La question de la poursuite d’études après un diplôme de grande école est soulevée régulièrement et fait l’objet de nombreux commentaires bien souvent contradictoires les uns les autres. Accélérateur de carrière pour les uns, retard à l’entrée dans la vie professionnelle pour d’autres, il est clair qu’il n’y a pas d’évidence dans ce domaine et il faut s’en remettre aux cas particuliers, c’est-à-dire aux trajectoires individuelles. Tant mieux !
Il n’y a pas de honte à avoir un projet professionnel flou…
On pourrait penser qu’arriver au terme d’un parcours de grande école, chaque futur diplômé ait une idée assez précise de son projet professionnel et pourtant ce n’est pas si souvent le cas. Et ce n’est pas grave… Il n’y a pas de honte à avoir un projet professionnel flou. Mieux, cela permet sans doute d’être plus ouvert aux opportunités d’apprentissage. Car il arrive fréquemment qu’au cours de ses années d’études supérieures, un futur diplômé se découvre des intérêts nouveaux pour des disciplines qui ne figurent que très partiellement dans le cursus suivi, ou découvertes à l’occasion d’un projet ou d’un stage en entreprise. Cet appétit est de bon augure et peut être un déclencheur pour prendre la décision de poursuivre des études dans une logique d’élargissement et d’hybridation plutôt que d’addition de diplômes. Et à y regarder de près, il y en a pour tous les goûts…
Elargir, hybrider plutôt qu’additionner – Ingénieur-Manager
Spécialisation ou double compétence, l’offre est prolifique en particulier à l’intention des ingénieurs qui, selon qu’ils s’engagent dans une voie d’expertise technique pointue ou de management de projets peuvent trouver intérêt à renforcer et élargir leurs compétences. Dans cet esprit, les cursus ingénieurs-managers rencontrent un succès grandissant car ils répondent au besoin crucial des entreprises innovantes, notamment dans le digital, de recruter des ingénieurs ouverts aux dimensions marketing, comprenant les modèles économiques, les marchés et les usages des technologies. Ceux qui maîtrisent l’ensemble de la chaîne de l’innovation et de la valorisation sont ainsi recherchés par des entreprises de toutes tailles. Mais il s’agit bien d’hybrider les cursus et de permettre à l’ingénieur d’élargir son champs de compréhension des enjeux et non pas d’ajouter des compétences indépendantes les unes des autres. En ce sens, les cursus doivent être très aboutis sur le plan pédagogique. C’est dans cet esprit que l’ESILV et l’EMLV du Pôle Léonard de Vinci ont bâti le premier cursus ingénieur-manager étalé sur les 5 années d’études.
S’ouvrir à un grand secteur d’activité, une bonne stratégie de différentiation
Certains cursus, souvent des Mastères Spécialisés, sont en prise directe avec de grands secteurs d’activité. Pour donner un exemple émanant du Pôle Léonard de Vinci, c’est le cas du MS Assurance, Actuariat et Big Data ouvert par l’ESILV. Ici pas de doute, ce type de diplôme est un véritable accélérateur de carrière dans le secteur concerné. Car le temps nécessaire pour connaître un grand secteur n’est pas réductible, c’est d’ailleurs pourquoi l’ « expérience » est si prisée des recruteurs. Connaître un secteur d’activité, c’est en connaître les produits, les marchés et les principaux acteurs. Quels sont les grands donneurs d’ordre, les sous-traitants, les circuits de distribution, les clients, etc. On voit s’ouvrir ce type de formation dans nombre de grands secteurs comme le luxe, l’immobilier, la banque… Seul bémol, la crainte de certains de se voir définitivement « enfermé » dans le secteur en question. Mais pas d’inquiétude à avoir. Lorsqu’on dispose de compétences transférables et c’est en général le cas des ingénieurs et des managers, il est tout à fait possible de changer de secteur. Mieux, une expérience multisectorielle peut être un plus, car permettant de voir les problèmes sous des axes différents et facilitant l’émergence de solutions peu évidentes à priori.
On le voit, tout est question de choix individuels ce qui n’est pas facile tant on a tendance à préférer les conseils et les recettes toutes faites. Mais il ne faut pas faire l’économie de ces réflexions. C’est même un devoir lorsqu’on a pu faire de belles études supérieures, de faire en sorte qu’elles soient au service de son épanouissement personnel et de la société.
Par Pascal Brouaye,
Directeur de l’ESILV et Président du Pôle Léonard de Vinc