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Property Manager : un travail de Pro

Résultat d’une évolution du marché de l’investissement immobilier, l’Administrateur de Biens Tertiaires est devenu Property Manager (PM).

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Il ne s’agit pas là d’un simple glissement sémantique mais bien de l’évolution d’une profession qui a muté. Agissant sur des typologies d’actifs et pour des investisseurs variés, de l’immeuble de bureaux à la logistique en passant par les centres commerciaux, de la SCPI au fond d’investissement Anglo-saxon, le métier de Property Manager requiert aujourd’hui un professionnalisme et une capacité de synthèse au carrefour du droit, de la finance et du technique. Si la gestion locative et la copropriété sont le coeur du métier, les sociétés de Property Managers offrent désormais un panel d’activités plus large. Asset management locatif, pilotage de commercialisateurs, Facility Management, gestion de Restaurants Interentreprises, Conseil, Pilotage technique font désormais partie du champ de compétence.
Face à cette complexité, le marché de l’emploi se tourne de plus en plus vers une main d’oeuvre qualifiée et cherche des profils de salariés aptes à piloter des projets ou des équipes pour répondre aux besoins des clients.

 

Plusieurs facteurs expliquent cette évolution
Tout d’abord, la concentration des acteurs de la profession. Elle a un impact direct sur l’embauche et le degré de spécialisation exigé. Méthodes et outils de travail, organisation d’entreprise, fonctionnement en centre de profit sont les points clefs de ces sociétés, loin de l’image d’Epinal du «syndic de quartier».
Par ailleurs, l’évolution réglementaire accélérée oblige les clients à faire appel à des spécialistes ou à externaliser la gestion de leur immobilier.
Règlementation technique, baux commerciaux, jurisprudence abondante, loi Pinel et Alur, changement de TVA, etc. Autant de sujets à intégrer au quotidien qui impactent fortement les organisations et exigent des collaborateurs réactifs et créatifs.
Enfin et surtout, aiguillon de l’activité, les clients se sont structurés en investisseurs transnationaux et se sont orientés vers une démarche spéculative forte. Pour répondre à leurs demandes tournées vers la création de valeur, les Property Managers ont adapté leurs organisations. Bilinguisme, spécialisation technique, capacité de conseil, couverture territoriale, méthodes comptables, reporting sont autant de sujets à gérer en même temps.

Sur les 84 millions de m² tertiaires en Ile-de- France, la proportion des investisseurs étrangers représente une large part du marché français et fait de l’immobilier tertiaire français un marché d’investissement à part entière. Ces clients internationaux ne sont pas toujours installés en France. Ils sont souvent composés d’équipes réduites et orientées investissement. De par le fait, leur propension à déléguer ce qui sort de leur coeur d’activité s’est accentuée.
Les clients français (Banques, Compagnies d’Assurances, OPCI, Foncières, SCPI, Mutuelles, etc…) s’alignent eux aussi sur des standards internationaux ou externalisent tout ou partie de la gestion immobilière. Les utilisateurs, eux disposent parfois de structures dédiées et demandeuses de compétences sur ce secteur d’activité.
La concentration des acteurs du Property Manager a fait que quelques dizaines de sociétés réalisent la gestion d’immobilier tertiaire pour le compte de tiers. Ces structures exigent toutes de leurs collaborateurs un savoir faire et un bagage important afin de servir des clients au degré d’exigence fort dans un marché tendu et concurrentiel.

Nombre des professionnels du secteur du Property Manager se sont d’ailleurs récemment regroupés en association nommée APROMA afin, notamment, de se pencher sur le sujet de la formation. Ils représentent ensemble 2.200 emplois sur le territoire et 243 Millions de Chiffre d’Affaires. Collectivement avec l’APROMA, à l’instar du partenariat conclu avec l’ESPI, ou individuellement impliqués dans la vie des écoles spécialisées en Immobilier, ils donnent le tempo du degré de formation exigé. Il n’y a donc rien d’étonnant à voir désormais formés des Bac + 5 au métier de Property Management car c’est bien ce qu’exigent le marché et les professionnels du secteur pour faire face à l’évolution du marché. Avec les avancées technologiques, les normes constructives et les liquidités sur ce marché, l’aventure est loin d’être finie pour ceux qui s’y lancent !

 

Par Clément Cuny,
responsable scientifique du Manager en Administration et Gestion Immobilière (MAGI)
à l’ESPI et partenaire de l’APROMA- Association des Propety Manager