les diplômés des universités à des postes clefs
Pour innover et affronter des marchés de plus en plus concurrentiels et mondiaux, les entreprises ont intégré une nécessité : composer des équipes aux profils divers et ouverts. Cette diversité, elles la trouvent notamment auprès des diplômés d’universités.
Depuis la loi sur l’autonomie des universités (loi LRU de 2007), l’insertion professionnelle est inscrite comme l’une des missions fondamentales des établissements. La préoccupation de professionnalisation était cela dit déjà une réalité dans les universités dites nouvelles, certains grands établissements parisiens, mais aussi ceux en interaction avec leurs territoires dans les régions. « Les universités ont intégré la nécessité de la professionnalisation de leurs étudiants et l’importance de les accompagner vers l’insertion professionnelle, constate Louis Vogel, président de la Conférence des présidents d’université. « Le changement est aussi celui de notre modèle vers des structures collaboratives entre universités, grandes écoles et organismes de recherche. Chacun apprenant des points forts de l’autre. Si l’université fonctionne bien, elle a toute capacité à former les gens dont l’économie moderne a besoin. »
Former les gens dont l’entreprise moderne a besoin
La loi a imposé la création de Bureaux d’aide à l’insertion professionnelle. Des responsables d’universités franciliennes ont créé il y a plus d’un an le Cedipre (Cercle des Directeurs de l’Insertion Professionnelle et des Relations Entreprises) pour « affirmer la spécificité de l’université », « être force de proposition pour le monde du recrutement » et « se coordonner pour répondre aux attentes des entreprises ». Les entreprises qui reconnaissent mieux les qualités des universitaires : autonomie, créativité et aptitude à traiter un grand volume d’informations. Elles trouvent aussi chez cesdiplômés un public plus varié et doté de méthodes de travail différentes de celles des élèves de grandes écoles. « Nos diplômés possèdent un esprit d’innovation et critique traditionnel de l’université, insiste Louis Vogel. L’université peut apporter moins de reproduction et plus d’imagination aux entreprises ! »
Les universités vont à la rencontre des entreprises
Les forums recrutement fleurissent sur les campus universitaires. Celui de Dauphine attire plus de 200 entreprises, tandis qu’entreprises et cabinets d’avocats se pressent à la Job Fair d’Assas. Ces deux établissements sont aussi en pointe pour l’animation de leurs réseaux de
diplômés. Assas a recensé 81 000 diplômés depuis 1969, dont 10 000 sont inscrits à l’annuaire. Ils sont 63 000 à Dauphine, dont les deux plus célèbres Arnaud Lagardère et Yannick Bolloré, ou d’autres responsables d’entreprises comme Alexis Karklins-Marchay chez Ernst & Young ou Cédric Mignon à la Caisse d’Epargne. On trouve aussi de nombreux responsables parmi les diplômés de l’IAE de Paris comme Billy Salha chez BIC ou parmi la jeune génération Anne-Claire Delamarre chez Moët Hennessy.
« Si l’université fonctionne bien,
elle a toute capacité
à former les gens dont l’économie moderne a besoin, y compris aux plus hauts niveaux de responsabilité »
Un placement hétérogène selon la filière d’études
Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche réalise depuis deux ans une enquête de placement 30 mois après l’obtention du diplôme. Les diplômés de master en 2008 ont un taux d’insertion de 91,4 %. Certaines filières mènent plus facilement à un emploi stable de cadre : informatique (96 %) et sciences de l’ingénieur (93 %), mais aussi économie (91 %) et gestion (92,6 %). L’enquête souligne un autre fait : un placement plus long et très hétérogène chez les diplômés de « Lettres, Langues, Arts » et « Sciences humaines et sociales ». C’est pour aider ces diplômés qu’a été créée en 2007, l’Opération Phénix. Elle a depuis permis à 150 jeunes de trouver un emploi chez l’un des grands groupes partenaires. Les candidats sélectionnés suivent un master 2 professionnel en alternance « Métiers de l’entreprise », à l’université Paris-Sorbonne.
http://www.operationphenix.fr/
Mémo
La réforme dite du LMD, initiée à partir de 2002, a conduit à une mise aux standards européens des diplômes universitaires. Avec la licence (Bac+3), le master (Bac+5) et le doctorat (Bac+8). A noter que le master a remplacé les DESS (devenu master professionnel) et DEA (master recherche).
A. D-F