Le gros mot de Frédéric Meunier, directeur de l’Efrei

Un mot et un seul pour résumer la philosophie et les valeurs de l’Efrei ? Pari relevé par Frédéric Meunier, son directeur.

Indépendant

Frédéric Meunier Efrei

L’ambition de l’Efrei est d’être un acteur majeur et surtout, indépendant, dans la formation post bac au numérique. Individualisation des cursus, évolutions rapides des disciplines, amélioration des conditions d’accueil des étudiants, ouverture de nouveaux campus, internationalisation, recherche : toutes ces bonnes raisons font que former un jeune aujourd’hui est mécaniquement financièrement plus élevé qu’hier. Dès lors, tout notre développement vise à rendre l’école solide et à l’abri des difficultés qui pourraient faire d’elle une proie pour des groupes privés qui recherchent activement à intégrer des écoles d’ingénieurs.

Et le premier préalable à l’indépendance, c’est la taille critique. Forts de 5 600 étudiants aujourd’hui, nous augmentons lentement mais sûrement nos effectifs, tout en augmentant la sélectivité de notre PGE et en développant des programmes Experts. Pour accroitre notre stabilité, nous avons également la volonté de développer la formation continue et nos One Year Programs. Ces derniers offrent aux étudiants une spécialisation post bac+4/5 (ou une réorientation après plusieurs années d’expérience professionnelle) pour compléter leurs compétences numériques.

On constate que de grandes écoles d’ingénieurs parmi les plus sélectives annoncent des augmentations très significatives (parfois jusqu’à 40 %) de leurs promotions. Je n’ai aucun doute sur le fait qu’elles vont y arriver, tant leurs marques sont fortes. Ce n’est pas sans risques pour les autres écoles. Je pense à une baisse de la sélectivité, mais aussi à un assèchement du marché : certains établissements moins bien classés pourraient ne pas y survivre. Aujourd’hui, une bonne image et un bon taux de sélectivité sont plus que jamais essentiels pour avoir un futur.

Autre prérequis pour sécuriser l’avenir : la différenciation de l’offre. La baisse démographique et le désintérêt d’un certain nombre de jeunes pour les matières scientifiques sont des réalités qui nous amènent à prévoir une réduction du nombre d’étudiants et d’étudiantes qui vont rejoindre des écoles d’ingénieurs. D’où notre volonté de proposer un mix de programmes gradés et non gradés, et de mettre en œuvre des interactions concrètes avec l’Université Paris-Panthéon-Assas, dont l’Efrei est membre composante avec l’Isit, le CFJ, l’Ecole W et l’Irsem.

Alors bien sûr, il y a sans doute des avantages à faire partie d’un groupe. L’international, la circulation des étudiants ou l’hybridation des cursus y sont généralement mis en œuvre rapidement. Mais à l’Efrei, nous croyons aux vertus du temps. En France le diplôme est important et vous suit toute votre vie. L’enseignement supérieur vit sur un temps long alors que le temps des fonds de pension est court. Nous ne souhaitons pas devenir une école dont la gouvernance est drivée par une calculette à la place du cerveau et du cœur. C’est pour toutes ces raisons que nous sommes fiers d’être indépendants.

« Nous ne souhaitons pas devenir une école dont la gouvernance est drivée par une calculette à la place du cerveau et du cœur. » – Frédéric Meunier, directeur de l’Efrei