Les métiers phares des Ecoles Normales Supérieures

Si les métiers phares des ENS sont principalement liés à la recherche académique et aux carrières universitaires, il existe d’autres types de débouchés dans la haute fonction publique et le secteur privé comme nous l’expliquent Françoise Zamour, directrice des études littéraires à l’ENS ULM, Olivier Abillon, directeur des études scientifiques à l’ENS ULM et Eric Bordas, directeur délégué aux études de l’ENS de Lyon.

Les métiers de la recherche
A la suite de l’obtention d’une thèse, environ le tiers des normaliens intègre de grands organismes de recherche tels que le CNRS, l’INRIA ou le CEA. Ces métiers passionnants les conduisent à se déplacer, à échanger avec de nombreux chercheurs dans le monde entier, à publier des articles et des ouvrages avec une grande liberté d’action. Aujourd’hui, une certaine pression s’exerce au niveau international car la recherche s’effectue dans des domaines extrêmement concurrentiels. Il existe de nombreuses passerelles entre les métiers de la recherche et l’enseignement.

 

Les enseignants–chercheurs
La vocation traditionnelle des Ecoles normales supérieures consiste à préparer leurs élèves aux métiers de l’enseignement. Si 90 % des littéraires et 60 % des scientifiques choisissent de passer l’agrégation dans une discipline spécifique, une grande partie d’entre-eux prépare également une thèse afin d’intégrer l’enseignement supérieur comme maître de conférence puis professeur des universités. Ces enseignants- chercheurs effectuent pour mi-temps de l’enseignement (et des tâches associées), et pour mi-temps de la recherche (publication d’articles, séminaires…) dans leurs laboratoires, situés la plupart du temps dans les universités où ils enseignent. Certains d’entre eux sont recrutés dans les universités étrangères, notamment aux Etats-Unis, comme enseignants-chercheurs où ils dirigent souvent de grands départements.

 

Les purs enseignants
Certains enseignants n’effectuent quasiment aucune activité de recherche. Un nombre très variable d’agrégés, suivant les ENS (de 10 % pour l’ENS Ulm à 30 % pour l’ENS de Lyon), enseigne dans le secondaire (collège ; lycée) et surtout en classe préparatoire (CPGE). Certains agrégés intègrent les « PRAG », un corps de professeurs spécifique qui leur permet d’enseigner à l’université en effectuant un nombre d’heures supérieur aux maîtres de conférence car la plupart n’effectue aucune activité de recherche.

 

La fonction publique
Les normaliens qui ne souhaitent pas devenir enseignants ou chercheurs, tout en restant au service de l’Etat, peuvent intégrer les grands corps de l’Etat tels que le corps des Mines, des IPEF ou de l’INSEE. En partenariat avec d’autres établissements (Universités, IEP), les ENS préparent également leurs élèves à passer les concours de l’ENA et de la haute administration publique (Diplomatie, Sénat, Assemblée Nationale) ainsi que d’autres concours débouchant sur les fonctions publiques territoriale, nationale et européenne. La conservation des Musées et le travail en cabinet ministériel constituent également un débouché classique pour les normaliens.

 

Le secteur privé
Environ 10 % des normaliens se dirigent vers le secteur privé. Si les métiers de la finance sont privilégiés, les formations en mathématiques et en physique théorique étant très prisées par les groupes bancaires, les postes de directeur scientifique les conduisent rapidement vers des fonction de cadres de direction. Dans le domaine de la communication, certains choisissent les métiers du journalisme, de l’édition, de la radio, de la télévision ou de la traduction alors que d’autres s’intéressent aux carrières artistiques (la FEMIS, par exemple).

 

Patrick Simon