LE SPORT, ÉLÉMENT DE « SOFT POWER »

La FFSU place au coeur de sa politique la valorisation du sport dans les universités et les grandes écoles. Les défis sont nombreux dans un pays où le sport n’a pas encore toute sa place !
Rencontre avec Jean-François Sautereau, président de la FFSU.

CRÉÉE EN 1978, LA FFSU A POUR OBJECTIF 1ER « D’ORGANISER ET PROMOUVOIR LE SPORT DE COMPÉTITION POUR L’ENSEMBLE DES ÉTUDIANTS DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ».
On compte aujourd’hui plus de 100 000 étudiants licenciés de grandes écoles & universités. Quelle est la part des étudiants issus des universités ? Ce chiffre est il en croissance ? Si oui, comment l’expliquez-vous ?
La répartition de nos licenciés est quasiment égale (au % près), entre universités et grandes écoles. Ce chiffre est stable depuis cinq ans et oscille très légèrement à l’avantage de l’un ou de l’autre, selon les années.

 

LES GRANDES ÉCOLES SE DISTINGUENT DES UNIVERSITÉS PAR LA PRATIQUE DU SPORT RENDUE « OBLIGATOIRE » DANS LES CURSUS DES ÉTUDIANTS.
Dans quelle mesure la place faite au sport dans les universités a-t-elle gagné du terrain ces 10 dernières années ?
Le sport comme élément de « soft power » a été de plus en plus pris en compte par les universités. Cela se traduit par exemple par la création de départements de sport de haut-niveau et l’utilisation des résultats obtenus en compétition, comme un élément de notoriété pour l’université, la métropole ou la région. Si la dérivée est positive, il reste à convaincre quelques établissements de l’importance du sport pour développer, outre cette notoriété, le bien-être, la santé et le sentiment d’appartenance de l’étudiant à son établissement.

 

AVEC L’ORGANISATION ET LE SUCCÈS DES UNIVERSIADES, LA FFSU MULTIPLIE LES COMPÉTITIONS SPORTIVES ÉTUDIANTES.
De nombreux sportifs de haut niveau ont été soutenus et « révélés » par la FFSU. Quels conseils adresseriez-vous aux étudiants qui hésitent à mener de front études et sport de haut niveau ?
Pour l’avoir expérimenté moi-même, je peux témoigner des bienfaits de la conciliation sport-études ! Le transfert vers le domaine professionnel, de tout ce que la pratique du sport de haut-niveau permet d’acquérir, facilite la réussite : conduite de projets, respect des objectifs, travail en équipe, gestion de stress… En France, il y a de très fortes inégalités dans la prise en compte de l’accompagnement du sportif de haut-niveau. C’est de ce côté là qu’il faut travailler. La pratique de la « double excellence » conduit très souvent ou quasi systématiquement, à l’excellence.

 

« EXCELLENCE DE CORPS ET D’ESPRIT »
Le sport est loin d’occuper la place qu’il occupe dans les universités anglo-saxonnes. Quels sont les défis que la FFSU devra relever ces 10 prochaines années pour favoriser la promotion du sport universitaire en France ?
La FFSU est au coeur d’un système éducatif, social, politique et économique qu’elle ne maîtrise pas. Elle s’appuie sur un socle de valeurs fortes (sport éducatif favorisant l’intégration sociale de l’étudiant, sport santé, sport éthique et amateur, double excellence académique et sportive) et est attachée à ce que ses pratiquants soient de véritables étudiants.
Cela nous démarque du système américain, souvent cité en référence, mais qui est, en réalité, un système privé et professionnel, unique au monde, avec une législation particulière favorisant la possibilité pour un ancien étudiant de doter son Université, tout en bénéficiant d’avantages fiscaux et sociétaux. Les conditions aux limites légales, sociales, pédagogiques et économiques sont donc totalement différentes. S’il nous reste du travail pour les faire évoluer, il n’y a pas qu’une vérité et plusieurs chemins mènent à l’excellence. Nos résultats à l’international (Universiades et Championnats du Monde) où nous terminons régulièrement devant les pays anglo-saxons, en sont la meilleure illustration.

 

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