Le congé sabbatique, comment ça marche ? Les sept questions à se poser avant de se lancer

Le congé sabbatique : comment ça marche ?

Tom Holland, Emily Blunt, Damso, Lizzo : ces stars du grand écran et de la musique ont toutes récemment annoncé vouloir prendre du recul sur leur carrière, remettant le congé sabbatique sur le devant de la scène. Un choix que font aussi de plus en plus de salariés, y compris en tout début de carrière. Mais concrètement, le congé sabbatique, comment ça marche ? Nos réponses aux sept questions essentielles à se poser avant de se lancer dans l’aventure

#1 Le congé sabbatique, c’est quoi ?

Le congé sabbatique est un congé de longue durée dont peut bénéficier un salarié pour se consacrer entièrement à des activités ou projets personnels, sans justification à fournir à son employeur. Il dure de six à onze mois, renouvelables une fois.

#2 Pourquoi prendre un congé sabbatique ?

Reconversion, création d’entreprise, épuisement professionnel, voyage autour du monde, mission humanitaire : chacun a ses raisons de faire une pause dans sa carrière. C’est une occasion privilégiée de faire le point sur ses objectifs pros et persos et de trouver les meilleures voies pour les atteindre. Toute activité professionnelle (salariée ou non) est d’ailleurs autorisée pendant un congé sabbatique, dès lors que vous respectez les obligations de loyauté et de non-concurrence vis-à-vis de votre employeur.

#3 Qui peut prendre un congé sabbatique ?

Le congé sabbatique est ouvert aux salariés en CDD, CDI, cadres et non cadres. Trois conditions sont à remplir : travailler depuis au moins 36 mois dans l’entreprise, avoir déjà effectué six années d’activité professionnelle et ne pas avoir bénéficié d’un projet de transition professionnelle, d’un congé pour création ou reprise d’entreprise ou d’un autre congé sabbatique dans les six mois précédant sa demande. La demande doit être formulée au moins trois mois à l’avance, de préférence par écrit (mail, lettre simple ou courrier recommandé avec accusé de réception). Lisez bien votre convention collective : elle peut prévoir des conditions différentes. 

#4 Combien ça coûte ?

Durant le congé sabbatique, votre contrat de travail est suspendu. Vous n’êtes pas rémunéré, (sauf si votre convention collective le prévoit) mais vous pouvez le financer par une partie de vos congés payés. Ces congés sont alors pris et payés lors de votre départ. En revanche, vous continuez à faire partie de l’effectif de l’entreprise et vous conservez votre couverture sociale. Il est donc important de préfinancer, au moins en partie, votre projet avant de vous lancer. Pensez par exemple à économiser un pourcentage de votre salaire durant l’année précédant votre départ.

#5 Comment en parler à votre employeur ?

Votre employeur a 30 jours pour vous répondre et, sans réponse de sa part dans le délai imparti, son silence vaut acceptation. Mais attention, il n’a pas l’obligation légale de vous accorder votre congé sabbatique. Alors mettez les formes ! La communication est essentielle, surtout si vous comptez réintégrer votre poste à la fin de votre congé. Mettez en valeur les atouts de votre décision auprès de votre employeur : il va économiser votre salaire, vous reviendrez avec de nouvelles compétences développant votre leadership au travail, vous serez plus motivé et plus productif à votre retour…

#6 Comment garder un pied dans le pro ?

S’éloigner de son entreprise et de vos collègues pendant six à onze mois, c’est risquer de se déconnecter complètement et de rater son retour. Vous êtes parti faire le tour du monde ou vous engager dans une association à l’autre bout de la planète ? Partagez avec eux votre journal de bord et quelques photos. Votre entreprise pourrait même les valoriser sur ses réseaux sociaux. Vous pouvez aussi en profiter pour updater vos compétences. C’est le moment de jeter un œil à votre Compte formation ou de vous lancer dans un programme certifiant. Continuez aussi à checker LinkedIn pour être au fait des dernières actus de votre secteur ou de celui vers lequel vous souhaitez vous réorienter. Profitez d’un voyage à l’étranger pour rencontrer des alumni de votre école, des acteurs de votre secteur susceptibles de vous donner des conseils ou de vous ouvrir leur réseau.

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#7 Comment réussir votre comeback ?

A la fin de votre congé sabbatique vous avez le droit de réintégrer votre emploi précédent ou un emploi similaire dans votre entreprise, avec une rémunération au moins équivalente à celle que vous perceviez avant votre départ. Vous bénéficiez également d’un entretien professionnel avec votre employeur pour parler de vos perspectives d’évolution professionnelle. L’occasion de mettre en avant vos nouvelles skills, aspirations et idées pour l’entreprise. Au contraire, vous avez trouvé votre voie pendant votre congé et vous souhaitez quitter voter job définitivement ? Vous pouvez démissionner ou négocier une rupture conventionnelle avec votre employeur.

Le retour d’expérience de Mohana Mc Gartland, 30 ans, partie en congé sabbatique, six mois sac au dos autour du monde

« Je n’ai jamais été carriériste mais quand on démarre dans la vie active, le travail est au centre de tout. Cette expérience m’a fait radicalement changer d’avis : je suis rentrée plus légère, plus sereine par rapport aux enjeux relatifs à ma carrière. Cette expérience m’a permis de relativiser des choses.  A mon retour dans la vie active, j’ai été très transparente sur mon congé sabbatique et je n’ai eu que de bons retours ! Il ne faut pas avoir peur d’en parler lors de vos entretiens. Ça ne choque plus les recruteurs, mieux, ça suscite leur intérêt. Ce n’est pas un trou sur votre CV, mais bien un élément différenciant qui enrichit vos échanges. »