Le succès des raids dans les grandes écoles

Enchaînement par équipe d’épreuves sportives intenses sur une voire plusieurs journées, les raids connaissent un succès croissant dans les grandes écoles, où ils sont également des lieux d’échanges entre étudiants et entreprises. Rencontre avec 5 des associations étudiantes qui prennent en charge leur organisation : le Raid Centrale Lyon, le Raid Centrale Paris, le Raid Edhec Mazars, le Raid Hannibal de l’EMLyon et le Raid X Areva.

 

Raid Centrale Lyon
Année du premier raid : 2011
Nombre d’organisateurs : 14 dans l’année, 95 pendant le raid
Nombre de personnes par équipe : 2
Date de déroulement du raid : octobre
Durée : 2 jours
Lieu : Lyon
Épreuves : Canoë, rallye, VTT, trail, course d’orientation, biathlon
Spécificité : C’est un raid semi-urbain
100 participants
http://raid.eclair.ec-lyon.fr/

 

Raid Centrale Paris
Année du premier raid : 1999
Nombre d’organisateurs : 90
Nombre de personnes par équipe : 4
Date de déroulement du raid : avril
Durée : 5 jours
Lieu : différent chaque année
Épreuves : une dizaine de sports dont course à pied, run and bike, VTT, course d’orientation, sports d’eau vive, sports de corde…
Spécificité : C’est un raid itinérant, et non un raid en étoile
220 participants
www.raidecp.net

 

Raid Edhec Mazars
Année du premier raid : 1994
Nombre d’organisateurs : 45
Nombre de personnes par équipe : 2
Date de déroulement du raid : mai
Durée : 5 jours
Lieu : Nice
Épreuves : VTT, trail, via ferrata, biathlon, canyoning, kayak de mer et course d’orientation
Spécificité : organisation d’un deuxième raid « Aventuraid » de 2 jours dédié uniquement aux étudiants
240 participants
www.raidedhec.com

 

Raid X Areva
Année du premier raid : 2003
Nombre de participants : 240
Nombre d’organisateurs : 30
Nombre de personnes par équipe : 2
Date de déroulement du raid : mai-juin
Durée : 3 jours
Lieu : différent chaque année ( Forêt du Morvan, Châteaux de Chinon, Vignobles de Champagne…).
En 2012, Suisse Normande
Épreuves : VTT, course d’orientation, trail, run and bike, canoë
Spécificité : Le raid a lieu chaque année dans une région différente
240 participants
www.polytechnique.fr/eleves/binets/raid/Accueil

 

Raid Hannibal EMLyon
Année du premier raid : 1999
Nombre d’organisateurs : 30
Nombre de personnes par équipe : 5
Date de déroulement du raid : pendant l’Ascension
Durée : 4 jours
Lieu : Les Alpes
Épreuves : Course à pied, trekking, course d’orientation, canoë, VTT, run & bike, duathlon, via ferrata
Spécificité : c’est un raid itinérant qui propose aux coureurs de relever un véritable défi transalpin depuis Lyon, cap sur l’Italie
200 participants
www.raidhannibal.com

 

 

Une réussite avérée

L’affirmation d’un réel succès des raids dans les grandes écoles part tout d’abord d’un constat simple : un grand nombre d’écoles de commerce ou d’ingénieurs possèdent leur propre raid, et pour un certain nombre d’entre elles, la naissance de l’association organisatrice est récente : à l’ESCP Europe, l’association Star Trekk a juste deux ans tandis que Centrale Lyon vient d’organiser son tout premier raid. L’apparition ici et là de raids étudiants semble en réalité appartenir à une démocratisation plus générale de cette pratique sportive, y compris hors du milieu étudiant.
« Les raids se sont un peu démocratisés depuis une dizaine d’années. Il y a quelques temps, ils étaient très difficiles. (…) Les étudiants se sont rendu compte qu’on pouvait y avoir accès », explique Eric Fillet, professeur d’EPS à Centrale Lyon, qui a aidé les étudiants de l’école à organiser le raid.
Conséquence de cette nouvelle mode : « de plus en plus d’étudiants viennent », constate, satisfait, Aubert Le Brozec, président fraîchement élu du Raid X Areva. Une idée relayée par Léa Montfort, responsable de la communication pour le Raid Edhec : « On a de plus en plus de demandes (…) Depuis deux ans, on est de plus en plus populaires. »

