Un Pla Kut attrapé dans les méandres de la rivière Kra Buri
Un Pla Kut attrapé dans les méandres de la rivière Kra Buri

Pêcheurs autour du monde

Le titre vous le suggère déjà : c’est pour découvrir les usages et pratiques de la pêche traditionnelle sur trois continents que sont partis Gilles et Guillaume, périgourdins de naissance et amateurs de gros poissons. Rentré en France depuis peu, Gilles a accepté de revenir sur les moments forts de cette année de vadrouille : âmes casanières, s’abstenir !

Un Pla Kut attrapé dans les méandres de la rivière Kra Buri
Un Pla Kut attrapé dans les méandres de la rivière Kra Buri

A l’origine…
Gilles et Guillaume souhaitaient partir, mais pas n’importe comment : « Nous voulions donner une dimension ethnologique à notre voyage », explique Gilles. Après avoir envisagé les contes, la chasse, l’agriculture, c’est naturellement sur le thème de la pêche que se sont arrêtés nos deux étudiants. Quelle autre activité transculturelle pouvait en effet mieux convenir à deux pêcheurs-amateurs occidentaux pour dépasser la barrière de la langue ? « Nous voulions mesurer la relation des pêcheurs traditionnels à l’environnement et à la pêche industrielle », précise Gilles. Avec le soutien du ministère de l’Ecologie et de quelques sponsors, c’est donc sur les traces des caboteurs africains qu’a démarré leur aventure. Madagascar, Tanzanie puis Kenya : quatre mois en Afrique, suivis de quatre mois en Asie, pour terminer sur l’Amérique Latine… Un parcours ambitieux, inévitablement rythmé de moult rebondissements.

 

Chez les pêcheurs
« Nous avons volontairement ciblé les villages les plus isolés, raconte Gilles. Certaines fois, les habitants n’avaient jamais vu de blancs ! On arrivait dans le village à pied, en essayant d’être le moins intrusif possible. » En s’arrêtant en moyenne deux semaines par étape, Gilles et Guillaume souhaitaient en effet prendre la température des lieux et se laisser suffisamment de temps pour approfondir les relations nouées sur place. « Les premiers soirs, nous dormions à la belle étoile. Nous allions pêcher avec les enfants du village, pour que les gens s’habituent à nous. Mais à chaque fois, nous avons été incroyablement reçus : on participait à la vie du village, et certains chefs nous préparaient une cérémonie d’accueil… »
Dans des environnements culturels souvent très différents, la pratique de la pêche facilitait considérablement les échanges entre les français et leurs hôtes : en partageant un savoir-faire commun, Gilles confie avoir pris conscience de l’existence d’une communauté de pêcheurs, plus proches entre eux qu’il n’y paraît : « Par le langage des signes, nous arrivions à mimer ce que nous avions vu ailleurs, décrit-il. A chaque fois, les pêcheurs étaient extrêmement curieux de comprendre comment travaillaient leurs homologues occidentaux. On essayait de leur montrer nos techniques à nous, et celles que nous avions apprises pendant le voyage… »

 

La suite ?
De village en village, du Kenya à l’Indonésie, de la pêche à la baleine aux recettes de cuisine déclinées aux couleurs locales, Gilles et Guillaume peuvent le dire : ils auront beaucoup vu et beaucoup entendu. Pleins d’usage et raison, se tiendront-ils tranquilles le reste de leur âge ? « Dans tout ce que je veux faire, je ressens maintenant beaucoup moins de carcans et de barrière mentales, dément Gilles, revenu en France pour finir ses études. Humainement, le voyage ouvre beaucoup de portes : il nous apprend à être infiniment flexibles et adaptables. Et nous sommes devenus experts en langage des signes ! » L’histoire ne s’arrête pas là : fraîchement rentrés en France, les deux étudiants travaillent déjà sur le roman qui relatera leurs aventures… De quoi en inspirer certains, et donner à d’autres voyageurs endurcis matière à réfléchir.

 

Alizée Gau

 

Pour en savoir plus :
http://pecheursautourdumonde.fr/