Alain Bravo, Directeur de Supéléc
Alain Bravo, Directeur de Supéléc

Le point sur le rapprochement de Centrale Paris et de Supélec

« Combien de fois dans sa vie et combien de fois par siècle assiste-t-on à ce genre de projet extraordinaire avec des gens de qualité ? »
Alain Bravo, Directeur de Supéléc

Alain Bravo, Directeur de Supéléc
Alain Bravo, Directeur de Supéléc

Comment les parties prenantes de vos écoles perçoivent-elles cette alliance ?
Notre complémentarité se confirme tous les jours et la communauté se construit. Du côté des élèves, le signal le plus extraordinaire a été leur décision spontanée d’organiser ensemble le Forum Entreprise Centrale/Supélec. Cet évènement qui se déroule au Palais des Congrès à Paris, avec 200 exposants dont 170 entreprises, des universités étrangères, des start-up et plus de 3 000 élèves, est considéré comme l’un des plus importants forums entreprises d’Europe. Les professeurs et les enseignants-chercheurs coopèrent autour de majeures et d’options communes en formation initiale, et, en formation continue, une partie du catalogue de l’offre est devenue commune. Les cadres respectifs des deux écoles se rencontrent souvent. Si Hervé Biausser siège au Comité de direction de Supélec, je suis moi-même administrateur de Centrale Paris. De plus, Olivier Friedel occupe dans chaque école le poste de directeur des études, par intérim à Centrale Paris. Les anciens participent ensemble à des conférences et communiquent de manière croisée dans la « Revue des Centraliens » et dans « Flux ». La reconnaissance du monde industriel qui constitue notre premier interlocuteur, est très marquée, notamment à travers nos six chaires communes.

 

Votre rapprochement ne crée-t-il pas d’interférences avec le Groupe des Ecoles Centrale ?
Notre alliance avec Centrale Paris ne provoque pas de débat ou de controverse avec le Groupe des Ecoles Centrale, étant entendu que la capacité internationale de cette structure, avec le développement du projet Centrale Pékin par exemple, constitue un avantage pour Supélec. D’ailleurs, notre rapprochement n’exclut pas des coopérations avec d’autres établissements tels que la relation constructive que nous entretenons avec l’ESCP Europe ou le partenariat de Centrale Paris avec l’ESSEC.

 

Des partenariats avec d’autres établissements son t-ils envisageables ?
La réponse s’inscrit dans notre intégration à la structure « School of Engineering and Informations Sciences and Technologies » du projet Paris Saclay qui doit devenir l’un des premiers centres mondiaux de recherche scientifique. Dans le cadre de ce regroupement, nous coopérons avec d’autres écoles comme l’X, Telecom ParisTech, l’Institut d’optique, l’ENS Cachan et la Faculté des sciences de l’Université d’Orsay. Le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche considère que l’avancée permanente et maîtrisée du dossier Paris Saclay constitue un enjeu essentiel pour le développement de l’économie française.

 

Quelle est votre stratégie à l’international ?
D’ores et déjà, nous coopérons à l’intérieur du réseau TIME dont j’ai assuré  la présidence en 2008 et 2009, touten nous concertant sur nos partenaires communs répartis dans les zones prépondérantes de l’enseignement supérieur que constituent le Brésil, la Chine, les Etats-Unis et l’Inde.

 

Quels problèmes reste-il à résoudre ?
Il existe certainement des complexités. Ainsi, la distance géographique entre les deux partenaires va disparaître avec le déménagement de Centrale Paris sur le plateau de Saclay où nous aurons un pôle CentraleSupélec situé dans trois bâtiments. Par contre, les statuts d’établissement public pour Centrale Paris et d’association privée loi de 1901 pour Supélec, posent des questions administratives, des problèmes de statut des personnels et le choix d’un modèle économique cohérent pour nos deux structures.

 

Quels sont les chantiers à venir en termes de stratégie, de diplôme commun … ?
Le prochain plan quinquennal 2014- 2019 que nous préparons avec l’Etat, concernera conjointement Centrale Paris et Supélec. Nous ouvrons un dossier en commun sur la pédagogie numérique qui constitue le nouveau challenge de la concurrence mondiale pour l’enseignement supérieur. Si la question d’un diplôme commun n’est pas impertinente, cette option nécessite un travail de fond qui murira avec la demande de notre environnement – entreprises et candidats issus des classes préparatoires.

 

Elu Délégué Général de l’Académie des Technologies à compter du 1er juillet 2013, Alain BRA VO quittera la Direction Générale de Supélec fin août 2013, fonction qu’il occupe depuis 2004. Dans l’objectif de construction de l’Alliance CentraleSupélec, le comité de direction de Supélec et l’Association Supélec ont proposé la candidature d’Hervé BIAUSSER pour une entrée en fonction le 1er septembre 2013. A compter de cette date, celui-ci devrait assurer conjointement la direction des deux écoles d’ingénieurs. Le Conseil d’administration de l’Ecole Centrale Paris qui vient de le proposer pour un 3ème mandat à la direction de l’école l’a autorisé à cumuler les deux fonctions. Il mènerait à échéance la stratégie de rapprochement sous la marque CentraleSupélec dans le cadre d’un Établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel (EPSCP) EPSCP. Un contrat quinquennal 2015-2019 présentera les orientations politiques et les choix stratégiques de la nouvelle institution.

 

Patrick Simon