Plus que jamais CentraleSupélec affiche ses ambitions en s’installant sur un nouveau campus sur le plateau de Saclay au sein d’un environnement international et innovant unique en Europe. Un vrai plus pour préparer les jeunes ingénieurs à relever les défis du futur. La vision d’Hervé Biausser, directeur général de CentraleSupélec.
« Nous sommes dans une période de grandes transformations. Les institutions d’enseignement supérieur et de recherche françaises ont de nombreux défis à relever. » Plus précisément, ces défis sont au nombre de 6 !
Les 6 défis de CentraleSupélec
- Le défi international : « Plus de 25 % de nos diplômés commencent à l’international. Les meilleurs établissements ne peuvent plus se contenter de penser local. En 2015, le monde comptait 200 millions d’étudiants. Ils seront 400 millions en 2030. »
- Le défi financier : « L’ambition de la France pour ses 2,5 millions d’étudiants est de leur proposer à tous des études supérieures de qualité. Les établissements d’enseignement supérieur doivent donc repenser leur modèle financier. CentraleSupélec a déjà plus de 50 % de financements non-publics. »
- Le défi de l’équité sociale : « Les inégalités se creusent dès la 6e. Le processus est continu. L’ouverture sociale est un enjeu majeur. »
- Le défi de la professionnalisation : « La course au diplôme biveau Bac+5 décrédibilise les masters et ne garantit pas l’aspect professionnalisant des diplômes. »
- Le défi de l’entrepreneuriat : « De plus en plus d’étudiants ou de jeunes diplômés créent leur structure parfois même sur les bancs de l’école. »
- Le défi de la mutation numérique : « Nous devons préparer nos étudiants à un univers numérique et l’école doit elle aussi se transformer en parallèle. »
Sortir du cadre
À une époque où tout s’accélère, l’innovation n’est plus une option mais une obligation. « Dans 10 ans, qu’est-ce qui fera que nous serons toujours au top des écoles d’ingénieur ? Qu’est-ce qui fera la réussite de nos diplômés auprès des entreprises ? Il faut avoir le souci permanent d’anticiper ce que sera demain. L’innovation est une attitude que l’on adopte en réponse à ces questions. » En ce sens, CentraleSupélec applique à elle-même ce qu’elle enseigne à ses élèves. « Nous nous devons d’être international, d’avoir l’esprit start-up, de développer la diversité… Nous sommes dans une écoute permanente. Nous avons alors tous les outils pour y arriver car il est dans le métier des chercheurs est de remettre en cause les hypothèses. »
Saclay au cœur de la stratégie
La rentrée 2017 s’effectue sur le campus à Gif-sur-Yvette, en plein cœur du plateau de Saclay. Une localisation au centre d’un environnement unique qui accueille 15 % de la recherche française et de nombreuses grandes entreprises. « Ce qui fait la richesse d’un cluster, c’est la concentration de l’intelligence qui favorise les rencontres. La richesse intellectuelle sera exceptionnelle. »
Le saviez-vous ? Avec 780 publications dans des revues internationales à comité de lecture en 2016, CentraleSupélec se place comme l’un des leaders des écoles d’ingénieurs.
Former l’ingénieur de demain
La société et la vision du monde ont évolué, l’entreprise et les technologies aussi. En conséquence : l’ingénieur du futur sera moins porté sur la réussite strictement individuelle car l’esprit communautaire est de retour. « Les jeunes expriment un fort besoin d’être reliés même à l’échelle internationale. Conséquence directe des réseaux sociaux. Ils ont envie de donner du sens à ce qu’ils font. En parallèle, ils ont également mieux conscience de l’incertitude du monde dans lequel ils évoluent. » À la clé : une place plus grande laissée au dialogue et à l’échange. À CentraleSupélec, on traite les étudiants comme des personnes et non des élèves.
Le 2e changement sera social
En 2100, la planète comptera plus de 11 milliards d’habitants, soit autant d’individus à nourrir, loger, transporter, éduquer… Or les menaces n’ont jamais été aussi grandes : réchauffement climatique, difficulté d’accès à l’eau, raréfaction des ressources énergétiques… Autant de défis à relever pour accéder à un développement acceptable. De même, le travail aura considérablement évolué lui aussi avec l’émergence de nouveaux modèles d’activités. « Le monde du travail connaîtra des changements radicaux liés à une disruption constante. Qui seront alors les nouveaux GAFA de demain ? Il faut être prêt à affronter le marché du travail sur des bases différentes et préparer nos ingénieurs en conséquence. »
Posez-vous la question de ce que vous avez envie de faire
Le savoir-faire et le savoir-être sont au cœur des enseignements de l’école. Avec une préoccupation majeure : former des experts sur un domaine de compétences et leur apprendre à se former en permanence. Dans une société extrêmement technologique, une expertise sans les aptitudes s’avèrera difficile à exploiter.
Le conseil d’Hervé : « Multipliez les expériences diverses pour adresser un maximum de problématiques et vous développer dans plusieurs champs : expertise technologique et scientifique bien sûr, mais aussi connaissance de l’entreprise, ouverture au monde, qualités personnelles d’éthique et de communication. Même si vous n’y consacrez pas le même temps dans votre cursus, elles ont le même niveau d’importance. Et si vous travaillez, vous ferez des progrès. »
Les polarités importantes du nouveau cursus : tout d’abord, le champ d’expertise technologique et scientifique s’inscrit dans une capacité à aborder la complexité des systèmes. Ensuite, le cursus met l’accent sur la capacité à comprendre les grandes mutations du monde. La compréhension du monde du travail et des entreprises est également mise en avant. Enfin, le développement des aptitudes personnelles de créativité, de coopération, d’ouverture, de partage occupe une place centrale.
« L’élève est au cœur du modèle d’éducation pour lui permettre de prendre une place active dans ces modèles de changement. Il faut donc développer des qualités de prise de risques, de réseau, de savoir-faire, de savoir-être, de conscience du monde et de prise d’initiatives pour vous repositionner constamment tout au long de votre carrière. »
Racontez-nous votre école à vous :
- Ce que vous préférez sur le nouveau campus : on y retrouve les 2 valeurs cardinales de l’école : l’ouverture et l’identité. La lumière, les couleurs, les hauteurs, les points de vue offerts sont très divers. C’est un vrai lieu de vie !
- Votre cours préféré : le cours de Luc de Brabandere, ingénieur mathématicien, philosophe et spécialiste de la pensée créative. Il donne des clés pour mieux gérer les idées et passer à l’action en sachant mieux ce que l’on veut faire.
- L’innovation que vous aimeriez voir créée à l’école : une innovation autour du triangle sciences cognitives, sciences de l’éducation et pédagogie.
- Dans 5 ans, CentraleSupélec, c’est… : la formation d’ingénieur à la Française de référence au niveau mondial. Mon ambition est de former sur un modèle français des ingénieurs de haut niveau qui réussissent.
« Une école ingénieuse et entreprenante de haut niveau scientifique. »