L’équipe Youshould au complet
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L’entrepreneuriat : nouveau pilier de l’enseignement supérieur français ?

En 2013, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche fixe l’objectif de 20 000 entreprises créées ou reprises par des jeunes issus de l’enseignement supérieur d’ici 2017. Quelles sont les qualités requises pour lancer sa propre entreprise ? Comment devienton entrepreneur ? Paul de Preville , co-fon dateur de « Yous hould », précise les motivations qui l’ont poussé à vivre une aventure entrepreneuriale.

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Devenir entrepreneur : « Youshould do so ! »
C’est à l’issue d’un master en Marketing à l’université Paris- Dauphine que Paul se lance dans l’entrepreneuriat. Ambitieux, le jeune homme souhaite monter un projet de A à Z et vivre « sa propre aventure » : « j’avais besoin de liberté par rapport aux étudiants qui suivent des parcours professionnels plus tracés dans de grandes entreprises. » Une motivation qui l’incite à fonder « Youshould » en juin 2013 – startup spécialisée dans la réservation de bars pour des particuliers – : « nous mettons en relation un client et un propriétaire d’établissement selon des critères précis, comme une zone géographique ou une fourchette de prix. » Responsable de la stratégie commerciale de sa startup et soutenu par 4 collaborateurs, Paul souligne « qu’il n’est pas nécessaire de disposer d’une manne financière pour devenir entrepreneur. À l’heure du digital, il est facile de porter une activité par le biais des supports web. » La clé du succès : déterminer le bon business model pour pérenniser une startup. « Identifier un service recherché par une clientèle est une condition sine qua non pour fonder une entreprise. De cette étape découlent la prospection de futurs clients et l’élaboration d’une stratégie de communication. » Avec une croissance mensuelle de plus de 70 % du chiffre d’affaire entre novembre 2014 et avril 2015, Paul voit grand pour « Youshould » : « nous voulons devenir le leader européen de la réservation de bars d’ici 5 ans. »

 

Un facteur du redressement économique français
Paul devient officiellement « étudiant-entrepreneur » en février 2015. Un statut qui lui permet de pousser son activité en bénéficiant des conseils de professionnels. « Grâce au programme de pré-incubation « D-Start » instauré par mon université, un tuteur m’accompagne dans des étapes décisives comme la réalisation d’un business plan ou la construction de mon réseau. » Au-delà de l’acquisition de compétences techniques, il souligne la nécessité de développer un savoir-être professionnel pour devenir un bon entrepreneur. « Face aux difficultés financières, il vous faut persévérer et cultiver une motivation permanente dans la conduite d’un projet. Votre créativité et votre adaptabilité vous permettront de trouver LA bonne idée de startup et de vous distinguer des concurrents. » Selon Paul, le redressement économique de la France passera par le déploiement de l’entrepreneuriat. « La création de startup à fort potentiel économique représente une nouvelle « ruée vers l’or » qui attire de nombreux étudiants. » Une tendance impulsée par l’essor du numérique et la réussite de célèbres entreprises comme Airbnb ou BlaBlaCar. Le jeune homme est catégorique : l’enseignement supérieur français doit s’adapter à cette dynamique pour former les étudiants à la réalité professionnelle. « Les universités doivent continuer à renforcer leurs incubateurs et à sensibiliser leurs élèves à l’importance de cette activité. N’hésitez pas à vous lancer dans cette aventure et à donner vie à vos idées ! Nous sommes aujourd’hui rentrés dans l’ère de l’entrepreneuriat. »

 

Contact : Plus d’informations : www.youshould.eu

 

 

Comment les universités françaises préparent-elles leurs élèves à devenir des entrepreneurs en herbe ? Said Yahiaoui – référent entrepreneuriat à l’université Lumière Lyon 2 – et Sabine Mage – vice-présidente en charge de la formation et de la vie étudiante à l’université Paris Dauphine – présentent les pratiques mises en place au sein de leurs établissements.

Said Yahiaoui
Said Yahiaoui

L’entrepreneuriat : élément clé de l’offre pédagogique universitaire
Selon S. Yahiaoui, l’envie d’entreprendre se transmet à travers 3 « piliers » : la sensibilisation, la formation et l’accompagnement. « Nos 18 000 étudiants en Licence sont confrontés à cette « discipline » à travers des jeux d’entreprise, des témoignages de professionnels et des cours obligatoires qui structurent leur parcours. Notre concours annuel « Esprit d’entreprendre à Lyon 2 » – récompensant des jeunes diplômés ayant monté leur propre entreprise – leur permet aussi de toucher du doigt la réalité entrepreneuriale. » Les étudiants sont encouragés à lancer leurs propres projets dans les infrastructures et incubateurs mis à disposition par leurs établissements. Appuyés par un réseau d’experts ou « mentors » dans la conduite de leurs projets, les jeunes renforcent leurs capacités techniques et leur savoir-être professionnel. S. Mage vante les mérites du programme D-Start ouvert aux jeunes « dauphinois » dès la Licence : « nous leur offrons des espaces de « co-working » où ils pourront brainstormer et donner vie à leurs idées. Aujourd’hui, une trentaine d’étudiants s’implique dans ce programme. Et ça marche : 9 projets de création de startup sont en cours ! »

Sabine Mage
Sabine Mage

Cultiver un état d’esprit entrepreneurial
Si l’acquisition d’un savoir-faire est nécessaire, un savoir-être professionnel demeure essentiel pour créer une entreprise. S. Mage l’affirme : « des connaissances techniques liées à l’environnement juridique des entreprises ou à la façon de réaliser un business plan sont indispensables. Chaque étudiant doit entretenir une curiosité générale et ne pas hésiter à sortir des sentiers battus. » Dans ce but, les programmes universitaires ne se limitent pas à un enseignement purement théorique. Chaque atelier de sensibilisation vise à développer la créativité des entrepreneurs en herbe. « C’est par cet état d’esprit que germe l’idée menant à la création d’une startup ! » S.Yahiaoui ajoute que les professeurs doivent s’impliquer pleinement dans la transmission du savoir entrepreneurial. « D’ici la rentrée 2016, notre challenge est de mobiliser l’ensemble du corps professoral dans l’enseignement de cette discipline. Nous voulons que chacun comprenne les apports de cette profession pour mieux véhiculer les valeurs d’ouverture et d’engagement nécessaires pour fonder une entreprise. »

 

Pour S. Mage et S. Yahiaoui, l’engouement national pour l’entrepreneuriat est lié à l’évolution des mentalités professionnelles : « auparavant, l’entrepreneur était jugé comme quelqu’un de malicieux, souhaitant gagner de l’argent avant tout. Maintenant, les projets entrepreneuriaux fleurissent dans les domaines du high-tech ou de l’économie sociale et solidaire. Les universités doivent continuer à défendre cette pratique comme une chance de donner vie à un projet, d’exercer des responsabilités et de relever un véritable défi professionnel. » Tandis que 56 % des entreprises françaises créées en 2012 est l’oeuvre d’autoentrepreneurs, une certitude demeure : l’entrepreneuriat a de beaux jours devant lui !

 

JBN.

 

Contacts :
Université Paris Dauphine :
anne-sophie.gervais@dauphine.fr
Université Lumière Lyon 2 :
syahiaou@mail.univ-lyon2.fr
Sources :
dauphine.fr
univ-lyon2.fr
enseignementsup-recherche.gouv.fr