X-Mines, X-Telecom, X-ENSAE, X-Stanford, X-MIT, X-Cambridge… le double diplôme est dans l’ADN de la formation polytechnicienne. En 2014-2015, 83 % des élèves de la promotion X2011 ont ainsi choisi de suivre les enseignements d’un autre établissement pour leur dernière année. Si 39 % sont restés en France, 44 % ont opté pour une formation dans une université étrangère, principalement en Amérique du Nord et en Europe.
Plus de 60 établissements et 200 parcours différents, des biotechnologies aux énergies renouvelables en passant par les statistiques appliquées : chaque élève peut ainsi personnaliser son propre cursus et ajouter à l’enseignement généraliste des trois premières années, une formation complémentaire souvent plus spécialisée et appliquée.
Tout polytechnicien dispose ainsi d’un solide bagage pluridisciplinaire acquis à l’École qui, complété par un approfondissement dans un domaine de son choix, lui permet ensuite de s’adapter aisément à différents postes et domaines d’activités. Grande capacité d’adaptation et vision transversale signent ainsi la marque de l’École polytechnique et offrent aux diplômés de nombreuses opportunités de mobilité intra- et intersectorielle au cours de leurs carrières.
Typologie des doubles cursus
Les polytechniciens recherchent souvent dans le double diplôme un moyen de se rapprocher encore plus des employeurs phares du secteur d’activités visé en choisissant un établissement particulièrement reconnu en la matière : génie civil aux Ponts ou UC-Berkeley, aéronautique à ISAE-SUPAERO ou Caltech, Économie à l’ENSAE ou London School of Economics, mécanique à l’ENSTA ParisTech ou à la TU Munich, génie pétrolier à l’Institut Français du Pétrole ou Imperial College, etc.
Les doubles cursus leur permettent aussi d’évoluer dans un environnement multidisciplinaire, multiculturel, favorable à l’innovation et à l’acquisition de nouvelles compétences aux interfaces des disciplines.
Malgré l’attrait d’une double compétence ingénieur-manager (à HEC ou Columbia par exemple), les élèves sont finalement peu nombreux (10 % de la promotion X2011) à choisir une formation en science du management et de l’innovation. Même les élèves attirés par l’entrepreneuriat ont tendance à favoriser des formations à haut niveau scientifique et technologique et dont l’écosystème est particulièrement propice à la création de startups par de jeunes diplômés (comme Stanford, UC-Berkeley ou le Technion). Plus d’un tiers des élèves décident plutôt d’accentuer la composante recherche de leur parcours en choisissant par exemple une formation à l’Université Paris Sud, l’Université Paris-Diderot ou l’UPMC, l’EPFL ou le MIT.
Pour les quelques 200 polytechniciens de la promotion X2011 étudiant dans un autre pays pendant un ou deux ans la recherche de compétences interculturelles et une meilleure connaissance des contextes et réseaux étrangers sont également au coeur de leurs motivations. Ce double diplôme facilite aussi leur accès au marché de l’emploi à l’étranger (30 % d’une promotion en moyenne) : Google ou Microsoft dans la Silicon Valley après un master en Computer Science à Stanford, The Boston Consulting Group ou McKinsey & Company à Londres après un master en Technology Policy ou Industrial Systems à Cambridge, Veolia Water ou Bouygues Construction en Asie du Sud-Est après un Master en Civil and Environmental engineering à la National University of Singapore.
Ingénieur-chercheur, Ingénieur-manager, ingénieurentrepreneur, ingénieur-expert : les compétences transverses apportées par les doubles cursus rendent les étudiants polyvalents, adaptables et capables de maîtriser des problèmes complexes et de trouver des solutions innovantes à des problèmes nouveaux. Pour les ingénieurs de demain, les mots clefs sont : adaptabilité, flexibilité, créativité et audace. Les doubles diplômes constituent certainement un sésame important pour leur évolution de carrière.
Par Laura Ferri-Fioni, PhD, Professeur Chargé de Cours Département de Biologie, Chef du Service SOIE « Stages, Orientation, Insertion et relation Entreprises »
Et Coline Briquet, chargée de coopération internationale et Responsable de la mobilité sortante, Direction des Relations Internationales