créer VOTRE entreprise ?
Nicolas Ceretti, 22 ans, est un ancien élève de l’EDC Paris (Ecole des Dirigeants et Créateurs d’entreprise). Attiré par l’entrepreneuriat, il a quitté l’école en fin de deuxième année, avant même d’être diplômé, afin de se lancer dans l’aventure de la création d’entreprise. « J’ai un ami qui a lancé un business dans les panneaux solaires et il m’a demandé de m’associer avec lui. Finalement j’ai quitté le projet très rapidement et quelques mois plus tard je me suis lancé tout seul en tant qu’intrapreneur dans l’entreprise de mon père. Très vite, jai pris deux stagiaires, deux camarades de promo. Ça a marché le temps des subventions. Et puis l’Etat a décidé de diviser par deux le marché des panneaux solaires et le business s’est effondré. »
Il en faut plus pour dissuader Nicolas. Il est embauché par son père pour créer un nouveau produit, mais ne perd pas de vue l’idée d’entreprendre ou, au moins, de s’associer à un nouveau projet. « Je savais que je voulais continuer dans l’entrepreneuriat ». C’est en juillet 2011 qu’il entend parler de Trendy drink sur Viadeo. Il rejoint donc cette start up qui s’est fixée pour mission de bousculer le marché de l’alcool. Le concept, voilà comment il l’explique : « On est partis du principe qu’il n’y avait aucune innovation majeure dans le secteur des alcools donc a voulu créer des boissons tendances : notre boisson, c’est une boisson stimulante alcoolisée à base de vodka. »
Le goût pour l’entrepreneuriat, il dit qu’il « l’a toujours eu » et que « c’est une philosophie de vie qui se transmet de génération en génération. » Il avoue d’ailleurs en rigolant qu’il lui arrive de se réveiller la nuit en se disant : « Ca, c’est une idée révolutionnaire ! » A la question de savoir pourquoi il a créé son entreprise, il répond : « Je mettrais en avant le côté aventure humaine : monter un projet avec plein de jeunes de son âge, c’est quelque chose de très enrichissant, professionnellement et personnellement. On partage les joies, les galères. On est loin de l’entreprise établie où chacun a son travail, ses tâches. »
Voilà de quoi convaincre les entrepreneurs en herbe, qui, si toutefois ils hésitent encore, devraient prêter attention aux paroles avisées de Maxime Marzin, directeur de l’incubateur de Sciences Po : « Il y a quelque chose que je ne pouvais pas voir il y a trois ans, lorsque l’incubateur est né, et qui maintenant est clair, c’est que pour un jeune diplômé, en termes de carrière et de CV, la création d’entreprise est valorisée. Les gens qui ne réussissent pas se replacent très facilement. »
Autrement dit, entreprendre équivaudrait à un risque zéro. Alors à vos projets !
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.
Entre stage et emploi, le VIE
Diplômée en 2009 de l’ICN, Christelle Hirth s’est lancée dans l’aventure du VIE, cette expérience
professionnelle internationale d’une durée de 6 mois à 2 ans. « Dans le cadre de ma recherche d’un premier emploi, j’étais intéressée par l’aspect international. Je cherchais un poste qui me permettrait de pratiquer une langue étrangère. Je me suis dit que c’était un beau compromis entre terminer la vie étudiante et commencer la vie professionnelle. Ce n’est pas un stage, c’est un premier emploi mais comme cela se déroule à l’étranger on a un peu plus de temps pour s’adapter. Je trouve que c’est assez encadré. »
Claire Bouleau
Twitter @ClaireBouleau