L’ECE Paris a fait le choix depuis plusieurs années d’axer sa pédagogie sur l’apprentissage par le projet et l’innovation. Le choix du « learning by doing » répond au constat de plusieurs changements récents : la connaissance est disponible de manière gratuite et illimitée ; le monde du travail valorise le savoir-faire et la capacité d’adaptation des ingénieurs ; l’innovation est un ingrédient indispensable pour l’avenir de l’Europe. Mais l’intégrer dans le parcours scolaire ajoute une difficulté complémentaire à ce choix pédagogique. Le projet ne doit pas avoir pour seul but de mettre en pratique des compétences à acquérir, il doit se distinguer de l’existant et présenter un aspect novateur. Depuis la mise en oeuvre de ce programme, une part importante des projets des élèves traitaient de nouveaux services basés sur des objets connectés sans pour autant qu’une spécialisation de l’Ecole ne traite de ce sujet. Ce ne sera plus le cas à partir de la promotion 2017 qui pourra en acquérir une vision de bout en bout.
Spleet : un projet axé sur l’expérience utilisateur
Un projet récent d’élèves-ingénieurs illustre comment design et réflexion sur l’usage peuvent être porteurs d’innovation dans la résolution d’un problème simple mais fréquent. Née d’un projet de fin d’études, l’application Spleet est le fruit d’un double constat : tout d’abord, nous sommes souvent amenés à partager des dépenses dans un groupe que ce soit à l’occasion d’un voyage, d’un cadeau collectif, d’une colocation… Ensuite que les solutions existantes pour faire ses comptes et s’échanger l’argent étaient pénibles ou incomplètes. L’expérience utilisateur a donc servi de fil rouge au développement de l’application. Finaliste du concours « University Mobile Challenge 2015 » durant le Mobile World Congress à Barcelone, le projet Spleet s’annonce aujourd’hui prometteur dans le domaine du ‘peer to peer banking’.
Naïad, l’objet connecté écolo qui pose la question de l’usage
La réflexion sur l’usage peut aller de pair avec celle du modèle économique. Au départ, un objet ni très original ni très attractif : un débitmètre autonome connecté. Mais en se posant la question de l’usage et en recherchant un client potentiel, le projet s’est transformé en outil de sensibilisation aux économies d’eau basé sur des mécanismes de gamification. Conséquence immédiate : les compagnies de distribution d’eau ont pris contact avec les élèves ! Depuis, Naïad a remporté deux concours en 2015 : le 1er prix du Concours Génération Développement Durable 2015 et le 1er prix du Concours International Etudiant Meilleur Objet Connecté avec l’opportunité d’un accompagnement pour créer sa startup.
Les Objets connectés, un enjeu « Majeure » pour cette rentrée !
Dans la nouvelle Majeure Objets Connectés Réseaux et Services la prise en compte de l’expérience utilisateur passe aussi par l’intervention d’enseignants issus d’écoles de design. Les nouveaux modèles économiques de services liés aux objets connectés seront aussi étudiés sous forme d’études de cas et d’analyses de tendances. On prête à Thomas Edison la formule « Vision without execution is hallucination ». Cette citation pourrait être la devise de notre programme de Valorisation des Projets Etudiants (VPE) puisqu’à tous, on demande de traduire leur innovation en preuve de concept. Ce sera aussi le mojo de la Majeure qui entend donner à ses élèves la capacité aussi bien de prototyper un objet connecté que de développer son application mobile ou d’orchestrer ses données à travers une plateforme IoT.
Par Frank Biétrix,
responsable de la Majeure Objets Connectés, Réseaux et Services à ece Paris Ecole d’Ingénieurs