Le monde a connu de nombreuses révolutions industrielles. Selon Jeremy Rifkin, elles se produisent à chaque fois que de nouvelles technologies de communication apparaissent et se conjuguent simultanément avec de nouvelles sources d’énergies. Elles ont considérablement impacté nos modes de vie, l’architecture de nos villes, nos manières de nous déplacer et de travailler… Par Marc Faudeil, Directeur de l’ISEN Brest-Nantes, Directeur général Yncréa-ouest
En tapant « New York 1890 » sur Google Images puis « New York 1910 », on comprend alors facilement qu’au siècle dernier, la maîtrise du moteur à explosion a permis à l’automobile de devenir le moyen de transport urbain privilégié et d’éradiquer en moins de 20 ans la calèche, vieille de plus de 200 ans… Les conséquences de cette révolution industrielle sur la vie des personnes et des entreprises ont été considérables. Il en aura été de même avec la révolution électrique qui a permis à l’ampoule de remplacer la bougie et aux transmissions hertziennes de remplacer les pigeons voyageurs. Notre génération vit la révolution numérique. Un monde hyperconnecté se prépare. Déjà aujourd’hui, 6,7 milliards d’objets sont connectés et plus de 20 milliards le seront d’ici 2020. La transformation digitale est en marche…
Peur du digital ?
L’impact dans la vie des particuliers et des entreprises est considérable. Les problèmes de confidentialité et de sécurité directement liés à l’hyperconnexion modifient notre manière de vivre et des nouvelles menaces apparaissent tous les jours. Dans ce monde qui s’annonce, couper l’alimentation électrique de votre logement, de votre chauffage, vous observer dans votre salon en piratant la caméra de votre téléviseur ou de votre téléphone, ouvrir la porte de votre garage… Toutes ces actions deviennent des attaques « triviales » pour un cyber-attaquant.
Ces risques sont également partagés par les entreprises avec des dommages potentiels décuplés pour la société. On imagine avec angoisse la prise de contrôle à distance par des tiers malveillants d’une centrale nucléaire, de réseaux de communication, de moyens de transports collectifs… Ces risques sont à anticiper. Ils sont à considérer comme un élément de la sécurité nationale au même titre que les attaques terroristes classiques.
Tous ces sujets sont repris dans la chaire IoT de l’ISEN, qui sous le parrainage de Gemalto, du CEA tech et d’IBM s’intéresse à l’introduction des IOT (Internet of Things) dans des secteurs d’activités aussi divers que les transports, la ville connectée, la santé, l’énergie, la vente à distance… et les conséquences de cette révolution en terme de sécurité.
La maîtrise du numérique
Si les menaces sont réelles, les opportunités qu’offre la révolution numérique sont en contrepartie inouïes pour les particuliers et pour les entreprises. Un des points clés pour ces dernières est que le numérique accélère les processus de création par la modélisation. Les puissances de calcul permettent de simuler avant de construire, pour Airbus des avions, pour Renault des voitures, réduisant ainsi considérablement le « time to market » et les coûts de revient. De la même manière, les PME peuvent désormais accéder à des plateformes logistiques, de services, de données, de calcul jusqu’ici réservées aux grandes entreprises, leur ouvrant ainsi des perspectives de croissance inimaginables auparavant. Dans le nouveau monde se construit sous nos yeux, ce ne sont plus les gros qui mangent les petits, mais bien les plus rapides mangent les lents.
Une époque sans précédent
Dans ce nouveau monde, la France à tous les atouts pour redevenir une terre d’innovation. Car si on garde en mémoire l’épopée du fordisme et l’émergence de la voiture comme un bien de consommation courant aux États-Unis, n’oublions pas que les premières voitures ont été construites et ont roulé en France à la fin du 18e Siècle, au moment où Pasteur inventait les premiers vaccins et alors que les premiers avions prenaient leur envol dans notre pays.
La révolution numérique est également une opportunité historique pour notre pays parce que la culture scientifique et plus particulièrement mathématique de nos ingénieurs est y plus développée que dans les autres pays. Ce particularisme déjà fait la renommée des ingénieurs français partout dans le monde. Il est le point de compétence clé de cette nouvelle économie. Il doit permettre à notre pays de renouer avec une croissance forte, pour devenir le leader européen de la high-tech. C’est à cette révolution que l’ISEN participe.