Les Ecoles Centrales (Lille, Lyon, Marseille, Nantes et Paris) constituent des établissements d’enseignement supérieur qui mettent l’accent sur le renforcement des connaissances et des compétences scientifiques, techniques et technologiques des ingénieurs pluridisciplinaires qu’elles forment.
Des lignes-forces en cohérence
Au-delà des savoirs, les étudiants des Ecoles Centrales acquièrent des méthodes (gestion de projet, travail en équipe, techniques de communication…), qui leur permettent de gérer des systèmes complexes et des équipes multiculturelles. Cette communauté de vue et de pratiques (dimension pédagogique professionnalisée, enseignement par projet, conventions-cadres, conférences, recherche académique et opérationnelle, commandes d’entreprises, apprentissage, sélection des meilleurs partenaires internationaux…), n’exclut pas que chaque Ecole Centrale apporte une touche personnelle à la construction de ce projet global suivant son histoire, son identité, sa situation géographique et les partenariats qu’elle a construit au fil du temps. Frank Debouck évoque ainsi les ambitions de l’Ecole Centrale Lyon dont il est le directeur. « Je souhaite d’abord réaffirmer sa spécificité, sa fierté de former des ingénieurs dotés d’un fort bagage technique et scientifique. J’ai aussi à coeur de prouver que l’ingénieur ne peut pleinement exprimer son talent que s’il est à l’écoute du regard de l’autre. Il se construit par l’ouverture d’esprit, la rencontre et le croisement des parcours. Pour avancer, il doit être capable de regarder l’avenir autrement. »
Innover, ça a du sens !
L’innovation pédagogique constituant le fer de lance de ces écoles ultra performantes. « L’Ecole Centrale de Nantes, Audencia Nantes et l’ENSA Nantes sont alliées pour créer un pôle qui associe les champs de l’Ingénierie, du Management et de la Création. Une maison commune va gérer les projets communs tels que l’incubateur SYMBIOSE, le développement de l’Executive Education et les projets de filières d’enseignement commun. Les trois établissements fondateurs s’accordent à placer l’innovation au coeur de leur projet. »Arnaud Poitou, directeur de l’Ecole Centrale Nantes, prévient. « Les prochaines années vont être consacrées au développement d’une pédagogie innovante et de nouveaux axes de recherche à l’interface de l’ingénierie et du management. Pour décloisonner les cursus, nous proposons d’ores et déjà des doubles diplômes, ingénieur-manager mais aussi manageringénieur, ce qui constitue une première en France ! De fait, elles se trouvent engagées dans des approches pédagogiques originales et incitatives. » Etienne Craye, directeur de l’Ecole Centrale Lille, précise. « A Centrale Lille, nous avons mis en place un processus pédagogique complet en redéfinissant des objectifs d’autonomie, d’individualisation et de professionnalisation des parcours de nos élèves. Nous mettons en oeuvre des pratiques pédagogiques innovantes à travers des démarches plus inductives afin de rompre avec la transmission classique du savoir. Cela a été le cas dès les années 90 avec la gestion de projet. En lançant le « MOOC Gestion de projet » en mars dernier puis une 2e session en septembre qui a regroupé plus de 10 000 inscrits, l’Ecole affirme son leadership dans sa faculté à proposer des pédagogiques ouvertes et innovantes. Parallèlement, nous avons développé des modules transversaux multidisciplinaires sur les grandes thématiques sociétales, nous plaçant ainsi aux interfaces pluridisciplinaires qui sont elles-mêmes sources de création et d’innovation. »
La technologie du futur et le futur de la technologie
Le Groupe des Écoles Centrales se situe à la pointe des avancées scientifiques, techniques et technologiques qui impactent directement la formation des étudiants. Si chaque école se focalise sur des thèmes qui lui sont propres, Centrale Marseille a choisi de se positionner sur des technologies émergentes (biotechnologie, aéronautique, numérique…), qui s’articulent autour des pôles de compétitivité locaux. Frédéric Fotiadu, directeur de l’Ecole Centrale Marseille indique : « De l’économie quantitative aux nanotechnologies, nous couvrons un spectre de connaissances très larges qui s’appuie sur des équipes d’excellence de 8 laboratoires de recherche. Avec ITER (situé à Cadarache) sur la filière fusion nucléaire, Marseille devient un centre de regroupement des activités de recherche sur le projet d’ingénierie le plus ambitieux d’Europe. »
