Gérée par une fondation reconnue d’utilité publique, située au cœur du 14e arrondissement de Paris, la Cité Internationale accueille des étudiants français et étrangers de niveau master, auxquels s’ajoutent quelques élèves de Sciences Po issus de ZEP, des étudiants préparant les CPGE à Henri IV, des chercheurs et des artistes.
La Cité Internationale en chiffres
- 140 nationalités
- 40 maisons
- 6 000 lits disponibles
- 2 000 personnes résidentes dont environ 75 % d’étudiants, 25 % de doctorants, post-doctorants, chercheurs et un petit pourcentage d’artistes
- 20 à 30 nationalités par maison en moyenne
- Un parc de 40 hectares
- 25 % de Français
- Environ 600 salariés travaillant dans l’ensembledes maisons
- Un bail de 3 ans maximum pour les étudiants, 2 ans pour les chercheurs
- Un loyer variable selon les maisons, d’environ 450-500 €
Le 2 juin, c’est la fête
de fin d’année. C’est le moment où les étudiants partent, se séparent et donc ils ont envie de faire quelque chose collectivement. Pour cette journée, ils s’investissent dans tout un tas d’activités et souvent, leur volonté est de mettre en avant leur culture.
« C’est une cité qui n’est pas du tout repliée sur elle-même », Carine Camby
La naissance de la Cité Internationale a lieu « en 1925 au lendemain de la première guerre mondiale qui a conduit à la mort de plusieurs millions de jeunes », raconte Carine Camby, déléguée générale de la fondation. A ce moment-là, « il y a un certain nombre de personnes qui, dans le cadre du mouvement pacifique, se disent que si les étudiants du monde entier apprennent à se connaître, à vivre ensemble, on peut éviter la reproduction de massacres. C’était un idéal humaniste. » Presque 90 ans plus tard, cet idéal est toujours là, et le rôle de la Cité s’est même élargi. Si elle accueille toujours étudiants français et internationaux dans ses 40 maisons, elle constitue également, selon les termes de Marie Burcklen, responsable de l’accueil des publics, « une plateforme d’accueil et d’accompagnement » de tout étudiant étranger qui arrive à Paris, qu’il loge à la Cité ou non. « La Mairie de Paris nous finance afin que nous améliorions l’accueil dans la capitale des étudiants venus d’ailleurs. » Cette mission ne se limite cependant pas à l’aide au logement ou aux premières démarches administratives. Tout au long de l’année, la Cité propose des activités ouvertes et disponibles à tous, résidents ou non, français ou étrangers : ateliers de découverte du français, visites, accès aux infrastructures de la Cité comme la bibliothèque, la piscine, le théâtre, les équipements sportifs.
Quand j’étais dans
ma première maison, j’étais tranquille, libre et j’avais des amis. Mais depuis que j’ai changé de maison, je ne suis pas libre, quand j’ai des invités je dois les présenter à l’accueil. C’est tout de même un formidable endroit pour vivre malgré ces problèmes. J’ai des amis ici, je suis tranquille avec mes voisins, ils ne me dérangent pas et moi non plus !
Rawaz Muhammed, étudiant de
nationalité kurde, arrivé à la Cité en 2010.
« Les étudiants parlent d’un lieu magique », Beverley Margaria
Ce qui frappe lorsque l’on pénètre dans l’enceinte de la Cité Internationale, c’est cette atmosphère paisible, douce, harmonieuse, qui se dégage des bâtiments imposants et majestueux ayant vu défiler des générations d’étudiants, et de cette nature infinie et fleurissante à qui l’on a laissé sa place entre les maisons et les allées pavées. « La Cité ne laisse pas indifférent. Le poids du passé est là. C’est ici que Beauvoir et Sartre se sont rencontrés » rappelle avec un sourire Beverley Margaria, directrice de l’accompagnement des publics en mobilité. « Et c’est ici que l’indépendance du Maghreb s’est forgée », complète Carine Camby, en référence aux vagues de décolonisation des années cinquante et soixante. « L’histoire se fait ici et quand les étudiants en prennent conscience, cela les marque beaucoup. C’est un endroit très original, il n’y en a pas d’autres comme lui dans le monde. C’est un projet dans lequel beaucoup d’étudiants veulent s’impliquer et beaucoup disent « Je veux rendre ce que la Cité m’a donné ». Ici ils sont dans une espèce d’îlot qui leur donne, à travers ce projet de solidarité, un supplément d’âme. »
Quels projets pour les années à venir ?
« Cela faisait plus de 40 ans que nous n’avions pas pu construire de maisons parce qu’il n’y avait plus de foncier constructible. Grâce à un accord avec l’Etat et la Mairie de Paris nous allons pouvoir construire 1500 logements supplémentaires. A cette occasion nous aimerions accueillir de nouveaux pays. Nous sommes en train de chercher de nouveaux pays partenaires : Chine, Corée du Sud, Colombie, … » Carine Camby
Claire Bouleau
Twitter @ClaireBouleau