Les Mastères Spécialisés (MS) et les Masters of Business Administration (MBA) sont deux cursus d’excellence qui offrent un complément de formation à de jeunes diplômés dans le premier cas ou à des professionnels plus expérimentés dans le second. Quelles stratégies différentes proposent-ils ? Quelles sont les garanties offertes ?
Compléter sa formation pour davantage de compétences
On trouve derrière ces enseignements une logique similaire :
1. Compléter la formation déjà reçue par les élèves à l’aide d’un cursus d’excellence
2. Rassembler des étudiants aux profils différents et donc complémentaires pour pouvoir leur offrir un réseau de qualité et diversifié
3. Constituer de petites promos pour renforcer les liens entre les camarades et agir là encore en faveur d’un réseau fort et mobilisable
4. Parier sur un retour sur investissement élevé : des frais de scolarité élevés récompensés par un salaire conséquent dès la sortie
5. Une recherche d’emploi facilitée une fois la formation terminée
Cependant, derrière cet axe commun, les manières de procéder et les profils recrutés diffèrent.
En MS, de jeunes spécialistes…
Les Mastères Spécialisés sont destinés très majoritairement à des diplômés Bac+5 de grandes écoles. « Aujourd’hui je m’aperçois que ce sont plutôt des gens qui ont tout au plus cumulé un ou deux ans d’expérience professionnelle », témoigne Ghislain Deslandes, ancien élève du MS Média d’ESCP Europe dans les années 1990 et devenu aujourd’hui son directeur.
En effet, si l’expérience professionnelle est valorisée par les jurys d’entrée en MS, elle n’est cependant pas obligatoire. La formation reçue en MS est complète : des cours théoriques, un stage d’au moins quatre mois et une thèse professionnelle, qui visent à donner à l’étudiant ce que Jon Sallé, tout jeune diplômé du MS Développement Durable d’HEC, appelle une « culture générale double » : managériale d’une part, et sur la thématique précise du master choisi d’autre part.
De manière générale, Jon Sallé et Ghislain Deslandes s’accordent tous deux à dire que l’intérêt principal du MS, c’est qu’il permet de s’épanouir professionnellement après avoir défini son domaine de compétence. Alors que le premier déclare : « Le MS c’est vraiment intéressant à partir du moment où tu as acquis une vraie expérience qui t’as permis d’identifier le domaine dans lequel tu veux travailler », le deuxième, quant à lui, considère que « le principal intérêt c’est de pouvoir choisir un métier en limitant au maximum le risque de frustration, c’est-à-dire : choisir le métier qui leur convient vraiment en évitant les erreurs d’orientation, et se donner le maximum de chances d’y parvenir grâce notamment à des compétences acquises durant l’année scolaire ».
Enfin, Jon Sallé et Ghislain Deslandes pensent également tous les deux que les MS offrent aux élèves un réseau fort et utile. « Une année riche, intéressante, entouré de gens qui ont le souhait d’intégrer le même secteur professionnel, celui des médias, sans être leurs concurrents, du fait notamment de la variété des profils des participants » (Ghislain Deslandes) « Savoir que j’allais rencontrer des personnes intéressées par les mêmes choses » (Jon Sallé)
…et en MBA des généralistes expérimentés
En MBA, à l’inverse, les élèves sont principalement des cadres qui possèdent au moins 4 ans d’expérience professionnelle et qui choisissent une formation généraliste (certains MBA sont spécialistes au même titre que les MS mais c’est plus rare) pour espérer monter en grade ou pour acquérir des compétences nécessaires à leur emploi actuel.
L’avantage de la pluridisciplinarité du MBA, selon Adriana Roch, ancienne élève du MBA généraliste de Dauphine – UQAM et ancienne présidente de l’ADEMBA, association des anciens de cet EMBA, c’est qu’« on obtient une capacité assez particulière, celle de bouger, de savoir s’approprier l’environnement ». Par ailleurs, pouvoir échanger avec d’autres professionnels dont l’expertise et les compétences sont différentes est une source de richesse considérable pour les élèves de MBA. C’est l’idée principale qu’Adriana Roch retient de son parcours à Dauphine : « Chacun apporte aux autres un trésor : son vécu. (…) Manager de son équipe au travail, une fois en classe, chacun fait le deuil de son rôle et pouvoir de manager et partage avec les autres son expertise et sa connaissance professionnelle et managériale. L’EMBA est tout aussi important pour une expérience professionnelle », dit-elle pour conclure, mettant ainsi en avant le caractère professionnalisant de cette formation.
Parlons chiffres…
MS Média ESCP Europe
Coût : 11 700 € l’année
Salaire moyen à la sortie de l’école : 31 800 €
MSc in Sustainable Development HEC
Coût : 16 500 € l’année
Salaire moyen à la sortie de l’école : 50 166 €
MBA Executive Dauphine
Coût : 28 000 € les 22 mois
Salaire moyen à la sortie : entre 75 000 et 100 000 €
Claire Bouleau