Comment les anciens appréhendent -ils la fusion de leurs écoles ? La fusion des grandes écoles ne constitue pas une sinécure pour les associations d’anciens qui se révèlent finalement satisfaites.
La crainte d’une perte d’identité ?
Elle anime la quasi-totalité des diplômés. Olivier Dufour, président de SKE MA Alumni constate : Xavier Abadie, président de BEM Talents note quelques effets de résistance. « À l’annonce de la fusion, le retour des diplômés a été plutôt favorable, même s’il y a eu quelques avis divergents ou circonspects sur les réseaux sociaux, épiphénomène qui s’est très vite calmé. » Comme le remarque Jean-Michel Huet président de RMS-Network, l’âge impacte sur les réactions. « L es générations antérieures auront plus de problèmes car les deux écoles ont été longtemps des concurrentes. » En effet, il est quelquefois difficile d’additionner deux structures qui paraissent globalement proches mais qui se révèlent très différentes lorsque l’on entre dans le détail. Olivier Dufour précise. « L a ressemblance externe n’est pas toujours une garantie de réussite. » Par contre, pour Jean-Michel Huet, c’est l’inverse « I l n’y a pas de grande différence de culture entre nos deux écoles et la fusion s’effectue sans problème. »
L’implication active des anciens ?
Pour résoudre ces problèmes, les dirigeants communiquent auprès des instances qui représentent les diplômés afin qu’elles les relayent. Olivier Dufour estime : « Q uand on arrive à s’approprier l’idée que la fusion rendra l’école plus puissante et qu’elle lui apportera un rayonnement plus important afin d’affronter plus facilement les challenges de demain, les esprits changent. » Très souvent, les anciens s’impliquent dès le début du processus remarque Jean-Michel Huet : C’est également le cas pour les anciens de BEM. « S pontanément, nos diplômés ont manifesté la volonté de participer à des événements communs avant la finalisation de la fusion prévue pour juillet 2013. »
Quels sont les problèmes rencontrés ?
Il faut bien sûr réussir à convaincre les personnels dont les habitudes vont être transformées en profondeur. Pour olivier Dufour : « A u niveau des instances gouvernantes de l’école, cela fait pas mal de remous. Il est compliqué de faire comprendre à l’ensemble des personnels qu’on essaye de répondre aux attentes des futurs diplômés. C’est un travail de longue haleine qui demande un courage managérial ne pouvant réussir qu’avec le soutien de toutes les parties prenantes. » Il faut également reconstruire la pédagogie et adapter l’offre de programme, susceptibles de ne pas dévaloriser les diplômes. Xavier Abadie estime : « Ce qui pourrait poser problème, c’est que l’harmonisation de programmes similaires se fasse au détriment d’autres programmes avec une défiance des diplômés du programme en question. »
Pour le meilleur !
Il est certain que les avantages sont conséquents en termes de moyens, d’image et de développement à l’international. Pour Olivier Dufour : « La mutualisation des moyens constitue le premier des avantages. La fusion ouvre le champ des connaissances et des réseaux pour les deux communautés. Elle offre une puissance financière permettant de lancer des projets qui ne sont pas forcément dans les moyens d’écoles de moindre dimension. » La puissance des réseaux constitue également un des grands motifs de satisfaction pour les anciens.
Pour Jean-Michel Huet, l’avenir devrait favoriser l’importance des associations d’anciens : « Ils participeront à la gouvernance de la nouvelle école avec deux représentants. L’évolution dans le temps montre que la part des diplômés devient de plus en plus importante : ils représentent jusqu’à 100 % des conseils aux USA . »
Patrick Simon