La recherche en fond d’écran
La recherche constitue un élément-clé des Ecoles Centrales qui disposent de nombreux laboratoires dans lesquels s’impliquent des enseignants-chercheurs, des professionnels et les élèves qui bénéficient des toutes dernières découvertes, tout en acquérant des éléments de méthodologie propre à ce type d’investigation. Centrale Paris, la première école du groupe des Ecoles Centrales, allie pédagogie orientée et recherche, comme l’explique Hervé Biausser, son directeur. « Dans le cadre d’une pédagogie orientée, nous développons chez nos élèves-ingénieurs les qualités de leader, d’entrepreneur et d’innovateur. Les activités liées à la recherche développent cet esprit. Le projet innovation de deuxième année, qui s’effectue en équipe dans un laboratoire ou en entreprise, doit les conduire à trouver une solution innovante. » Si Centrale Nantes dispose de bassins de recherche spécifiques qui constituent des laboratoires d’excellence mondiale, Arnaud Poitou considère que la recherche peut déboucher sur encore plus d’innovation. « Centrale Nantes doit continuer de s’appuyer sur des partenariats industriels forts et sur des plateformes technologiques de premier plan mais nous devons aussi être capables de transformer nos projets de recherche en produits ou services innovants. Conforter notre position en recherche et développer les innovations est l’un des challenges des années à venir. »
À l’international, tu te développeras
Être capable de s’adapter à l’international, maitriser la globalisation et apparaître comme les ingénieurs d’un monde pluridisciplinaire et multiculturel constituent des challenges que les Ecoles Centrales relèvent haut la main. Outre les stages et les études effectués à l’étranger dans des établissements prestigieux autour de thèmes scientifiques et technologiques qui renforcent les connaissances acquises enFrance, les Ecoles Centrales confortent également leur présence à l’international par la création récurrente de campus. Après la Chine avec l’Ecole Centrale de Pékin ouverte en 2005, le Maroc avec l’ouverture à la rentrée 2014 de l’Ecole Centrale Casablanca, créée en partenariat avec le ministère marocain de l’industrie, du commerce et des nouvelles technologies, Centrale Paris vient d’annoncer son implantation prochaine en Inde, à Hyderabad, avec l’entreprise Mahindra Tech et en collaboration avec l’Université JNTU. Pour Hervé Biausser. « Centrale Paris s’inscrit dans l’ouverture, l’esprit d’entreprise et l’excellence scientifique et technique. Ce sont des valeurs fortes dans le développement de l’Ecole. Centrale Paris est très fière de s’associer à Mahindra pour cet ambitieux projet ! »
CentraleSupélec, une référence mondiale
Le partenariat quasi-fusionnel de l’Ecole Centrale Paris et de Supélec accentue le développement personnel des élèves et leur capacité à gérer des systèmes complexes au sein d’équipes multiculturelles. Robert Leloup, directeur à la Direction des Ressources Humaines Groupe d’EDF constate. « Chacune des deux écoles va apporter à l’autre ses qualités. Je considère ce rapprochement comme une chance formidable. La fusion-création est porteuse de beaucoup d’enrichissements: par exemple, en pouvant, grâce à notre taille et nos ressources, être une référence mondiale pour la formation d’ingénieurs de haut niveau et pour les sciences de l’ingénierie et des systèmes, et aborder également de nouveaux marchés de recherche et de formation continue. » En effet, les deux écoles mutualisent leurs moyens en mettant en commun leur formation continue, leur concours d’entrée, des chaires, des implications dans les sciences et les systèmes complexes ainsi que la proximité des relations qu’elles entretiennent avec l’industrie.
Patrick Simon