 

« convivialité,
amour de la nature, dépassement de soi »

5 bonnes raisons de participer à un raid…

1. Un état d’esprit particulier
La principale explication de cette tendance pro-raid, que toutes les personnes interviewées sans exception ont évoquée, réside dans les valeurs inhérentes au concept de cet événement : « convivialité, amour de la nature, dépassement de soi », selon les termes de Léa Montfort. De ces valeurs naît, pendant la durée des épreuves, une atmosphère étonnante, mélange de convivialité et de compétition amicale, de douleur et de plaisir. « Les participants ont mal ensemble », explique Antoine Balmes, président du raid de Centrale Lyon, avant d’ajouter que « l’esprit du RAID est très important. (…) C’est une sorte de famille ». Anne-Sophie Krieger, responsable communication du raid de Centrale Paris, considère, quant à elle, que c’est « marrant mais en même temps très sérieux et professionnalisant ». Aubert Le Brozec évoque enfin le nécessaire « goût de l’effort » avec des « gens qui n’ont pas peur de s’inscrire à une course alors qu’ils n’ont jamais fait ça et qu’ils auront mal aux jambes pendant une semaine ».

2. Des rencontres d’étudiants
Chaque raid est par ailleurs l’occasion de rencontrer non seulement des étudiants de sa propre école inconnus jusqu’alors, comme le raconte Anne-Sophie Krieger, mais également des élèves d’autres établissements auxquels les raids sont bien entendus ouverts. A Centrale Lyon, par exemple, pour la première édition en octobre 2011, sur 50 équipes, seulement une vingtaine était composée d’étudiants centraliens.

3. Chacun à son rythme !
Face à la démocratisation des raids, la plupart des étudiants organisateurs met désormais en place un système à plusieurs niveaux de compétition, afin de permettre aux sportifs professionnels mais également aux amateurs de se lancer dans la compétition. « Un des fils conducteurs, c’est d’avoir un parcours qui soit accessible au plus grand nombre », explique Eric Fillet. « C’est compétitif mais seulement pour un certain nombre d’équipes », décrit Victor Lefèvre, président sortant du Raid X Areva.

4. Un énorme événement
Autre facteur de succès : l’ampleur de ces compétitions et le monde qu’elles brassent. « Le raid, c’est un des plus gros événements sportifs de l’école. Quand on voit 250 personnes équipées avec leur vélo, leur canoë, ça commence à faire du monde ! », s’exclame Aubert Le Brozec, enthousiaste, tandis que Thomas Bouvard confie que ce qui lui a plu dans le concept, « c’est que c’est un des événements les plus ambitieux de l’école ».

5. Les échanges étudiants/entreprises
Enfin, spécificité des raids étudiants en comparaison aux raids classiques : ils sont quasiment tous l’occasion pour élèves et professionnels de se rencontrer, puisque ces derniers participent également à la compétition.
A Centrale Lyon, une petite dizaine d’entreprises était ainsi représentée le week-end du 15 octobre. Lors du raid Hannibal, ce sont 80 employés d’entreprises partenaires qui se sont déplacés.
Et à Centrale Paris, lors de la dernière édition, un tiers des équipes était composé de professionnels.
L’intérêt pour ces entreprises ? « Elles ont la possibilité de donner une image très dynamique », comme le dit judicieusement Thomas Bouvard, appuyé par Victor Lefèvre qui évoque « une belle vitrine auprès des étudiants », et Aubert Le Bozec qui considère que participer « leur donne une image vraiment jeune ».
Mais ce n’est pas tout, les raids leur permettent également de rencontrer des étudiants dont le profil les intéressent puisqu’ils sont motivés, courageux, prêts à travailler en équipe. « Les entreprises partenaires sont très enthousiastes et assez impressionnées par ce qu’on est capables de faire alors qu’on est des étudiants », raconte ainsi Anne-Sophie Krieger. Côté étudiant, l’avantage est évident : pouvoir échanger avec des professionnels sur un format différent de celui habituellement proposé par les écoles. « Le raid permet d’avoir un contact différent avec les entreprises. (…) Les employés sont tous très marrants. Ils font des blagues. On change de point de vue sur eux », déclare Anne-Sophie Krieger avec un sourire.

 

Claire Bouleau